BMW Z4 (E89) sDrive 23i (2009 - 2011)
LE PLAISIR SANS CAPOTE...
Lors du lancement du Z4 e89, BMW n'avait pas encore été contraint de sacrifier la plupart de ses 6 cylindres en ligne sur l'autel du co2. Ce triste événement nous a conduit à reconsidérer les versions atmosphériques qui étaient proposées dans l'ombre du Z4 sDrive35i. C'est le plus petit des trois (et des six !), le sDrive23i, dont nous vous proposons donc l'essai avec un peu de retard...
Texte & photos : Sébastien DUPUIS
Restylé en mars 2013, le Z4 poursuit une carrière plutôt discrète. Indiscutablement, avec l'arrivée progressive des 4 cylindres Turbo sous le capot du Z4 e89, le roadster bavarois a beaucoup perdu de son attrait pour les amoureux de belles mécaniques. Même s'il y a maintenant en haut de la gamme une version sDrive35is, l'effondrement des ventes depuis 2011 tend à prouver que BMW n'a peut-être pas fait le meilleur choix avec le downsizing... Pourtant, lors du lancement en 2009 et jusqu'en 2011, BMW proposait les sDrive23i et 30i avec d'attrayants 6 cylindres en ligne atmosphériques. Ces deux là ont disparu corps et bien dans la chasse au co2 tandis qu'en haut de la gamme, seul le 3.0 turbo continue à faire de la résistance. Malheureusement, il faut bien être honnête, malgré ses performances de haut niveau, cette version nous avait un peu laissé sur notre faim côté sportivité et son tarif était plutôt élitiste. Alors, nous direz-vous, à quoi bon s'intéresser à une paisible version d'entrée de gamme équipée d'un petit 2.5 atmosphérique ? La réponse est ci-dessous...
PRESENTATION
Il est 15 heures lorsque je rejoins Maxime, membre du Club Z4 et propriétaire du modèle qui nous intéresse ici. Le temps est superbe en ce début octobre, l'air est à 23° et à peine quelques nuages viennent troubler un ciel bleu azur. Un été indien idéal pour profiter pleinement du roadster bavarois. Nous avions d'ailleurs prévu de faire ce reportage avant l'été mais il souhaitait faire quelques petites améliorations sur son Z avant de nous le présenter, nous reviendrons dessus un peu plus loin. Fraîchement lavé, ciré et aspiré, ce Z4 sDrive23i est flambant neuf malgré ses 4 ans. L'occasion d'apprécier peut-être un peu plus à sa juste valeur, un design qui a beaucoup diviser les fans de roadsters BMW lors de sa sortie, notamment pour l'abandon de la capote en toile...
C'est en effet un toit rétractable en aluminium qui a pris sa place sur le Z4 "II", faisant de lui un coupé-cabriolet plus qu'un roadster. Pourtant, en regardant précisément les dimensions, on s'aperçoit que la différence de gabarit avec le précédent Z4 (e85) n'est pas si importante qu'il n'y parait. 148 mm de plus en longueur, ce n'est pas rien c'est vrai, mais seulement 10 mm de plus en largeur. La hauteur reste la même, à 1m29. En fait, c'est principalement le porte à faux arrière qui a été allongé (+121 mm), pour préserver un coffre encore utilisable toit replié. Son volume reste malgré tout restreint par un accès étroit. L'avant a lui aussi été un peu étiré (+27 mm) pour harmoniser les proportions, ce qui renforce cette impression de capot interminable, typique de la famille Z de BMW. Le Z4 e89 en impose visuellement sur la route, ses dimensions et sa ligne dénotent dans un paysage automobile qui est depuis longtemps passé en mode "surélevé".
Élégant et racé, le Z4 évoque incontestablement un véhicule plus haut de gamme et valorisant que par le passé, ce qui était d'ailleurs l'objectif en allant marcher ouvertement sur les plates-bandes du Mercedes SLK. Il faut dire que côté sport, hormis le Z4 M, le roadster de BMW ne pouvait pas non plus rivaliser avec la Porsche Boxster. De l'autre côté, il se trouvait sérieusement menacé par une Audi TT toujours plus séduisante.
