RENAULT CLIO (3) RS Cup (2009 - )
CUP FILE !
Arrivée à mi-parcours, la Clio RS s'est offert un petit coup de maquillage sous la forme d'un regard inédit. Avec sa face avant plus aiguisée, une mécanique à peine retouchée mais qui passe enfin la barre des 200 ch réels, la Clio RS propose une nouvelle déclinaison : la Cup. Renault Sport met en vente libre une nouvelle petite teigne allégée et dotée d'office du châssis sport pour ne s'offrir qu'aux plus sportifs d'entre-nous...
Texte & photos : Sébastien DUPUIS
Renault Sport réussi son pari avec panache et brio ! La dernière mouture de la Clio RS en est le plus bel exemple. Depuis 2000 et la commercialisation de la première Clio RS (appelée Clio RS1 par les amateurs du genre), Renault Sport a commercialisée près de 70 000 exemplaires dans le monde ! Preuve, n'en déplaise aux marqueteurs de tout poils qui essaient se suivrent les modes et non comprendre les vrais passionnés qui sont des clients fidèles de voitures de sport, que le sport auto a un vrai avenir couronné de succès à la condition de faire des produits cohérents, efficaces et passionnés. En cela nous ne pouvons qu'applaudir Renault Sport des deux mains. En 2006, la Clio 3 RS avait posé les nouveaux jalons de la saga Clio RS : un look craquant de bad boy avec ses ailes gonflées (comme sur les anciennes Clio 16S !) et surtout un châssis taillé XXL qui garanti une tenue de route ahurissante et une agilité jouissive.
Au salon de Genève de cette année, Renault a dévoilé sa Clio 3 " face-lift " qui profite d'une petite mise à jour bienvenue. Comme pour la précédente Clio 3 RS, la gamme se découpe en deux partie : Luxe pour les amateurs de sport/chic, et radicale pour les sportifs purs et durs avec la Trophy et aussi la Cup. C'est cette dernière que nous avons souhaité prendre en main en premier car sa durée de vie est limitée dans le temps et elle est la plus intégriste des Clio RS puisque totalement allégée et dénudée de tous les équipements de confort. Va y avoir du sport
PRESENTATION
Le face-lift de la Clio RS (comme du reste de la gamme) touche essentiellement l'avant et les feux arrière dans une moindre mesure. Avec ses nouveaux yeux, la Clio a retaillé son profil et amélioré son aérodynamique. Dans cette optique, la Cup (comme des autres RS phase 2) comprend l'intégration d'une lame aérodynamique avant, d'extracteurs d'air sur les ailes avant et d'un diffuseur d'air à l'arrière, unique sur ce segment. A noter que désormais les sorties d'échappement sont visibles et beaucoup plus esthétiques et suggestives. Un bon point qui corrige de nombreuses remarques sur la phase 1. Grâce à ces technologies issues à la F1, le SCx diminue de 0,02 (soit SCx de 0,753) par rapport à sa devancière. Les jantes sont reprises des précédentes générations (Luxe, WSR) excepté celles de la version Trophy qui sont inédites.
HABITACLE
Dans l'habitacle, on s'attendait à du " light ", mais c'est pire que ça ou presque. Seul l'essentiel est là avec un combiné d'instrument qui adopte des touches de jaune, des sièges baquets et le volant sport. Pour le reste, hormis la climatisation manuelle (en option) et les lèves vitres électriques et centralisation de série c'est le néant Les 36 kilos gagnés en sont certainement une des conséquences, mais pas seulement (voir chapitre châssis). Les plastiques et la finition sont digne d'une version commerciale, tandis que la position de conduite souffre toujours la mêm critique : trop haut perché et surtout un volant non réglable en profondeur ! Quitte à jouer les intégristes, et comme à l'époque de la Clio RS WSR, pourquoi ne pas mettre les Recaro de série ?! D'autant qu'à 22 100 euros, la Clio Cup, vient, mine de rien de se prendre une petite rallonge de 1000 euros comparé à la WSR qui était dans la même veine
MOTEUR
Sous le nouveau capot de la Cup est tapi le moteur 2.0 16v atmosphérique nouvelle version (F4R RS). Avec une puissance de plus de 100 ch par litre de cylindrée, ce moteur présente un haut niveau de performances sur le segment des berlines sportives. Offrant un meilleur rendement à bas régimes, le moteur gagne également en puissance (+2,5 kW) pour atteindre 203 ch à 7 100 tr / min. Grâce à la nouvelle culasse à perméabilité augmentée, au décaleur d'arbre à cames continuellement variable à l'admission et à la nouvelle mise au point de la cartographie du moteur, le couple à bas régime (en dessous de 3 000 tr / min) de la nouvelle Clio RS gagne 20% par rapport à sa devancière. Les rapports de boîte de vitesses sont plus courts en 1ère, 2ème et 3ème. Les reprises sont ainsi favorisées tout comme la conduite en ville. Il est vrai que l'on peut rester plus facilement sur le rapport supérieur en ville et usage courant et rouler sur le couple. Pas de quoi déclencher les passions non plus, mais déjà suffisant et en progrès.
