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BMW SÉRIE-3 Compact 323 ti (1998 - 2001)

bmw 323ti compact e36
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (24/11/2018)

A cheval

Lancée en 1994, la série 3 compact de BMW (e36/5) introduit la marque sur un nouveau segment de marché, celui des berlines compactes. Misant sur la paternité avec la berline série 3 pour garantir un positionnement haut de gamme, BMW choisit pourtant de limiter les coûts n'étant pas assuré d'un succès commercial. C'est ainsi que la version la plus huppée, 323 ti qui apparaît en 1997 se trouve être une "demi" 323i e36...

Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : Stéphane DESLANDES & D.R.

Lancée en 1994, la bien nommée Compact de BMW (e36/5) introduit la marque sur le segment très prisé des berlines compactes. Avec un prix d'appel inférieur à la Série 3 standard et un gabarit plus fonctionnel, BMW entend ainsi chasser sur les terres de l'intouchable Volkswagen Golf, voiture la plus vendue en Europe. C'est en quelque sorte la réponse du berger à la bergère, allemande, après que VW soit venu empiéter le marché du premium avec sa tonitruante Golf III VR6. Pour reprendre une image de leader, BMW va donc rendre coup pour coup à la Golf en coiffant sa compacte d'un noble 6 cylindres en ligne...

PRESENTATION

bmw 323ti pack m arriere

Prenez un superbe coupé E36, amputez sa malle de quelques 20 centimètres pour y loger un hayon et vous obtenez en schématisant la E36 Compact. Si la méthode parâit peu subtile, le résultat ne l'est pas beaucoup plus avec une ligne qui perd beaucoup en équilibre ce qu'elle gagne en aspects pratiques. Et en prix, car à l'époque le coupé E36 est une voiture de haut de gamme dont les tarifs sont nettement supérieurs à ceux de la compacte. Ceci étant, la ligne de la série 3 compacte a traversé les modes et retrouve aujourd'hui un certain charme grâce à l'effet youngtimer. Après la révolution Chris Bangle opérée à Munich dans les années 2000, les lignes conservatrices de la période classique, laquelle s'étend jusqu'à la génération E46 incluse, ont toujours gardé leurs fidèles et gagnent même petit à petit de nouveaux adeptes.

Excessivement sobre, pour ne pas dire quelconque dans sa présentation, la 323 ti se distingue à peine du reste de la gamme si ce n'est par ses jantes à rayons de 16 pouces. Comme pour toutes les BMW de l'époque, la présence d'un 6 cylindres sous le capot est trahie par le silencieux d'échappement à double embout. Vous l'avez compris, pour avoir un look vraiment sportif sur une 323 ti il fallait au moins choisir le coloris rouge et lui ajouter divers éléments du pack M !

HABITACLE

intérieur bmw 323ti e36 sieges sport

Dans l'habitacle, ce n'est guère plus enchanteur. Economies d'échelle obligent, la planche de bord fait appel, comme le Z3, à des composants mixés entre les générations E30 et E36. La partie centrale en forme de bloc, tournée vers le conducteur, apparaît un peu maladroite dans son intégration et son plastique dur granuleux n'y aide pas. Même si les assemblages se montrent sérieux, on ne peut pas dire que la compacte de BMW présentait beaucoup mieux que la Golf (III) contemporaine malgré un tarif sensiblement supérieur.

La position de conduite est en revanche très agréable et c'est le gros point fort de la BMW. Par ailleurs, on ne se sent pas à l'étroit comme cela peut être le cas dans d'autres compactes de l'époque. Pour une conduite sportive, les sièges de série manquent de maintien mais les sièges Sport optionnels étaient là pour y remédier. L'équipement de série est assez généreux (climatisation, ordinateur de bord, vitres/rétroviseurs électriques, fermeture centralisée à distance, direction assistée, double airbags, etc. ) et il ne manque que le cuir pour améliorer l'ordinaire, ce qui était une autre option.

