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COLLECTOR (12-12-2005)

ASTON-MARTIN
VIRAGE
(1989 - 1995)

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES ASTON-MARTIN VIRAGE
MOTEUR
Type: V8 à 90°, 32 soupapes
Position: longitudinal AV
Alimentation: Injection électronique
Cylindrée (cm3): 5341
Alésage x course (mm): 100 x 85
Puissance maxi (ch à tr/mn): 335 à 5300
Puissance spécifique (ch/L): 62,7
Couple maxi (Nm à tr/mn): 410 à 5000
Couple spécifique (Nm/L): 76,8
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports): manuelle (5) ou auto (3)
POIDS
Données constructeur (kg): 1790
Rapport poids/puissance (kg/ch): 5,3
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm): Disques ventilés
Pneus Av-Ar: 255/60 ZR16
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h): 250
1 000 m DA: 27"6"
0 à 100 km/h: 6"
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km): 16,2


Le dessin de l'équipe anglaise de John Heffernan et Ken Greenleyet celui retenu parmis plusieurs propositions d'origines diverses.


Il résulte de tout cela un coupé 4 places d'un dessin particulièrement classique et convenu, faisant appel aux tendances du moment.


En 1992, Aston martin propose un kit Vantage 6,3L de 465 chevaux, et un look nettement plus méchant !


La planche de bord de la Volante est différente de la Virage, avec un revêtement en bois rare et une console redessinnée.


Suite à de nombreuses remarques, les ailes avant de l'Aston Martin V8 Vantage seront modifiées pour le retour de l'extracteur latéral caractéristique.


Le comportement de l'Aston Virage ne s'exprime réellement pas au mieux dans les... virages. Trop lourde, pas assez agile, elle ne joue pas vraiment la carte sportive, mais vraiment celle des grandes GT.


1992 : Aston Martin Virage Shooting Brake, présentée au salon de Genève, est une proposition du département "personnalisation" pour transformer le coupé Virage en break ! 4 clients ont succombé à ses charmes...

BIEN :-)
Voiture hors normes
Moteur envoûtant
Machine à sensations
Consommation
PAS BIEN :-(
Conduite sous la pluie
Aspect pratique
Equipement
Coût de l'entretien


© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (12/12/2005)

LA FIN DES DINOSAURES...

Aston Martin n'est pas Ferrari et son seul vecteur de notoriété pendant des années s'appellait "James Bond". Pour de nombreux néophytes, Aston Martin est donc une marque un peu énygmatique et le nom ou l'historique des modèles l'est encore plus. Rien d'anormal lorsqu'on produit artisanalement des voitures de sport aux caractéristiques techniques hors du commun, vendue à des prix tout aussi inimaginables. L'Aston Virage fait incontestablement partie de ces collectors pour initiés...

Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.

La Virage, digne descendante de la lignée des Aston V8 et V8 Vantage, fit son apparition publique au salon de Birmingham en 1988. C'était la première vraie nouveauté de la marque depuis 18 ans ! Une performance dûe en grande partie aux difficultés financières permanentes que rencontrait l'entreprise depuis les années 70. Son prix de vente particulièrement élitiste la réservait, tout comme ses ainées, à une clientèle d'amateurs fortunés, évitant toutefois les vedettes superficielles de la catégorie des supercars. En effet, on achète pas une Aston Martin comme on achète une Lamborghini et les deux types d'acheteurs sont d'ailleurs très différents. Le PDG de l'époque, Victor Gauntlet, n'hésite pas quant à lui à qualifier la nouvelle Aston de plus importante nouveauté depuis la naissance de la marque ! Et pour cause, l'enjeu pour le groupe Ford est de taille : il en va de la survie de la marque, les actionnaires n'ayant pas l'intention de laisser moisir leurs dividendes plus longtemps. Deux ans de travail auront suffit à la genèse de la nouvelle Aston.

