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PRESENTATION (03-05-2004)

FERRARI
612-SCAGLIETTI
(2004 - )

217 000 Euros (01/04/2004)
45 CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES FERRARI 612 SCAGLIETTI
Moteur: 12 cylindres en V à 65°, 48 soupapes
Cylindrée (Alésage x course): 5 748 cm3 (89 x 77 mm)
Puissance: 540 ch à 7 250 tr/min
Couple maximum: 588 Nm à 5 250 tr/min
Transmission: AR, BVM ou séquentielle (F1A) 6
Freins: Av/Ar disques percés ventilés (Ø 345/330 mm)
Poids à vide (constructeur): 1 840 kg
Pneumatiques: AV 245/45 ZR 18, AR 285/40 ZR 19
PERFORMANCES
Vitesse maxi: 320 km/h
1000m D.A.: 22"
0 à 100 km/h: 4"2
CONSOMMATION
Euromix: 20,7 L/100km
phares ferrari 612 scaglietti

croquis ferrari 612 scaglietti

profil ferrari 612 scaglietti
Avec son empattement impressionnant (2950 mm !) et son interminable capot avant, la Ferrari 612 Scaglietti ne possède pas l'équilibre naturel qu'avait la 456 GT.

arriere ferrari 612 scaglietti
Plus classique, l'arrière rassure avec ses quatre feux ronds et ses quatres sorties d'échappement chromées.

interieur ferrari 612 scaglietti

sieges ferrari 612 scaglietti
Avec des dimensions augmentées par rapport à la 456, la 612 Scaglietti propose presque 4 vraies places tant les passagers arrière ont fait l'objet d'un soin évident.

v12 ferrari 612 scaglietti
D'une cylindrée de 5 748 cm3, le magnifique 12 cylindres à 48 soupapes italien développe désormais 540 ch au régime peu commun de 7 250 tr/mn.

palettes boite ferrari 612 scaglietti

boite ferrari 612 scaglietti
Ayant relégué au musée l'antique boîte automatique, les ingénieurs ont accouplé le V12 à une transmission séquentielle semi-automatique, type F1, à six rapports.

performances ferrari 612 scaglietti
Moins radicale et plus technologique que ses aïeules, la Scaglietti n'en est pas moins plus performante, plus efficace, plus facile et plus sûre.

BIEN :-)
Moteur envoûtant
Machine à voyager
Boîte F1 améliorée
Performances exceptionnelles
PAS BIEN :-(
Poids élevé
Finition moyenne
Budget !
Perte de caractère ?
ferrari 612 scaglietti

© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (03/05/2004)

L'ART DU GRAND TOURISME

Dès sa sortie en 1994, la Ferrari 456 GT nous avait séduit par sa robe sportive, élégante et racée comme par son V12 magique. Un ensemble de qualité qui en faisait indéniblement l'une des plus formidables GT du monde. Mais voilà, bien que sa beauté semble désormais éternelle, les années ont passé et la concurrence a affûté ses armes. Le temps était donc venu pour Ferrari de donner une descendance plus somptueuse encore à son coupé 2+2. Dix ans plus tard, la F137 rebaptisée "612 Scaglietti" entre en scène...

Texte : Anthony SINCLAIR
Photos : D.R.

En matière de Grand Tourisme, Ferrari s'est toujours issé au plus haut niveau de la production internationale. Non pas que les modèles de Modène soient les mieux construits, ni les plus fiables, mais d'un point de vue sensations et caractère, ils ont toujours bénéficié de mécaniques et de lignes exceptionnelles. Fidèle au douze cylindres en V en position avant, la 612 Scaglietti rend hommage au célèbre carrossier italien ayant oeuvré pour Ferrari à plusieurs reprises et se pose ainsi en digne héritière d'une lignée prestigieuse de coupés 2+2 débutée en 1948 avec la 166 Inter.