HABITACLE
Le Z4 "CC" de BMW bénéficie avant tout aux deux occupants en offrant un habitacle plus spacieux et mieux aménagé. Le rapatriement de la production en allemagne, dans l'usine de Regensburg, s'est accompagné d'un bond qualitatif flagrant (et d'une sérieuse inflation tarifaire). La finition fait donc très bonne impression grâce à l’utilisation de matériaux de qualité et des assemblages soignés. Les plastiques durs du Z4 e85 ont presque tous été remplacés par des textures souples. La planche de bord est même recouverte d'un habillage en cuir avec surpiqûre. On pourra cependant regretter une ambiance typiquement "germanique" dans cette configuration avec le cuir noir et les moquettes noires. Seules quelques touches d'alu au tableau de bord, sur le volant et sur la console centrale apportent un peu de contraste.
20 secondes, c'est le temps qu'il faut pour réchauffer l'atmosphère et baigner l'habitacle de soleil à la seule force du doigt. On passe alors d'un coupé cossu, certes lumineux mais néanmoins fermé, à la vie de plein air qui aère d'un coup les esprits les plus chagrins. La conception des vitrages et du filet anti-remous (optionnel...) préservent parfaitement des courants d'airs gênants. Une vraie réussite à ce niveau là. En revanche, la ceinture de caisse assez haute contrarie sérieusement la conduite "coude à la portière", au sens propre... Côté équipement, BMW n'a jamais été excessivement généreux mais le Z4 sDrive23i a progressivement bénéficié de la même dotation de série que ses grands frères, avec notamment la climatisation automatique, le capteur de pluie, les phares Xenon, l'autoradio CD avec prise AUX et le régulateur de vitesse. Selon les millésimes, les options, finitions et packs disponibles ont toutefois légèrement différé.
MOTEUR
Succédant au 6 cylindres en ligne M54, le N52 est introduit en 2004 sur la 630Ci E63. La baisse des coûts de production a imposé à BMW une rationalisation industrielle impliquant une réduction du nombre des cylindrées proposées. Ainsi le N52 n'en connaîtra que deux : 2497 cm3 (type N52B25) et 2996 cm3 (type N52B30), que l'on découvrit sur le Z4 e85 restylé à travers ses versions 2.5Si et 3.0Si.
Entièrement nouveau, ce bloc ultra léger (158 kg pour le 23i) est réalisé dans un alliage de magnésium et d'aluminum avec des cylindres recouverts d'Alusil. Cette génération de "6 en ligne" se distingue également par l'arrivée de la levée variable des soupapes Valvetronic s'ajoutant au système double VANOS déjà connu.
Le 6 cylindres qui équipe le Z4sDrive23i est presque identique à celui du précédent Z4 2.5si. Presque, car son type N52B25O1 indique que le moteur possède ici une cartographie offrant plusieurs modes de puissance : normal, Sport ou Sport+, disponibles via un bouton situé près du levier de vitesses. Officiellement, la puissance maxi est donc de 204 ch à 6400 tr/mn et le couple de 250 Nm avec un pic de 2750 à 3000 tr/mn. La petite subtilité (subterfuge ?), c'est que ce 2.5 ne délivre donc pas tous ses chevaux en mode normal. Les 14 ch qui manquent à l'appel par rapport au Z4 e85 2.5is ne sortent de leur cachette qu'une fois les modes Sport ou Sport+ activés. Une évolution sur laquelle BMW n'a pourtant pas souhaité communiquer, le dossier de presse de l'époque n'en faisant même pas mention... Seulement voilà, depuis, quelques passages au banc ont dévoilé le pot aux roses. On peut assez facilement imaginer qu'il s'agissait alors de faire homologuer le Z4 sous la barre des 200g de co2, très pénalisée en Europe... A noter que l'activation des modes Sport et Sport+ s'accompagne d'un raffermissement de la direction et d'un accélérateur plus réactif.
Pas besoin de 4 sorties d'échappement, dès le ralenti le son est bien présent, propre, avec juste ce qu'il faut de graves pour ne pas dénaturer le timbre d'un instrument parfaitement accordé. Et cela ne fait que se confirmer lors des montées en régime. Le L6 dévoile alors un caractère assez inattendu sur un L6 qui n'est pas badgé "M", en se montrant particulièrement vigoureux à partir de 4000 tr/mn et jusqu'à 7000 ! Disons le sans ambages, le N52 est probablement le meilleur L6 de grande série jamais produit par BMW. Peut-être un peu creux à mi-régime compte tenu du poids du Z4, mais tellement à l'aise à prendre ses tours qu'il incite à le bousculer comme un 4 cylindres atmo enragé. Mais il sait aussi se comporter en vrai L6, souple à bas et très bas régime, mélodieux sur toute la plage et d'une insolente sobriété puisque sa consommation réelle oscille entre 7L (!) et 9L en usage plaisir. Deuxième coup dur pour les 4 cylindres Turbo...