DESIGN

Le dessin de l'équipe anglaise de John Heffernan et Ken Greenley est celui retenu parmis plusieurs propositions d'origines diverses. Les lignes de l'Aston Virage répondent à un concept cher aux mondialistes de Ford, celui de la voiture qui saurait séduire aussi bien les USA, la vieille Europe et l'Asie. La voiture répond également à un cahier des charges faisant intervenir pour la première fois la notion de rentabilité. En effet, Aston Martin avait beau fabriquer les plus belles et les plus chères autos du monde, la firme était en déficit quasi-permanent ! Il résulte de tout cela un coupé 4 places d'un dessin particulièrement classique et convenu, faisant appel aux tendances du moment, comme des lignes plus arrondies dans la mouvance bio-design. Massif et imposant, le gros coupé Aston ne fait pourtant pas l'unanimité. La Virage manque un peu de dynamisme, de finesse et d'élégance. Certains éléments comme les feux arrière de Volkswagen Scirocco, les rétros de Citroen CX phase 2 et les phares d'Audi 100 font même un peu tâche dans un tableau à plus d'un million de francs... Mais bon, l'artisanat automobile est coutumier de ce genre de pratique. Après tout, qui refuserait d'acheter une Ferrari 328 parce qu'elle utilise des comodos de Fiat ? Sans ces quelques sacrifices, permettant d'économiser de précieuses livres Sterling en design et en fabrication, la marque aurait peut-être été dans l'incapacité de développer un nouveau produit tant ses comptes étaient dans le rouge malgré les capitaux engagés par Ford. On regrette également l'abandon de l'extracteur d'air moteur sur les flancs de la belle anglaise. Un trait sur le passé qui avait de quoi froisser les plus fidèles clients ayant signé un chèque sans même avoir vu la voiture ! Ils en sont pour leurs frais mais après 18 ans de diète, une nouveauté Aston Martin reste un évènement exceptionnel inmanquable. Et puis une carrosserie en aluminium, entièrement assemblée à la main, ça impose toujours le respect. Suite à de nombreuses remarques, les ailes avant de l'Aston Martin V8 Vantage seront d'ailleurs modifiées pour leur retour ! Perdues au milieu de cette immense carrosserie, les petites jantes de 16" à 5 trous semblent aussi un peu sous-dimensionnées. Il exista deux modèles différents sur la Virage avant que du 17" soit adopté plus tard.

HABITACLE

Intérieurement, pas de mauvaise surprise en revanche. On admire un habitacle d'une qualité de fabrication exceptionnelle, faisant appel à des matériaux de grande qualité comme les cuirs épais signés Connolly. Les fan de la marque eurent tôt fait de remplir le carnet de commandes. La production atteignit un record de 178 Aston Virage en 1990, soutenue dès 1992 par la version cabriolet "Volante" (voir encadré ci-dessous) très désirée outre-Manche. La même année, le prototype Virage Vantage fut présentée comme un modèle à part entière et son design encore plus massif et musculeux fut décliné au reste de la gamme, l'Aston en perdant progressivement son patronyme "Vantage" pour devenir une simple "V8". A travers la décennie 90, l'Aston Martin Virage fut cependant considérée comme un dinosaure face à des rivales comme la Ferrari 456 GT notamment. Cette ère des Aston V8 trouva un terme, tant stylistique que technique, avec l'arrivée des DB7 V12 et surtout de la fantastique V12 Vanquish.

virag volanteVIRAGE VOLANTE
L'Aston Martin Virage Volante a été produite de 1992 à 1996. Cette version était très importante pour la marque car les découvrables représentaient traditionnellement plus de 50% de ses ventes. La capote arrière avec vitre en verre est à commande électrique mais elle dépasse disgracieusement sur la malle. La planche de bord est différente de la Virage, avec une console et une instrumentation redessinnées. Le moteur estc elui de la V8 standard. Ce paquebot de 2 tonnes à ciel ouvert abat tout de même le 0 à 100 en 7". La tenue de route n'est en revanche pas une référence et toute conduite sportive est à proscrire. En 1992 et 1993, la Virage Volante sauva la firme de Newport Pagnell de la faillite, faute de commandes pour le coupé et permis de tenir jusqu'à la sortie de la Vantage. Au total, 224 exemplaires de Virage Volante furent fabriqués. La V8 Volante qui lui succéda directement termina l'épopée "Virage" en 2000.

MOTEUR

La nouvelle Aston hérite d'une version profondément modernisée du vieux V8 à 90°, normes US oblige. La conception de la culasse à 4 soupapes par cylindre et double arbre à cames en tête du V8 5,4L Aston est d'ailleurs confiée à la firme américaine Callaway Engineering, très expérimentée sur les V8 des Corvettes et des Ford. L'utilisation de cette technique a toutefois ici un but très différent de son usage premier. En effet, Aston cherche surtout à dimniuer les émissions polluantes et non à sortir des chevaux à haut régime. Le taux de compression qui grimpe à 9,8:1 et améliore le rendement va d'ailleurs permettre d'homologuer la Virage sur les principaux marchés. Les cotes d'alésage/courses (100/85 mm) sont inchangées, idem pour le bas moteur en aluminium avec son vilebrequin 5 paliers en acier forgé est inchangé. L'assemblage est toujours "of course" made in England, à la main s'il vous plaît. Aston Martin adopte également une injection électronique Weber et tire enfin un trait sur les carburateurs, aussi gourmands que polluants. Même nourrit au super sans plomb, le gros V8 british développe 330 bhp (soit 335 ch DIN) à 5300 tr/mn et un couple de 350lb/ft (soit 483 Nm) à 4000 tr/mn. Le moteur est à la fois plus coupleux et plus robuste, conforme à l'esprit US. Au long de la vie du modèle, la puissance de la grande Aston Martin va osciller au gré des règlementations anti-pollution pour descendre jusqu'à 310 bhp. Le Works Service d'Aston Martin proposera différents kits, dont une augmentation de cylindrée à 6.3 litres en 1991 (plus de 600 ch DIN !) qui fera par la suite les beaux jours de la V8 Virage Vantage de 1992 à 1999. La mécanique de la Virage est associée au choix à une boîte ZF à 5 vitesses manuelles ou à une transmission automatique à 3 rapports. Les performances de l'Aston Martin Virage, si elles n'ont rien d'exceptionnel pour une auto de 335 chevaux, permettent tout de même de voyager rapidement dans un grand confort. Le 0 à 100 est arraché en 6", tandis qu'il lui faut un peu plus de 27" pour passer le kilomètre. Des temps qui sont aujourd'hui à la portée d'une bonne GTI compacte et permettent de relativiser la sportivité de cette "supercar". Enfin, il n'est pas coutume dans parler sur une automobile de cette classe mais le gros réservoir de 113 L a de quoi vous filler une attaque cardiaque au moment de faire le premier plein. Surtout compte tenu de la fréquence à laquelle on y revient...