MOTEUR

moteur m52 bmw 323ti e36 compact

Côté moteur, la compacte de BMW se devait avant tout de répondre au VR6 de Volkswagen.Tandis que son plus puissant 4 cylindres plafonne à 140 ch dans la 318 ti, la 323 ti reprend le dernier né des 6 cylindres en ligne BMW, le M52. Monté dans la 328i e36 où il délivre 192 ch, il est aussi décliné dans une version plus modeste de 2.5L sur les 323i. Hiérarchie oblige, c'est cette version qui est retenue pour la compacte. Avec ses 24 soupapes et son calage variable à l'admission VANOS issu de la M3, il fait toutefois honneur aux motoristes de la marque et il reste de quoi se faire plaisir avec ses 170 ch et surtout un couple de 245 Nm, gage d'une belle souplesse.

La boîte manuelle livrée de série est agréable à manier, précise mais un peu ferme dans le guidage du levier. L'étagement apapraît bien choisi mais l'ensemble aurait mérité un pont plus court pour accentuer le dynamisme. En reprise, malgré la cylindrée confortable, le poids de la compacte issue d'un gabarit plus conséquent se fait ressentir et les chronos ne se détachent pas significativement de la concurrence. La montée en régime du 6 en ligne est linéaire, mais le déclenchement du Vanos est tout de même perceptible et accentue la poussée à partir de 4500 tr totu enc hangeant la mélodie vers des sonorités plus métalliques et rageuses, un vrai délice !

En associant puissance, sonorité et sobriété, BMW conforte son statut de référence avec ce modèle parmi les plus performants de la catégorie. Equipée d'un son réservoir de 50L, la 323 ti ne craint pas les longs trajets où elle peut afficher une moyenne inférieure à 8 L/100 km. Par contre en ville, pas de miracle, avec la cylindrée et le poids relativement élevé, la consommation atteint vite les 12 L/100 km.

SUR LA ROUTE

essai bmw 323ti e36

Malgré son code modèle la rattachant à la série e36, la série 3 compacte de première génération repose sur une plateforme hybride issue des séries 3 génération e36, modifiée pour utiliser des composants de e30 pour le train arrière. Tout comme le Z3, elle fait donc l'impasse sur le fameux essieu arrière multibras "Z-axle", inauguré par le Z1, des berlines et coupés série 3 e36. Cependant, on retrouve plusieurs éléments spécifiques aux petites sportives de Munich, et très rares dans la catégorie. A commencer par une répartition des masses idéale de 50-50 entre l'avant et l'arrière. C'est d'ailleurs dans le but d'obtenir cet équilibre parfait que la batterie est déplacée dans le coffre coffre sur les autres E36 en 6 cylindres.

Le châssis légèrement plus ferme, même si la souplesse reste importante, comprend également une monte élargie en 225/50 qui autorise une excellente motricité. Sur sol humide, un antipatinage rudimentaire pourra rassurer les novices en propulsion. En effet, de par sa conception rustique, le train arrière de E30 démontre rapidement un tempérament joueur et des mouvements pas très bien maîtrisés. Mais ce qu'on peut prendre de prime abord comme un défaut rédhibitoire s'avère en réalité assez amusant car même lorsque l'arrière se dérobe, ce n'est pas sans prévenir et toujours très progressivement. On en vient donc à regretter l'absence de pont autobloquant.

EVOLUTION

A partir de mars 1998, le moteur M52TU remplace progressivement le M52 sur l'ensemble de la gamme BMW. Profondément revu, il adopte notamment le calage variable en continu des arbres à cames d'admission et d'échappement "Double-Vanos" pour offrir plus de couple à bas régime. Le bloc reçoit aussi de nombreux autres aménagements détaillés dans notre dossier technique sur les 6 cylindres en ligne BMW.

ACHETER UNE BMW 323ti

Malheureusement, la clientèle n’a pas été aussi enthousiaste que BMW l’avait imaginé et les ventes de la compacte se concentreront sur les entrées de gamme 316i et 318i. Boudée pendant longtemps, le modèle a rapidement décoté et la période de purge de l'offre a duré unc ertain temps, comme pour les E36 au demeurant. Aujourd'hui cette génération sort du fin fond des annonces à petit prix et séduit une nouvelle clientèle pour qui le E30 est maintenant à la fois trop vieille et trop chère. A moins de 7000 € pour un très bel exemplaire, la BMW 323ti est donc un achat avisé qui permet de se démarquer des coupés E36, beaucoup plus recherchés et des berlines, moins dynamiques esthétiquement.