DESIGN

Avec son empattement impressionnant (2950 mm !) et son interminable capot avant, la Ferrari 612 Scaglietti ne possède pas l'équilibre naturel qu'avait la 456 GT. Mise en volumes par Pinifarina Design, la nouvelle GT Ferrari ne fait pas d'emblée l'unanimité, surtout auprès des inconditionnels de la marque. Après tout, ce n'est pas si surprenant car elle incarne une rupture volontaire avec les GT 2+2 traditionnelles de Modene, sensée marquer le début d'une nouvelle ère. Il faut donc l'observer un bon moment, sous tous les angles, pour en comprendre l'harmonie et la complexité, dont finit par naitre une beauté subtilement "technologique". Le profil creusé, à la façon du BMW Z4, donne beaucoup d'originalité à ce long missile, tout en rappellant aux afficionados la célèbre 375 MM. Très technique, la sculpturale face avant inaugure des phares au Xénon de petites dimensions, englobés avec les clignotants sous une vitre Plexiglas. Les deux arrêtes qui parcourent le dessus des ailes, trouvent un prolongement jusque dans la grille de calandre qui s'ouvre béante vers le bitume. Plus classique, l'arrière rassure avec ses quatre feux ronds et ses quatres sorties d'échappement chromées. Original et moderne, l'ensemble n'en est pas moins typiquement Ferrari, dans un habile mélange de sportivité et d'élégance qui ne passe aucunement inaperçu auprès des foules.

HABITACLE

Avec un intérieur plus moderne et spacieux que celui de la 456 GT grâce à des dimensions augmentées, la 612 Scaglietti affiche des caractéristiques prometteuses en matière de confort. Avec des dimensions augmentées par rapport à la 456, la 612 Scaglietti propose presque 4 vraies places tant les passagers arrière ont fait l'objet d'un soin évident. En bonus, le coffre à bagages plus grand de 25 % que celui de la 456M, soit 240 litres, pourra contenir par exemple... un jeu de bagages Ferrari à cinq éléments ou deux sacs de golf. A bord, l’équipement évolue également significativement. L'instrumentation classique à deux compteurs est complétée d’un large ordinateur de bord, comme dans la Enzo. Les commandes sont positionnées sur le volant pour un contrôle maximal du conducteur. Elle comprennent le réglage de la climatisation séparée (bi-zône) et un système Hi-Fi signé Bose et conçu spécifiquement pour l’intérieur de la 612 Scaglietti. Côté "déco", la présence de l'aluminium, en rappel du matériau noble dont est faite la Scaglietti, et du cuir Conolly est omniprésente. Et bien sûr, la 612 Scaglietti reste entièrement personnalisable, comme toute automobile d'exception. En dehors de certains détails de finition qui nous rappellent que les Ferrari sont toujours des voitures artisanales, la 612 Scaglietti se positionne dans une bonne moyenne concernant la qualité de fabrication. Evidemment, en comparaison, les progrès accomplis chez Lamborghini, désormais dans le giron d'Audi, sont incomparablement plus remarquables... mais qu'importe ! Au volant d'une Ferrari, on ressent toujours cette même émotion, en admirant une atmosphère au charme inimitable, à commencer par le premier regard dirigé vers le "Cavalino rampante" au centre du volant. A gauche, sur le tableau de bord, un macaron "F1 World Champion" avec les 6 années des titres obtenus confirme à quel point les Ferrari de route sont la transposition des voitures de compétition. Que l'apport soit technologique ou simplement psychologique, il contribue grandement à l'image, la renommée et le mythe Ferrari.

