© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (11/03/2013)
GSI, LE RETOUR MANQUÉ ?
Reprenant le moteur 1.8 litres
16 soupapes de l'Astra, l'Opel Corsa (C) GSI 1.8 16V entend ranimer la flamme de l'ancienne GSI 16V, éteinte pour ne pas gêner la Tigra...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
La catégorie des petites sportives a beaucoup évolué durant les années 90 et Opel n'a pas su prendre le train en marche, restant sur le quai des puissances modestes et des châssis laxistes. Alors que Peugeot offre à la fin des années 90 une 206 S16 de 137 ch, c'est au tour de Renault de bousculer le marché avec sa redoutable Clio RS1 de 172 ch ! Pour Opel, il s'agit encore de faire oublier les prestations mitigées de l'Opel Corsa B GSI 16V...
PRESENTATION
Apparue en septembre 2000, l'Opel Corsa C (troisième génération) s'inscrit dans une certaine continuité stylistique. Les rondeurs exarcerbées des années 90 ont juste laissé place à quelques lignes plus tendues mais les proportions demeurent semblables. Pourtant, la Corsa a grandi et mesure 77 mm de plus en longueur, 36 mm en largeur et 20 mm en hauteur. La Corsa C a aussi gagné une nouvelle fois en rigidité, faisant passer la première génération (Corsa A GSI) pour une boite en carton.
A BORD DE LA CORSA GSI
En finition GSI, elle s'offre quelques raffinements supplémentaires, comme de discrets bas de caisse noirs, de boucliers peints ton caisse et des jantes alu de 15" en
série. L'ensemble fait plus cossu et l'augmentation des dimensions profite directement à l'habitabilité. Le tableau de bord est toujours aussi sérieux et les places avant sont plutôt accueillantes avec un siège conducteur réglable en hauteur. Les baquets de la GSI offrent un bien meilleur maintien latéral que dans les autres Corsa C. Le réglage en hauteur du volant fait regretter un réglage en profondeur mais dans l'ensemble on trouvera facilement une position de conduite satisfaisante. Coté finition la Corsa est dans la bonne moyenne et limite l'utilisation de plastiques durs et brillants au profit de surfaces plus cossues et d'assemblages sérieux, à défaut d'offrir une ambiance très chaleureuse. Opel enfonce le clou avec un équipement de série très généreux, prouvant qu'on peut donc tout avoir pour le même prix que chez les petits concurrents...
MOTEUR
Mais
où est le sport dans tout ça ? Dans les performances bien sûr. Car
mine de rien, cette Corsa GSI vous emmène sans encombre à plus de
200 km/h et franchit le kilomètre DA en 30 secondes. Alors vous
avez dit bourgeoise ? Oui, enfin, outre une vitesse de pointe remarquable, le moteur 1.8 16V Ecotec type Z18XE, dérivé du 1.6 C16XE des dernières Corsa B GSI 16V, offre des performances moyennes et manque de caractère du fait de sa vocation familiale première. En fait, tout comme la Fiat Punto HGT, l'Opel Corsa GSI 1.8 16V n'a pas les arguments nécessaires pour jouer en tête de la catégorie des GTI et ses performances la rapprochent plutôt des modèles comme la 206 XS et autres Clio 2 16V. Outre la rondeur de la mécanique, peu démonstrative à haut régime, la boîte de vitesse apparait également mal étagée avec des 2ème et 3ème rapports trop longs. Par ailleurs, le 1.8 16V Opel ne se distingue pas non plus vraiment côté sobriété avec un appétit relativement marqué eut égard à sa faible puissance.
SUR LA ROUTE
En gagnant 47 mm en empattement (2m49, soit le plus grand de la catégorie) sur des voies élargies, quatre freins à disques (ventilés à l'avant) et des trains roulants à la page, l'Opel Corsa C GSI possède sur le papier ce qu'on attend d'une petite GTI bien dans son époque. D'autant qu'Opel a entendu les critiques et amélioré le comportement de sa citadine. Malheureusement, volant en mains, l'Opel Corsa GSI 125 ch se montre moins à l'aise dès que l'on accélère le rythme et renoue avec ses vieux démons sur mauvaise route malgré des progrès évidents. Les suspensions, dures mais pas assez rigoureuses, n'autorisent toujours pas une conduite sportive totalement sereine et sont encore prises en défaut par un revêtement bosselé. La direction assistée électrique, certes agréable en ville, se durcit avec la vitesse mais reste peu convaincante à rythme soutenu. Même si le train avant de la GSI 16V est moins pataud qu'avant, l'anti-dérapage non déconnectable interdit toute amorce d'agilité et le comportement reste désespéremment sous-vireur.
EVOLUTION
En septembre 2003, l'Opel Corsa C est légèrement restylée et la GSI reçoit au passage de nouvelles jantes de 16" chaussée en 195/45 avec des Dunlop SP Sport et une suspension plus basse. On note également une baguette de calandre chromée, de nouveaux rétros obus rappelant ceux de la BMW M3 e36, une sortie d'échappement chromée et un petit becquet. L'équipement est également enrichi avec le lecteur CD à commandes au volant, la climatisation automatique, une alarme volumétrique, un volant en cuir, le rétroviseur intérieur électrochromatique, un détecteur de pluie et le régulateur de vitesse en série.
:: CONCLUSION
L'Opel Corsa C GSI représente une bonne
alternative sur le marché des petites sportives mais son positionnement ambïgu lui aura valu d'être relativement incomprise. Une aubaine pour les acheteurs d'occasion avec des prix très attractifs, même si l'offre reste rare…
En dépit de son appellation, la Corsa GSI n'est pas une vraie sportive, mais plutôt une bourgeoise véloce... Avec 125 ch sous le capot, la Corsa "GSI" se destine aux amateurs de conduite sportive. Elle reprend l'appellation des modèles toniques de la marque, mais ne fait guère illusion : son tempérament est très éloigné de celui d'une vraie GTi.
AUTO PLUS - H.S. SPECIAL ESSAIS 2002 - OPEL CORSA GSI 1.8 16V |