Story : Alpine, la vie en bleu
09/12/2021
Si l'on vous demandait de fermer les yeux et de penser à une Alpine, de quelle couleur serait-elle ? Il y a fort à parier qu'elle serait bleue et d'ailleurs, en 2012, lorsque Renault a décidé de célébrer en grandes pompes les 50 ans de la berlinette avec le concept-car A110-50, c'est naturellement le bleu qui a été choisi. Pour autant, il n'y a pas un bleu Alpine mais de nombreuses déclinaisons qui ont accompagné les diverses aventures de la marque...
Tous les amateurs d'automobile ont, dans un coin de leur cerveau, l'image d'une berlinette Alpine bleue en travers au milieu d'une courbe enneigée, ou pas d'ailleurs. Les prouesses de l'A110 dans les rallyes des années 60 et 70 ont évidemment largement contribué à imprimer la couleur bleu dans les esprits de plusieurs générations au point de créer une association aussi instinctive entre la marque et cette couleur que celle du rouge avec Ferrari.
Pourtant, au départ, les premières Alpine n'étaient pas spécialement bleues. Lorsque Jean Rédélé présente au PDG de Renault, Pierre Dreyfus, sa première voiture, l'A106, dans la cour de l'usine de Billancourt à l'été 1955, trois couleurs emblématiques s'imposent : une voiture bleue, une blanche et une rouge. Evidemment, c'est le drapeau français qui a inspiré le jeune entrepreneur Normand.
Ce n'est donc qu'avec la berlinette A110 que le bleu (métallisé) va finalement s'imposer pour devenir emblématique. Il semble que ce soit à la demande particulière d'un client que ce bleu dénommé Panama sera introduit chez Alpine, suite à quoi Jacques Cheinisse, alors commercial chez Alpine et par ailleurs pilote amateur à ses heures perdues, aurait aurait vu cet exemplaire et demandé la même teinte pour son A110 personnelle qu'il commande début 1963.
Et cette teinte code RE 331 va si bien à l'A110 qu'elle est bientôt appliquée à toutes les berlinettes de l'équipe officielle, ravie de faire briller en compétition les couleurs nationales, comme cela se pratique de manière formelle en Grand Prix jusqu’en 1967.
Pour autant, celui qui deviendra le "bleu Alpine" n'était pas le seul proposé à l’époque. Il y avait aussi le « bleu Azur métal », le « bleu acier métal », le « bleu Pacifique métal » ou le « bleu Estoril métal ». Et à l’époque, à Dieppe, il y avait aussi beaucoup d'autres teintes, des jaunes, des rouges, des oranges et du vert, qui sera d'ailleurs la dernière couleur apposée en usine sur une A110 A110 en 1977. Le bleu métallisé représentait en réalité à l'époque au mieux 30% des commandes.
Mais les exploits sportifs de la berlinette et son statut d'icône conduiront par la suite nombre de propriétaires d'Alpine qui n'étaient pas bleues à l’origine à les repeindre dans la couleur emblématique de la marque.
Conscient de la puissance symbolique du bleu pour Alpine, les stylistes ont pris le parti de continuer à en faire une couleur indissociable d'Alpine. C'est tout naturellement qu'une nouvelle déclinaison se retrouve aujourd'hui sur les A110 de route mais aussi sur l'A480 de l'Alpine Elf Matmut Endurance Team et sur l'A521 d'Alpine F1 Team. Cette version spécifique, un peu plus claire, a été réalisée en collaboration avec les ingénieurs d'Enstone avec un but précis : faire mieux ressortir la voiture sur l'asphalte et rendre les sponsors plus visibles. Comme quoi choisir la bonne couleur, ce n'est pas pour les bleus...
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