MOTEUR

Le V12 représente bien évidemment une part indissociable la légende Ferrari. La 612 Scaglietti est motorisée par une évolution du V12 à 65° de la 575M. Le circuit d'admission d'air et d'échappement a notamment été revu en profondeur. D'une cylindrée de 5 748 cm3 (c’est de là que vient le chiffre 6 de 612), le magnifique 12 cylindres à 48 soupapes italien développe désormais 540 ch au régime peu commun de 7 250 tr/mn. Le couple confortable, 588 Nm maxi à 5 250 tr/mn, est également étalé sur une large plage de régime, octroyant à cette mécanique d'orfèvre une élasticité exceptionnelle. Et que dire de la sonorité ? Aussi superbe à contempler avec sa culasse rouge, que délicieux à écouter, le V12 Ferrari évolue dans un spectre musical très élitiste, loin de toutes les références auquelles on souvent contraints de s'habituer dans un marché en pleine Diesélisation. Il s'agirait presque, par comparaison, d'opposer Mozart à la Star Académy... Ayant relégué au musée l'antique boîte automatique, les ingénieurs ont accouplé le V12 à une transmission séquentielle semi-automatique, type F1, à six rapports qui sera sans doute nettement préférée à la boîte de vitesse mécanique. Nommée F1A, cette nouvelle boîte, disponible en option contre 9000 euros (!), promet des changements de rapports ultra rapides (200 millisecondes en mode sport) et une utilisation confortable (mode normal). Le moteur, monté derrière l’essieu avant, et la boîte de vitesse et le différentiel, installés à l’arrière selon une définition transaxle, permettent au centre de gravité de rester loin en arrière et aussi bas que possible. Les performances revendiquées par l'usine sont éloquentes, et de loin supérieures à celle de la première 456, avec par exemple le 0 à 100 km/h abattu en 4,2 secondes ! Le passage de la borne s'effectue en 22", un temps remarquable lorsqu'on découvre à la lecture du dossier de presse que la 612 Scaglietti, annoncée comme très légère grâce à l'emploi massif de l'aluminium, pèse tout de même 1840 Kg "à vide" ! Ou plus exactement "à sec" puisque ces mesures donnée spar l'usine sont faites "hors pleins". Grâce à une aérodynamique soignée, la 612 Scaglietti est capable de filer à 320 Km/h, soit à peu près aussi vite qu'une F40 ! Enfin, c'est un détail pour les clients, mais la consommation du monstre n'a justement rien de monstrueux puisque la moyenne Euromix est donnée à 20,7 L/100 Km.

