PLAISIR INTEGRAL
Pour les amoureux de la balade cheveux au vent, les amateurs
de conduite " pressée " mais aussi les (heureux
!) usagers qui rouleraient tous les jours en Porsche Cabriolet,
le constructeur allemand poursuit la déclinaison de sa gamme
avec notamment ses variantes cabriolets à quatre roues motrices.
Un cabriolet 4x4 ? Si au premier abord, cela peut surprendre, les
ventes de ce type de propulsion pour Porsche ne sont pas à
négliger pour notre plus grand plaisir...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Nous ne reviendrons pas en détail sur la genèse et
l'historique technique de la Porsche
911 (997) Carrera et Porsche
911 (997) Carrera S, qui sont toutes deux des deux roues motrices.
Disponibles en coupés uniquement dans un premier temps, Porsche
déclina rapidement un cabriolet de sa génération
997 en deux roues motrices. Le retour à un style plus dans
la lignée des Porsche
911 d'antan, la nouvelle Porsche 911 type 997 avait alors ravit
les amateurs du genre ainsi que les autres. Mais Porsche ne campe
pas sur ses lauriers fraîchement acquis puisque dès
le mois d'octobre prochain, c'est au tour des versions intégrales,
appelées commercialement Carrera 4 et Carrera 4S d'être
disponibles dans les show rooms des concessions Porsche. Pour rappel,
sont également prévues mais courant 2006, la future
Porsche 911 (997) GT3 et la version Turbo. C'est avec la Porsche
911 type 964 que Porsche inaugura la transmission intégrale
de série sur une Porsche 911. Expérimenté tout
d'abord en compétition et bien entendu sur la Porsche 959,
Porsche dupliqua ensuite son système sur la Porsche
911 (964) Carrera 4. Pour imposer avec force sa nouvelle trouvaille,
Porsche osa même jusqu'à commercialiser et présenter
en premier la Porsche 911 (964) Carrera 4 fin 1988 puis seulement
quelques mois plus tard la Porsche (964) Carrera avec deux roues
motrices. La Porsche 911 (964) Carrera 4 était intéressante
à plus d'un titre notamment pour les rouleurs journaliers,
les utilisateurs dans des régions plutôt froide à
l'adhérence précaire, et surtout pour rassurer les
clients potentiels apeurés par l'idée des seules deux
roues arrière avec le moteur en guise de sac à dos.
Depuis cette génération 964, Porsche n'eut de cesse
de décliner son offre de Carrera 4 sur ses Porsche
993, 996
et désormais 997. C'est donc avec la variante cabriolet que
nous avons décidé de vous présenter cette nouvelle
Porsche 911 (997) Carrera 4 qui rassemble toutes les qualités
pour distiller un plaisir
intégral !
DESIGN
Depuis la génération des Porsche 911 type 996, l'intégration
de la capote lorsqu'elle est repliée est beaucoup plus élégante
et affine très nettement la poupe des Porsche 911 cabriolet.
Jusque-là, la capote était repliée et cachée
derrière une housse laissant à penser un héritage
de feu la VW Coccinelle. La capote masquée était alors
l'apanage uniquement des Porsche 911
Carrera 3.2 Speedster et Porsche 911 (964) Speedster. Pour revenir
à la Porsche 911 type 996, si elle ne profite pas encore
d'une aura aussi forte chez les Porschistes que la génération
précédente (la Porsche 911 type 993), il faut au moins
reconnaître que le style des 996 a su largement évoluer
en bien pour devenir franchement agressif et excitant en variantes
Porsche 911 (996) Carrera 2S et Carrera 4S. Sur notre Porsche 911
(997) cabriolet Carrera 4, la poupe reste identique à la
version coupé. En revanche, l'arrière se permet d'offrir
au regard une finesse de trait et une rondeur charmeuses. Les blocs
optiques sont rejetés aux extrémités symétriquement
avec les doubles sorties d'échappement et seul l'encadrement
pour la plaque minéralogique vient perturber cet esprit "
galet ". Ainsi dessinée, la Porsche 911 (997) Cabriolet
Carrera 4 fait presque penser à un Speedster. C'est le plus
beau compliment que l'on puisse lui faire d'autant plus qu'elle
conserve pourtant encore les deux places d'appoint derrière.
