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RETRO (07-06-2011)

ASTON-MARTIN
DBS
(1967 - 1972)

PRIX NEUF (1967) : 4.467£
COTE (2011) : 60 000 €
NC CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES ASTON-MARTIN DBS / DBSV8
MOTEUR
Type: 6 cylindres en ligne 12 soupapes
Position: longitudinal AV
Alimentation: 2 carburateurs SU / 3 carbus double-corps Weber + double allumage
Cylindrée (cm3): 3995 / 5340
Alésage x course (mm): 96 x 92 /
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn): 282 à 5500 / 320 à 5000
Puissance spécifique (ch/L): 70,6 / 59,9
Couple maxi (Nm à tr/mn): 326 à 5500 /
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports): manuelle (5)
POIDS
Données constructeur (kg): 1326 / 1588
Rapport poids/puissance (kg/ch): 4,6 / 4,6
ROUES
Freins : Disques Dunlop / Girling
PERFORMANCES
0 - 96 km/h(s) : 7"1 / 6"
Vitesse maxi (km/h): 225 / 245

dbs c touring
Le prototype DBS C de Touring.

arriere aston martin dbs
La DBS est d'une ligne beaucoup plus moderne que celle des DB6.

roger moore aston martin dbs
Roger Moore, alias Brett Sinclair, ambassadeur le plus célèbre de la DBS dans la série "Amicalement vôtre" !

avant aston martin dbs v8
La DBS V8 de 1970, reconnaissable à ses jantes alliage spécifiques.

avant aston martin am v8
En 1972, la DBS V8 devient AM V8 à l'occasion d'un restylage.

BIEN :-)
Ligne typique des 70's
Présentation soignée
Moteurs réussis
Performances de premier plan
La dernière vraie DB
Cote encore raisonnable...
PAS BIEN :-(
Sportivité sur le déclin
Poids élevé
V8 glouton
aston martin dbs

© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (07/06/2011)

LA DERNIERE BROWN

Dans la seconde moitié des années 60, l'Aston Martin DB6 encore fortement liée à la DB4 de 1958, accuse le coup face au nouvelles créations des designer italiens, et notament des projets avangardistes signés Bertone. L'évolution des Aston Martin vers le luxe et le confort n'est plus contestée, mais face à la prise de poids, il temps également de gonfler les motorisations. Pour toutes ces raisons, l'Aston Martin DBS marque le début d'une nouvelle période à Newport Pagnell et la fin d'une autre...

Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.

David Brown confie au carrossier milanais Touring de concevoir la remplaçante des DB6 qui se fait très attendre tant ses ventes ont chuté. En 1966, Touring réalise donc deux prototypes sur des châssis de DB6, avec pour contrainte de pouvoir recevoir en plus du bien connu 6 cylindres en ligne, un V8. Le lancement de la nouvelle voiture est alors prévu pour les salons de Paris et Londres 1966, soit un an plus tôt qu'initialement. Aston envisage même une production en quantité limitée, parallèlement à la DB6 qui resterait au catalogue. Touring se voit donc dans l'obligation de mettre les bouchées doubles pour tenir les délais ! Les protos sont baptisés DBS (et renommés plus tard DBS C pour éviter la confusion) mais ceux-ci ne reçoivent pas un accueil très favorable. La première contrainte est que la mécanique doit être déposée pour toute intervention sur la culasse, tellement le moteur a été reculé dans l'habitacle. Le prototype DBS C de Touring est donc abandonné et le carrossier est mis en faillite peu de temps après. C'est donc au dessinateur maison William Towens et au motoriste Tadek Marek, que revient la tâche de développer la remplaçante des DB6 en interne chez Aston Martin.

PRESENTATION

Dure tâche tant la voiture, et surtout la DB5 grâce à James Bond, a marqué son époque. David Brown souhaite toutefois une vraie rupture avec le passé, au niveau du style qu'il veut plus moderne et dynamique, autant qu'au niveau du moteur qu'il veut plus puissant. Pour le design, le principe du coupé 2/4 "seater" (4 places) est conservé, mais il sera plus grand et accueillant pour faire taire les critiques (justifiées) concernant le manque d'habitabilité arrière des précédentes DB. Avec son arrière fuyant, la ligne de la nouvelle voiture apparaît bien dans son époque et la ressemblance avec la Ford Mustang fastback n'est pas qu'une vue de l'esprit puisque Brown entend bien se développer sur le marché le plus porteur pour les voitures de sport et de Grand Tourisme : les USA. Les lignes de l'Aston Martin DBS sont tendues et dynamiques, abandonnant tous les galbes généreux typiques des années 60, mais sans sombrer dans l'ultra-modernisme des coupés signés Gandini, comme l'Espada de Lamborghini qui sort l'année suivante. Toujours réticents au changement, les puristes la trouvent pourtant trop "latine" ! L'avant qui conserve la fameuse calandre Aston troque les phares simple optique carrénés pour une grille plus rectangulaire intégrant à ses extrémités quatres phares et les clignotants.