CHASSIS

Parmi les innovations les plus intéressantes de la Ferrari 612 Scaglietti, il faut noter le tout aluminium. Bien qu'il n'ait rien à voir avec la dernière née de Maranello, il faut rappeller qu’historiquement, Sergio Scaglietti a réalisé certaines des plus belles Ferrari jamais construites, dont l'originalité était déjà à l'époque, l’emploi de l'aluminium pour la carrosserie. Aujourd’hui, suite aux enseignements obtenus avec la 360 Modena, la 612 Scaglietti est basée sur une structure de type space-frame entièrement en aluminium. Cette structure est composée d'aluminium extrudé (38%) et de feuilles d'aluminium (28%) en renforts ainsi que de soudures d'aluminium faisant office de joints. La structure du châssis comprend aussi quatre grandes cages sur lesquelles sont fixés les éléments de suspension usinés au laser. Ce procédé garantie des dimensions parfaites dans les zones de contact et de tension ce qui améliore la rigidité de la coque et donc la tenue de route et de la résistance aux chocs. Le résultat est une augmentation massive de 60 % de la rigidité complète de la structure et un gain de 60 kg par rapport à sa devancière. Un résultat somme toute surprenant puisqu'au final, la Scaglietti pèse 1840 Kg contre 1770 à la 456 MGT... Grâce au positionnement central avant du moteur, la répartition des masses est presque idéale (46% avant, 54% arrière). La suspension active de la 612 Scaglietti est également plus intelligente que jamais avec des capacités d'adaption en temps réel au relief de la route. La double triangulation avant et arrière en aluminium forgé permet un travail des amortisseurs dans les meilleures conditions possibles en diminuant sensiblement les masses non suspendues. Le système corrige également le tarage en phase de freinage (en durcissant l'avant) et en phase d'accélération (en durcissant l'arrière). La calibration des amortisseurs est contrôlée par un processeur indépendant du reste des autres contrôles électroniques qui mesure en permanence la vitesse de rotation des roues. Fort des enseignements de la F1 et du travail effectué sur la dernière supercar Enzo, il semble évident que Ferrari est désormais en mesure de proposer à ses clients une GT plus moderne et performante que jamais et technologiquement au niveau de ses meilleures rivales, principalement allemandes. Inaugurée il y a longtemps par Citroën, la suspension active est en passe de devenir le meilleur moyen de concilier un amortissement confortable en conduite calme et un amortissement efficace en conduite sportive. Le programme Ferrari propose d'ailleurs les deux modes préréglés au pilote, Normal (calibration douce) et Sport (calibration dure). Les jantes de la 612 Scaglietti sont aussi un superbe compromis entre efficacité et réduction de poids. Réalisées en alliage d'aluminium, elles adoptent un diamètre différent à l'avant (18") et l'arrière (19") pour un meilleur compromis entre confort et tenue de route. Le gain de poids face à une jante de même diamètre atteint 10% grâce à un procédé métallurgique spécifique. Les gros pneus Pirelli PZero Rosso de 245/45/18 et 285/40/19 sont également le fruit d'un long travail effectué sur le circuit de Fiorano pour définir le meilleur rapport confort/efficacité. Un contrôle électronique de la pression des pneus (TRMS) averti le conducteur au tableau de bord en cas de problème. Il est aussi un un autre point sur lequel Ferrari est en passe de rattrapper son retard : le freinage ! Compte tenu du poids de ce long coupé, il était impératif de mettre au point un système aussi puissant qu'endurant. La 612 Scaglietti est particulièrement résistante au phénomène de "fading" (perte de puissance de freinage à la pédale), et en parfait accord avec le niveau de performances du formidable V12 italien. L'ensemble consiste en des disques percés et ventilés de très grand diamètre (345 mm à l'avant et 330 mm à l'arrière) avec des étriers à quatre pistons. Le servo-frein comprend 2 membranes (de 8" et 9") et permet d'accroitre la rapidité de réponse et la puissance à la pédale. Le système ABS Bosch 5.7 veille évidemment au grain. Malgré tout cela, Ferrari a développé son premier système ESP, baptisé "CST", comprenant un contrôle de traction et de stabilité. Heureusement entièrement déconnectable, ce système constitue néanmoins une grande première chez Ferrari qui jusqu'alors défendait son absence par une maîtrise de la conduite et du pilotage des acheteurs de Ferrari. La 612 Scaglietti étant sans doute plus grand public qu'il n'y parait (et aussi bien plus chère à réparer à cause de l'aluminium !), les ingénieurs ont dû se plier au conformisme ambiant, que même Porsche avec son PSM ne s'est pas permis de refuser à une clientèle de plus en plus exigeante en matière de sécurité.

:: CONCLUSION
Au final, la Ferrari 612 Scaglietti marque une nouvelle ère pour la firme de Maranello en matière de coupé grand tourisme 2+2. Moins radicale et plus technologique que ses aïeules, la Scaglietti n'en est pas moins plus performante, plus efficace, plus facile et plus sûre. Mais, cette dure loi du progrès, à laquelle aucun constructeur ne semble pouvoir échapper, ne ferait-elle pas perdre leur âme, même aux meilleures de nos icônes ?...

CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"La 612 n'est pas la plus passionnante des Ferrari à conduire, ni la plus belle. Mais son agrément mécanique absolument fantastique et sa facilité déconcertante d'utilisation en font, déjà, une grande figure du grand tourisme."
SPORT AUTO - N°507 - ESSAI FERRARI 612 SCAGLIETTI.

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Avis des propriétaires

La 612 c'est d'abord un point d'interrogation puis une réflexion puis un lien qui se fait de plus en plus affectif au point de ne pas comprendre pour quelle raison. Une fois comprise, sa ligne devient envoutante, elle fait partie de vous. C'est un sentiment très étrange. Là où la 355 et la 456 aux lignes parfaites restent des objets extérieurs, les lignes de la 612 créent un lien physique avec le pilote. Le V12 est magique la conduite déroutante de facilité, le confort absolu mais le monstre se réveille à la première occasion. C'est une immense voiture intime et majestueuse. Plus le temps passe plus l'on s'attache, sans doute la Ferrari la plus attachante.

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