Pourtant, il n'a rien d'impressionnant en performances pures, le 0 à 100 km/h annoncé en 6"6 le place à peine au niveau d'une compacte vitaminée. Mais simplement, son caractère volontaire très communicatif associé à la boîte manuelle 6 rapports superbement étagée rend le Z4 e89 sDrive23i fort plaisant. Même s'il s'agit techniquement d'une 6ème surmultipliée puisque la 5 reste en prise directe, les rapports très serrés et le guidage rapide et précis du levier sont un vrai régal !
SUR LA ROUTE
Très vite, Maxime me propose de prendre le volant, n'attendant qu'une chose, que je lui donne mon avis sur son Z4 et, secrètement, que je change aussi d'idée sur le Z4 e89. Il est vrai qu'après l'essai du sDrive35i en boîte DKG, nous étions dérouté par le changement de philosophie du Z4, devenu une véritable petite GT. Le roadster était devenu très lourd, un peu pataud et peu communicatif. Bien loin de l'idée qu'on se fait d'un petit roadster sportif "authentique" donc...
Installé au volant, assis très bas, on trouve rapidement une position de conduite quasiment parfaite. L'option sièges sport est probablement indispensable pour envisager une conduite dynamique et "notre" propriétaire a eu la bonne idée de l'ajouter à sa configuration ! Une pression sur le bouton start et le N52 s'ébroue sans temps mort. Ce qui frappe dès les premiers kilomètres, c'est le poids tout d'abord. Ou plutôt, la différence de poids. Avec près de 1600 kg sur la bascule, même la suspension pilotée du 35i finissait par être dépassée sur mauvaise route, engendrant des réactions désagréables. Le Z4 23i pèse officiellement 100 kg de moins et il est doté d'un amortissement classique, ici en option châssis sport. C'est ferme, même assez sec sur les compressions rapides (comme l'était l'ancien Z4) mais à aucun moment on ne sent le châssis se désunir. Il faut préciser par ailleurs que la rigidité est même supérieure à celle du coupé Z4 e86.
Mais il y a un autre point clé dans la comparaison, c'est que cet exemplaire a troqué ses pneus Runflat contre de plus classiques Goodyear Eagle F1 et on a l'impression d'avoir échangé un SLK contre une MX-5 tant le Z4 dévoile une nouvelle personnalité ! La suppression de plusieurs kilos de masses non suspendues provoque en effet un impact conséquent sur la vivacité de la direction et le travail des amortisseurs, avec pour effet immédiat une agilité insoupçonnée dans les courbes. Débarassés des flancs trop rigides des pneus RFT, les réactions deviennent beaucoup plus lisibles et progressives. Les sensations de conduite s'en trouvent décuplées, le plaisir aussi. Précisons que cette modification est totalement compatible avec les jantes d'origine (ici l'option 18") et sans aucune autre implication technique que de passer à l'indice de charge supérieur pour les pneus.
Ajoutons enfin la petite touche personnelle sur ce Z avec un ensemble freins BMW Performance, à étriers fixes 6 pistons et disques de 338mm à l'avant, qui est tout simplement aussi superbe à admirer qu'à utiliser ! Car oui, avec cette modif' - officiellement non disponible sur le Z4 e89... - on obtient un Z4 au caractère réellement sportif. Plus ils chauffent, plus ils freinent ! Tout l'inverse des freins d'origine... C'est à la fois mordant et facile à doser, avec une endurance incomparable. Parfaitement équilibré, agile et précis, le comportement se met au diapason du 6 cylindres qui ne demande qu'à prendre ses tours et les mode Sport et Sport+ prennent alors tout leur sens.
La direction électro-mécanique reste en revanche un point de déception, le seul, son rappel se montrant un peu trop artificiel surtout en mode Sport. Et puis c'est vrai que, comme souvent lorsque le châssis est de haut niveau, on en vient à trouver qu'il manque une poignée de chevaux. Mais au final, on oublie bien vite ces petits bémols pour apprécier l'homogénéité de ce Z4 23i dans toutes les conditions de roulage, en profitant de son tempérament réjouissant sans pour autant avoir besoin de prendre des vitesses de dingue.