Associé à la boîte de vitesses mécanique à 6 rapports (TL4), ce moteur délivre un couple de 215 Nm à 5400 tr / min (auparavant 5 500 tr / min sur Clio 3 RS). Le 0 à 100 km/h est expédié en seulement 6"9 secondes, et le 1000 m départ arrêté en 27"3 secondes. La vitesse maximale augmente de 10 km / h par rapport l'ancienne version pour atteindre 225 km/h.
Avec l'absence d'insonorisant et la boîte courte, l'ambiance à bord est dantesque avec l'impression de disputer une spéciale de rallye. Sur les petites routes du bocage normand où nous avons eu l'occasion de pousser un peu la " bête ", pour un peu on se prenait pour Sébastien Loeb
Une fois le contact coupé, on ne peut que regretter finalement le peu d'évolution du moteur. Certes, c'est un poil mieux partout, mais il faut rester lucide. Avant de constater réellement au volant d'énormes différences, il faudrait soit 200 kilos de moins ou des chevaux et couple en bas. L'absence de techniques évoluées (injection directes, admission à l'échappement variable ) explique également cette stagnation de cette mécanique qui, certes enthousiasmante, était souvent pointée du doigt face à la capacité XXL du châssis.
SUR LA ROUTE
Reprenant la base déjà connue, la Clio RS Cup et son châssis éponyme renforce encore l'efficacité déjà reconnue de la Clio 3 RS. Pour permettre à la petite bombe de Billancourt (ou de Dieppe ?) de virer encore plus à plat, les lois d'amortissement ont été revues à la fermeté (15% de plus que la version précédente) tandis que comparé au châssis sport dont est doté la Clio RS Luxe par exemple, la raideur des ressorts a été augmentée de +27% à l'avant et +30% à l'arrière. Avec une assiette abaissée de 7 mm, le centre de gravité plus bas permet de meilleures performances en virage grâce à un moindre report de charge. Avec une raideur en flexion augmentée de 10% par rapport au châssis sport, le train avant à pivot indépendant peut exprimer tout son potentiel. La direction est plus directe par rapport au châssis Sport (diminution de la démultiplication de 7,5%). Associée à une mise au point spécifique, elle favorise le ressenti en situation d'adhérence variable.
La Cup bénéficie d'un allégement de 36 kg, grâce à un travail sur la conception de certaines pièces (transmissions, armature des sièges et jantes) et la diminution de certains équipements. Dotée de ce châssis, Nouvelle Clio Renault dispose ainsi du meilleur ratio poids / puissance de sa catégorie avec 6 kg / ch. Malgré cela, avec plus de 1,2 tonnes sur la bascule, on se demande où est passé le poids plume d'une Supercinq GT Turbo avec moins de 900 kilos ! Dans les renforts et la rigidité de caisse pardi !
Une fois l'auto lancée dans les appuis, la caisse ne bronche pas d'un poil, pas un grincement dans l'habitacle et toutes les liaisons au sol arrivent à travailler pleinement. Equilibrée dans les grandes courbes, la Clio RS conserve une agilité étonnante qui permet de la placer là où l'on veut. Son (gros !) freinage Brembo permet de jouer sur le transfert des masses à la guise du pilote, et place l'auto dans les entrées de courbes. Et au pire, si vous n'êtes pas réveillé, la Clio RS sous-virera comme une bonne traction sportive. A vous de savoir préparer votre virage ! Et que dire de ses épaules avant qui semblent rivées au sol et imperturbables (merci le train avant à pivot indépendant) qui délivre un feeling de la route excellent et sans retour de couple dans la direction..