CHASSIS

L'Aston Martin Virage conserve la disposition historique du moteur en position longitudinale à l'avant et de la propulsion. Le gros V8 est le plus reculé possible pour procurer une répartition de poids homogène entre l'avant et l'arrière. Vraie nouveauté, l'Aston Martin Virage doit pourtant beaucoup au passé en ce qui concerne ses trains roulants. Ainsi, son châssis-plateforme est directement inspiré de celui de la V8, comme le prouve son empattement identique, mais il a été profondément revu grâce à des tests sur ordinateur au sein de l'institut de technologie de Cranfield. L'antique pont De Dion est également conservé, avec une barre de Watt pour les relier entre eux, mais il cède lui aussi à l'aluminium, tout comme les bras de suspension avant. Ses fixations sont aussi revues pour générer moins de bruit dans l'habitacle. Les combinés ressorts-amortisseurs sont fixés verticalement sur des bras pivotants, près des moyeux, Pour supporter les 2 tonnes en mouvement, les freins à disques sont imposants (330 mm devant et 284 mm à l'arrière) mais l'ABS n'est pas disponible, même en option. Les pneus Avon en 225/60 ZR16 paraissent, eux, réellement insuffisants. Leur profil haut génère beaucoup de roulis mais préserve le confort. Le comportement de l'Aston Virage ne s'exprime réellement pas au mieux dans les... virages. Trop lourde (1790 kg), pas assez agile, elle ne joue pas vraiment la carte sportive, mais vraiment celle des grandes GT, telles que le coupé Mercedes 600, la BMW 850 ou la Jaguar XJR-S, toutes vendues moins cher mais beaucoup plus impersonnelles.

CHRONOLOGIE ASTON VIRAGE COUPE

1988 : Présentation de l'Aston Martin Virage coupé
1992 : Le Virage Shooting Brake, présenté au salon de Genève, est une proposition du département "Works Service" pour transformer le coupé Virage en un break 5 portes. 4 clients ont succombé à ses charmes.
1994 : Ultime version, baptisée Limited Edition Coupe, pour patienter jusqu'à la sortie de la DB7, présente au salon de Birmingham une série limitée à 9 exemplaires peinte en "British Racing green" (à l'exception du numéro 6 de couleur Porsche Midnight Blue !) avec un intérieur cuir marron signé Connolly avec quelques touches de cuir beige et vert sur le plafond et les contre-portes. La puissance du V8 est portée à 349 ch.

PRODUCTION ASTON MARTIN VIRAGE
1989 : 3 exemplaires
1990: 178 exemplaires
1991: 168 exemplaires
1992: 6 exemplaires
1993: 0 exemplaires
1994: 9 exemplaires
1995 : 1 exemplaire
TOTAL = 365 exemplaires

:: CONCLUSION
Vestige d'une époque révolue, celle des Aston V8 "handcraft", la Virage est un pur collector de passionné de la marque. En effet, sans cette adoration pour le constructeur ailé de Newport Pagnell, il est difficile d'envisager s'offrir ce bijou artisanal. Avec autant de billets en portefeuille, notre choix serait sans doute plus "basiquement" orienté vers une contemporaine italienne de cette grosse Aston, ce qui n'enlève rien à sa rareté et à sa réalisation exceptionnelle.

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Avis des propriétaires

On roule royal en decapoté et sans vent dans les cheveux ; une stereo magnifique , et tout glisse dans un confort exceptionnel .Et la capote qui dépasse , pour peu que le housse spéciale sit enlace : quelle classe Un des plus beaux nterieurs possibles . Et si vous vouez du pif paf à 130 ou à 90, roulez en Alpine !

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