Le carnet d'entretien est évidemment un gros plus mais les kilométrages importants ne doivent pas être rédhibitoires, la fiabilité de l'auto est réelle. Réputé pour sa fiabilité, le M52 n'a qu'une faiblesse connue : sa pompe à eau à remplacer avant 150 000 km. Pour le vanos et les poussoirs hydrauliques, vous devriez être tranquille jusqu'à 300 000 km, au moins. Coté distribution, l'entraînement réalisé par chaîne est prévu pour la vie du moteur mais on pourra vérifier l'efficacité du tendeur avant 200 000 km. La courroie d'accessoire est à faire idéalement tous les 10 ans, avec la pompe à eau tant qu'à faire. Les vérins de coffre très sollicités vieillissent rapidement, mais il est facile d'y remédier et ce n'est pas cher. Avant que les moteurs de lèves-vitres ne grillent, néhsiteez pas à griasser les mécanismes au premier signe de ralentissement. ils vous en remercieront ! Assez peu de crainte à avoir sur la corrosion, en revanche une remise en état des trains roulants (silentblocs, amortisseurs, rotules) sera quasiment inévitable vers 150 000 km. L'intérieur vieillit lui aussi très bien, à l'exception du ciel de toit qui finit presque toujours par se décoller..

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
BMW SÉRIE-3 Compact 323 ti

MOTEUR
Type : 6 cylindres en ligne, 24 soupapes, calage d'admission variable VANOS
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection indirecte, gestion électronique Bosch Motronic 4.1
Cylindrée (cm3) : 2494
Alésage x course (mm) : 84 x 75
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 170 à 5500
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 245 à 3950
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (286) - disques ventilés (280), étriers fixes
Pneus Av-Ar : 225/50 ZR16
POIDS
Donnée constructeur (kg) : 1255
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 7,4
logo bmw 323ti e36 compacte
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 230
1000 m DA :
0 - 100 km/h : 7"8
400 m D.A. : 15"9
1000m D.A. : 28"5
80 - 120 km/h (5): 10"7
CONSOMMATION
Moyenne cycle mixte (L/100 km) : 9.3
PRIX NEUF (2001) : 178 000 FF
COTE (2018) : 6 000 €
PUISSANCE FISCALE : 11 CV

CONCLUSION

Un 6 cylindres dans une berline compacte, voilà une proposition qui n'a rien de banale et ne risque plus de présenter à nous... Avec la Golf VR6, la BMW 323ti s'adressait à une frange de clientèle ne recherchant pas seulement des performances mais aussi la noblesse mécanique jusqu'ici réservée au segment supérieur. Face aux "super GTI" concurrentes, la 323ti n'est certes pas la plus efficace, mais elle offre un velouté mécanique, un équilibre et un plaisir auditif inconnus des tractions quatre cylindres. Une routière de poche...

:-)
Habitacle agréable
Moteur musical et souple
Plaisir de conduite
Consommation
Fiabilité générale
Cote abordable...
:-(
... image ?
Conception "bâtarde"
Moteur peu démonstratif
Amortissement trop souple
Pas d'autobloquant

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Avis des propriétaires

Voiture acquise en 2016, avec 205000km au compteur. voiture plaisir, le six en en ligne est coupleux et fabuleux (sans être une M3). Très fiable, entretien courant du basique a faire comme n'importe quel autre voiture. Consommation raisonnable sur route, environ 8.5l, moins en ville, environ 10.5l. aujourd'hui elle a 243000km, et elle a toute sa pêche. je confirme, très bonne auto plaisir en atmosphérique. Critiqué lors de sa sortie, moi je la trouve sympa, et le hayon est un plus. si vous en trouvez vous ne la quitterez plus.

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