Comme sur le coupé, les rétroviseurs sont plus aérodynamiques
que sur la génération précédente avec
des doubles branches en guise de support. De série, ce sont
les très belles jantes alu de 18 pouces 5 branches au dessin
très aéré qui laisse largement entrevoir les
freins de ce puissant cabriolet. Peu de signes distinctifs permettent
d'identifier au premier coup d'il une Porsche 911 (997) cabriolet
Carrera 4 d'une " simple " Carrera. Il faudra observer
longtemps et attentivement la croupe de cette Porsche si sensuelle
pour déceler les 22 mm de plus de chaque côté
des ailes arrière. Les ailes arrière étant
élargies, les voies en ont profité avec également
14 mm en plus de chaque côté. Les pneus arrière
des Porsche 911 (997) Cabriolet Carrera 4 (comme sur le coupé
d'ailleurs) sont logiquement plus large de 30 mm que sur une Carrera
" standard ". On verra dans la partie châssis de
ce dossier pourquoi Porsche a du faire ces choix techniques. L'habitacle
est lui identique à celui des coupés et il n'existe
strictement aucune différence notable entre une Carrera 4
et une Carrera 4S. La seule réelle nouveauté pour
les cabriolets sera la possibilité d'opter en option pour
la partie supérieure de la planche de bord en coloris noir
permettant de limiter les reflets sur le pare-brise en cas de soleil
(normal vous êtes en cabriolet). La finition et la présentation
sont toujours aussi excellentes et nettement supérieures
à celle qui était proposée alors sur les Porsche
996. En revanche, il est regrettable que le hard top ne soit plus
livré de série. Les acheteurs de Porsche 911 Cabriolets
ne les utilisant pas beaucoup (on pense notamment à la Californie)
Porsche n'a donc plus jugé utile de réitérer
l'offre faite alors sur la Porsche 911 (996) cabriolet. Dommage,
d'autant que le prix n'a pas réellement baissé ! La
liste des options est toujours aussi longue, et vient grever très
lourdement le tarif de base pour obtenir une auto équipée
et personnalisée. Pas de doute, nous sommes bien chez Porsche
!
MOTEUR
La mécanique est strictement identique à celle du
coupé Porsche 911 (997) Carrera. Il faut donc faire une croix
définitivement sur les moteurs refroidis par air, la Porsche
996 ayant ouvert le bal, et la Porsche 997 confirmant cet état
de fait. Toutefois, il ne faut pas s'arrêter sur ce simple
constat technique car le refroidissement par air conférait
alors aux Porsche 911 un timbre à nul autre pareil. Désormais
outre la sonorité naturelle du Flat 6 Porsche (qui est d'une
cylindrée de 3,6 litres), les motoristes de Porsche ont largement
su travailler avec les harmoniques des échappements et des
admissions. La sonorité dégagée par ce moteur
(liquide !) est donc très flatteuse et totalement fidèle
à l'esprit et la tradition Porsche. Joli travail ! A noter
le retour au carter sec et à l'utilisation du Variocam et
Variocam+
permettant de conférer au moteur des courbes d'utilisation
plus efficaces. Avec 325 ch, cette version " de base ",
mécaniquement parlant, est déjà largement suffisante
pour goûter aux joies du pilotage d'une voiture de sport.
Ses 280 km/h en pointe sont d'ailleurs là pour le rappeler
de même qu'un 0 à 100 km/h franchit en 5,3 secondes
! Attention aux permanentes
Disponible avec une boîte
mécanique à 6 rapports au maniement parfait et à
l'étagement idéal, la Porsche 911 (997) Cabriolet
Carrera 4 peut également être livrée avec la
boîte Tiptronic
S (option à 2960,10 euros !). Toutefois, malgré
toutes les qualités de cette boîte de vitesses, nous
lui préférons la boîte mécanique pour
faire la part belle au pilotage, même si nous sommes à
bord d'un cabriolet.