ACHETER UNE BMW Z4 e89 sDrive23i
Encore récents sur le marché de l'occasion, les Z4 e89 se trouvent en très bon état à des prix allant de 25 à 28.000 € pour un sDrive23i en boîte manuelle. Pour cette somme, vous pourrez prétendre avoir accès à la finition Luxe (meilleur équipement de série) et aux sièges Sport, pour un modèle ayant entre 30 et 60 000 km avec son carnet BMW et un historique limpide. Comptez en moyenne 3000 € de plus pour les sDrive30i. Évidemment, vous pourrez trouver aussi nettement moins cher, mais ces modèles sont généralement importés de Belgique, Italie, Allemagne, Espagne... en BVA, avec l'intérieur de base en tissu et des kilométrages plus importants mais invérifiables en l'absence de carnet et de factures.
Concernant l'entretien, les Z4 SDrive23i ou 30i réclament une vidange (oil service) tous les 2 ans ou 25.000 km (0w30 jusqu'à 30.000 km ensuite on passe en 5w30). Comptez dans les 240€ avec le forfait BMW, puis au passage des 60.000 vient l'Inspection (avec bougies, tous les filtres, purges des freins, refroidissement, clim, etc.) une opération dans les 540€. Vers 100.000 km, prévoyez le changement des courroies d'accessoires (600€). Côté consommables, si la consommation de carburant reste raisonnable, les jolies jantes de 18" alourdiront la facture avec des pneus en 225/40/18 et 255/35/18, soit un budget d'environ 600€ pour changer les 4 (grandes marques, NO RFT) pose comprise. Et pour les freins en versions d'origine, ce sont les même qu'une 125i, en revanche, étant sous-dimensionnées, les plaquettes avant peinent à faire plus de 15/20.000 km. Le kit Performance revient à 1200 € TTC via BMW, montage compris. Un investissement largement justifié si vous avez lu notre essai !
Pour finir sur les aspects fiabilité, sachez que BMW a procédé à 2 rappels sur les Z4 e89 : un défaut d'étanchéité sur les feux arrières (remplacement des blocs complets en concession) et un rappel sur les moteurs N52 concernant la visserie interne du Vanos pour certaines dates de production.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
BMW Z4 (E89) sDrive 23i
MOTEURType : 6 cylindres en ligne, 24 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : injection indirecte, Double Vanos + Valvetronic
Cylindrée (cm3) : 2497
Alésage x course (mm) : 82 x 78,8
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 204 à 6400
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 250 de 2750 à 3000
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle ou Steptronic (6)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (300)
Pneus Av-Ar : 225/45 R 17 91W RSC
POIDS
Données constructeur DIN (kg) : 1405
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,7
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 242
400 m DA : ND
1000 m DA : 26"9
0 à 100 km/h : 6"6
80 à 120 km/h (4/5) : 6"4 / 7"8
CONSOMMATION
Mixte norme EU (L/100 km) : 8,5
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 9
Co2 (g/km) : 199
PRIX NEUF (2009) : 39.400 €
COTE (2014) : 27.000 €
PUISSANCE FISCALE : 13 CV
CONCLUSION
:-) Polyvalence du toit en dur Moteur élastique et mélodieux Excellente boîte 6 manuelle Comportement sain, agile et précis (sans Runflat) Position de conduite Consommation |
:-( BVA Steptronic lente Direction un peu artificielle Amortissement sec (châssis sport) Visibilité arrière Pneus Runflat souvent "imposés" par BMW Endurance des freins d'origine Tarifs élevés |
Ne pas se fier aux apparences. On aurait tort de considérer le Z4 sDrive23i simplement comme une gentille (et belle) machine à bronzer. Derrière son allure docile et bien élevée, cette ancienne version d'accès du Z4 e89 cache en effet un tempérament sportif qui ne demande qu'à s'exprimer. Plus légère, plus agile et plus homogène que le 35i, elle redonne au Z4 e89 ses instincts de roadster sportif. Au prix de quelques améliorations, elle peut même se montrer redoutablement efficace et plaisante ! Et ce ne sont pas les nouveaux 18i 20i et 28i qui nous feront dire le contraire...
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Je possède depuis 4 ans une z4 23i de 2010 achetè a 60mkms j'ai fait 30000 depuis. Je l'ai passée au bio ethanol e85 ce qui ma permis de gagner des chevaux a bas régime et surtout de faire le plein pour 28 euros. personnellement je ne trouve pas beaucoup de différence entre les modes normal sport et sport+ Le plaisir de piloter cette voiture et toujours aussi important un vrai bonheur.seul inconvénient le voyant orange (pont garage) qui s'allume de temps en temps aucun défaut détecté par bmw tout est fait révision et mise a jour. je ne regrette pas mon achat surtout en roulant toit replié.
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