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
RENAULT CLIO (3) RS Cup
MOTEURType : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes, 2 arbres à cames en tête + admission à calage variable.
Position : transversal AV
Alimentation : Gestion électronique intégrale + injection multipoints d'essence
Cylindrée (cm3) : 1998
Alésage x course (mm) : 82,7 x 93
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 203 à 7100
Couple maxi (Mkg à tr/mn) : 21,9 à 5400
TRANSMISSION
AV + ESP + ASR (déconnectables)
Boîte de vitesses (rapports) : Manuelle (6)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (312) + étriers fixes Brembo 4 pistons - disques ventilés (300) + étriers flottants monopiston + ABS + EBV.
Pneus Av-Ar : 215/45 R17 (Continental ContiSportContact3)
POIDS
Données constructeur (kg) : 1204
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,99
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 225
400 m DA : 14"3
1 000 m DA : 27"3
0 à 100 km/h : 6"9
CONSOMMATION
Moyenne cycle mixte ( L/100 Km) : 8,2
Moyenne de l'essai ( L/100 Km) : 11
PRIX NEUF (06/2009) : 22.100 €
12 CV FISCAUX
CONCLUSION
:-) Bouille toujours craquante ! Concept radical Train avant incroyable Freinage puissant et endurant Performances Prix accessible Coloris RS Motricité |
:-( Peu d'évolution moteur Poids toujours élevé Confort totalement absent Position de conduite surélevée Finition basique |
Nous retrouvons avec bonheur la Clio 3 RS, petite bombinette qui nous donne toujours le sourire et nous prouve que rouler plaisir en GTI moderne est toujours possible ! Avec une efficacité dynamique toujours hors pair exacerbée dans cette version Cup, la Clio RS est toujours aussi diabolique et jouissive à piloter. Dommage que sa mécanique n'évolue que trop peu, même si elle lui confère déjà un certain panache et des performances de haute volée. Attention toutefois, dans un usage quotidien, le châssis Cup est très éprouvant...
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Je suis l'heureux possesseur d'une Clio 3 RS 2 Cup depuis 9 mois, avec 30.000km et 2 sorties circuits parcourus. Cette version reste une des plus aboutis pour moi. Le confort est assez bon pour une voiture aussi sportive, le niveau sonore à l'intérieur sur autoroute reste faible et grave et l'assise (pas les Recaro) allit très bien maintiens latéraux et confort. Le châssis renvoit toutes les informations au volant et assure un tenue de route exceptionnelle, à tel point que les nombreuses améliorations disponibles (amortisseurs, BAR...) sont dérisoires. Le plus gros gains vient en effet du progrès de pilotage et des pneus. Du côté de l'entretien les pièces restent bon marché avec une concurrence très forte (exemple pour des disques de freins cela va du premier prix Oscaro, aux origines Renault, percés, sur bol, gp N, Cup...) mais qu'il ne faut pas négliger! En effet j'ai acheté ma Clio à bon prix car l'ancien propriétaire n'était visiblement pas un maniaque, avec un léger craquement entre le 3eme et 4 eme rapport (à 80.000km). Le changement des syncros (35€ le syncros chez Renault mais la boite reste difficile d'accès) a réglé ce problème. Par rapport à la concurrence et aux modèles que j'ai pu essayer c'est celle qui m'a le plus séduit et je ne regrette pas mon achat. Les 207/208 GTI sont très performantes mais la sensation que procure le F4R est incroyable est permet de rouler sur 2 régimes diffèrents entre douceur et sport. Les Clio 2 RS n'ont pas le confort de cette version pour parcourir 600km d'autoroute, même si elle sont très adaptés pour le circuit.Enfin les engins du type Focus RS mkI ou Subaru Impreza dans le même ordre de prix demande un passage à la pompe et un prix des pièces en rapport avec leurs performances. J'ai trouvé dans cette auto la voiture idéale pour allier mon plaisir de conduire et les nombreux trajets que j'effectue le tout avec des prix très raisonnables.