CHASSIS
Si on met dans la balance un cabriolet (avec donc des renforts pour
conserver une rigidité convenable) et une transmission intégrale
(généralement plus lourde qu'une simple deux roues
motrices), le poids s'en ressent. Dans le cas présent, Porsche
s'en sort avec les honneurs puisque le cabriolet Carrera 4 ne pèse
que 85 kilos de plus que la Carrera 4 Coupé et 55 kilos seulement
de plus que sa sur cabriolet Carrera 2 roues motrices ! Sur
les premières Porsche 911 (964) Carrera 4, leur comportement
était alors très typé sous-vireur. Ainsi, impossible
de la piloter alors comme une Porsche 911 (964) Carrera 2. Si on
devait jouer avec le train arrière, le volant et l'accélérateur
pour passer vite en courbe avec la deux roues motrices, la quatre
roues motrices, par sa conception de transmission intégrale,
vous faisait effectuer un sous-virage très important si vous
réaccélériez trop tôt roues braquées
! C'est presque un passage en force qu'impose la Porsche 911 (964)
Carrera 4. Avec la Carrera 2 on joue avec la puissance et les transferts
de masse, avec la Carrera 4 on ne joue
pas trop ! Deux autos,
deux pilotages différents. Sur la Porsche 911 (997) Cabriolet
Carrera 4, c'est le système de la Porsche 911 (996) Carrera
4 qui est dérivé et différent de celui de feue
la Porsche 911 (964) Carrera 4. Un viscocoupleur envoie de 5 à
40% de la puissance sur le train avant dès que les roues
arrières patinent (ou glissent dans le jargon technique des
pilotes !). Si le phénomène de sous-virage chronique
mentionné pour la génération 964 Carrera 4
a disparu, il faudra (en conduite très musclé bien
entendu, les limites d'adhérence de la Porsche 911 (997)
Cabriolet Carrera 4 étant très élevées,
surtout sur routes ouvertes) éviter tout de même de
trop contre-braquer en sortie de virage avec l'arrière "à
l'équerre". Le train avant de la Carrera 4 a été
modifié pour pouvoir accueillir le système intégral.
Le réservoir a du céder un peu de sa contenance, de
même que le coffre qui a du réduire son volume utile.
Les arbres de transmission avant, les pivots, les combinés
ressorts-amortisseurs sont nouveaux et revus pour la circonstance.
Le freinage est toujours aussi mordant et endurant. Le choix retenu
par Porsche pour la série est franchement impressionnant
avec quatre disques ventilés de gros diamètre pincés
par des étriers en aluminium 4 pistons. Les amateurs de nouvelles
technologies pourront opter pour les freins
PCCB en céramique à
8073 euros ! Mais nous
ne voyons pas réellement l'intérêt sur un cabriolet
de cette option, le freinage d'origine étant jugé
suffisamment puissant. La tenue de route globale est bluffante d'efficacité
sur route ouverte et la rigidité est sans faille. Porsche
réussi même à préserver une notion de
confort réelle à allure raisonnables tandis que le
PSM
(toujours pas déconnectable totalement !) se montre fort
discret. Il n'y a que sur circuit qu'il se révélera
plus gênant, mais de l'aveux même des Porschistes débutants,
ils passent plus vite sur un tour PSM branché, que PSM débranché.
Alors
:: CONCLUSION
La magie Porsche opère toujours et le pouvoir de séduction
de cette Porsche 911 (997) Cabriolet Carrera 4 est intact. Sa ligne
est sublime et sait rester discrète, tandis que sa finition,
son châssis et son efficacité globale sont à
l'image de son prix
salé ! Sans compter la nombreuse
liste d'options coûteuses. Mais une Porsche 911 restera toujours
une Porsche et ses qualités ont un prix qui lui garantissent
une image et une cote indestructible avec les années qui
passent
Alors s'il faut une auto pour la balade, ou même
un usage quotidien, et que votre banquier est votre ami, cette noble
dame peut être la monture idéale d'autant que sa transmission
intégrale lui permet d'envisager plus sereinement les intempéries
!
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Il est difficile de passer inaperçu en cabriolet 997,
même si Porsche propose plusieurs couleurs de capotes pour
s'harmoniser avec la carrosserie, ou, au contraire trancher plus
franchement pour s'accorder à la couleur des garnitures intérieures,
qui, rappelons-le, sont désormais disponibles en version
bicolore avec une partie haute du tableau de bord noire. Cette option
sera particulièrement appréciée dans un cabriolet
dont le dessus du tableau de bord reflète plus facilement
les rayons du soleil que dans un coupé. La 997 Carrera 4
cabriolet bénéficie des nouvelles fonctionnalités
déjà proposées sur la Carrera 2 cab' comme
la capote qu'il est possible de manuvrer en roulant jusqu'à
50 km/h ou les vitres arrière que l'on peut relever même
lorsque la capote est ouverte afin de réduire encore les
mouvements d'air dans l'habitacle en complément du filet
anti-remous livré de série. A noter que le système
est particulièrement efficace puisqu'il est possible de rouler
décapoté à plus de 200 km/h (en Allemagne bien
sur) sans être décoiffé ni assourdi par le bruit
du vent."
RS Magazine - août 2005 - Porsche 911 (997) Cabriolet Carrera
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