MOTEUR

Seulement voilà, si le style de la DBS a de quoi séduire le plus grand nombre, aux Etats-Unis le V8 est roi et le 6 cylindres en ligne maison, aussi fabuleux et mélodieux soit-il, manque de pistons et semble arrivé au bout de son développement de puissance. La conception d'un tout nouveau moteur, un V8, est donc lancée. Mais la mise au point du châssis dérivé de la DB6 et de la nouvelle carrosserie est bien plus rapide que le développement du moteur. Techniquement, le nouveau V8 est né de deux morceaux de 6 en ligne (des 4 cylindres par amputation) assemblés à 90°. La filiation directe est trahie par un dessin de culasses quasi identique. De cette manipulation génétique, Marek obtient un V8 4L8, malheureusement assez peu fiable. Alors, pour ne pas trop retarder le démarrage commercial de son nouveau modèle, Brown décide de remettre le 6 cylindres en ligne sous le capot, de façon provisoire... Il développe 282 ch dans sa version standard et 325 ch avec l'option Vantage dotée de 3 carbus double-corps Weber ou d'une injection AE Brico. Cette étape durera d'octobre 1967 jusqu'à l'arrêt du modèle en mai 1972 (et même juillet 1973 pour les DBS 6 cylindres renommées AM Vantage à l'occasion du lifting qui accompagne la sortie de l'AM V8).

EVOLUTION

Le V8 n'est finalement proposé sur la DBS qu'à compter de 1970, parallèlement au 6 cylindres. D'une cylindrée de 5.3 L il délivre 320 ch, ce qui est moins qu'attendu car encore très proche de la puissance du 6 cylindres Vantage. Heureusement, l'Aston Martin DBS V8 peut compter sur son couple plus généreux pour séduire une clientèle à la recherche de souplesse de conduite, et sur un équipement luxueux avec la climatisation en série. Le poids s'en ressent et augmente de 200 kg, ce qui impose un changement de roues sur la DBSV8. L'assemblage, toujours à la main, assure la qualité de fabrication exceptionnelle de la marque, tant appréciée de ses riches clients. Les modèles V8 se distinguent par un logo sur les ailes et par des jantes en alliage léger et non plus les antiques roues à rayons. Une nouvelle fois, l'agent 007, alias George Lazenby, assure la promotion de la voiture sur grand écran dans "Au service secret de sa majesté". L'Aston DBS peut aussi compter sur la couverture télévisée de Roger Moore, qui n'est pas encore James Bond mais Lord Brett Sinclair dans la célèbre série "Amicalement vôtre". Une série qui, pour l'occasion, réunit symboliquement Aston Martin à son ennemi de toujours à travers la Ferrari Dino 246 GT de Dany Wilde. En 1972 la DBSV8 est légèrement restylée, notamment sa face avant qui renoue avec les phares carrénés dans les ailes de part et d'autre de la fameuse calandre Aston. La DBSV8 devient Aston Martin V8 puis en 1977, l'Aston Martin V8 Vantage marque une nouvelle étape dans la longue carrière de la DBS dont la base technique ne disparaîtra qu'en 2000 avec la V8 Volante dérivée de la Virage !

PRODUCTION ASTON MARTIN DBS
DBS 6 cylindres (1967-1973) : 787 exemplaires
DBS V8 (1970-1972) : 402 exemplaires
AM Vantage (1972-1973) : 70 exemplaires

:: CONCLUSION
En 1972, alors que la DBS s'apprête à devenir Aston Martin V8, David Brown revend la société à de nouveaux investisseurs. L'Aston Martin DBS devient définitivement V8 en 1973 et le 6 cylindres en ligne disparaît à jamais avec la fin de la période David Brown. S'en suivra une longue série de difficultés financières pour Aston Martin Lagonda, à plusieurs reprises revendue et sauvée de la faillite, tandis que les modèles deviennent de plus en plus archaïques face à la concurrence, faute d'investissements suffisants.

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