CHEVROLET CAMARO (V) Transformers Edition (2011 - )
COMME AU CINEMA !
Icône des années 70, la Chevrolet Camaro a fait son grand retour grâce au film Transformers en 2007. Vendue officiellement en France via le réseau Chevrolet depuis 2011, elle s'avère particulièrement incongrue, pour ne pas dire insolente, dans le contexte autophobe actuel. Cette grosse américaine voyante et gorgée de chevaux est un vrai bain de jouvence...
Texte et Photos : Sébastien DUPUIS
En 2006, Chevrolet mettait toute l'Amérique en émoi en dévoilant la Camaro concept au salon de New York. Véritable hommage et réinterprétation de la Camaro originale de 1967, cette version néo-rétro s'inscrivait dans la tendance de fond ressuscitant toutes les icônes du passé. Un choix marketing dont les exemples (New Bettle, New Mini, Fiat 500, Ford Mustang V...) ne manquent pas de confirmer la pertinence. L'autre géant de Detroit, Ford, avait pris les devant en 2005 avec sa Mustang, immédiatement courronnée de succès. GM entendait donc prendre sa part du gâteau mais il fallut patienter jusqu'en mars 2009 pour voir enfin le modèle de série commercialisé aux USA.
Cette 5ème génération de Chevrolet Camaro fait suite au précédent modèle arrêté en 2002. Entre temps, Chevrolet a aussi testé l'accueil du public pour une Camaro cabriolet, laquelle a aussi été largement plébiscitée. Les deux carrosseries sortent donc sorties simultanément et nous avons pu essayer le cabriolet l'an dernier. Restait à voir si le coupé serait plus excitant encore et pour ce faire, quelle version plus appropriée pouvions-nous trouver que la star du film Transformers elle-même ? Bon, en vérité, il ne s'agit que d'une version standard, subtilement habillée à la sauce hollywoodienne mais qu'importe; l'illusion est la base du cinéma. En effet, afin de ratrapper son retard sur la Mustang, Chevrolet a utilisé tous les moyens de médiatisation à sa disposition et notamment le lancement mondial d'un film d'action comme seuls les américains savent les faire : Transformers. Dès 2007, ce block-buster mondial va catapulter une Camaro jaune à bandes noires au rang de star planétaire avant même que le modèle de série ne soit commercialisé !
Fort de ce support médiatique, Chevrolet commercialise en 2009 une série limitée "Transformers Special Edition", sous forme de pack optionnel, à l'occasion du deuxième opus du film. Rebelotte en 2011 pour la sortie de « Transformers 3 ». La grande nouveauté, pour nous français, c'est qu'enfin il était possible commander sa Camaro directement chez le concessionnaire Chevrolet du coin, au milieu des Spark et autres Cruze ! Environ 300 exemplaires de la réplique de "Bumblebee" ont ainsi été livrés par le réseau officiel, dont celle qui vous est présentée ici grâce à la complicité de notre forumeur David.
PRESENTATION
Le "placement produit" comme on l'appelle, consiste à introduire de la publicité pour un produit ou une marque dans une fiction ou une émission. Le procédé n'est pas nouveau et l'Aston Martin DB5 de James Bond en est sans doute l'un des plus anciens exemples. La Camaro Transformers Special Edition 2012 (ou Camaro T3) ne déroge pas à la règle et on imagine que c'est au terme d'un juteux contrat que General Motors a obtenu l'un des rôles principaux du film auprès de Michael Bay. Introduit en 2007 sous la forme d'une Camaro de 1974, le personnage de Bumblebee se "transforme" au cours du premier volet en une flamboyante Camaro nouvelle génération. Avec sa couleur jaune Rallye et ses bandes noires, la Camaro de Transformers a tout pour crever l'écran et pour une fois, ce qui fonctionne au cinéma fonctionne aussi dans la vraie vie ! Tout objet ou personne qui passe à proximité se trouve systématiquement agrippé par notre alien flashy. Attirant les passants comme des insectes vers la lumière, la Camaro semble arrêter le temps. Elle réduit la vitesse des voitures, jusqu'à provoquer leur arrêt en pleine voie, aimante les têtes des passants et rend hystériques les enfants. Ce n'est pas du cinéma !
Les américains sont restés de grands enfants et cette naïveté d'âme se retrouve pleinement dans la Chevrolet Camaro Transformers Edition. On commence par les bandes décoratives qui traversent toute la voiture. Elle ne sont pas simplement noires mais imitent le carbone. Ce serait presque normal s'il n'y avait en plus, l'inscription du nom Transformers en caractères "aliens" sur l'aileron ! On retrouve ces hiéroglyphes sur le bandeau adhésif noir posé sous la calandre. Au passage, il accentue le regard de la Camaro et lui ajoute de la force. Le pack "Transformers" comporte également des jantes de 20 pouces laquées noires, chaussées de pneus Pirelli PZero, ainsi que des logos Autobot (le clan des gentils Transformers dans le film...) sur les capuchons de moyeux et les ailes avant. Enfin l'aileron et le capot bombé se chargent d'assurer l'effet "muscle car", tandis que comme au cinéma, on n'hésite pas à en rajouter avec des éléments factices comme le faux diffuseur ou les ouies sur les ailes arrière purement décoratives.
HABITACLE
À l’intérieur, la Chevrolet Camaro Transformers dispose d’une sellerie en cuir noir relevée de surpiqures jaunes spécifiques à cette série sur le tableau de bord, la console centrale, les accoudoirs et les sièges. On retrouve nos logos Autobot brodés sur les appuie-tête ainsi que l'accoudoir central. Vendue 41.000 €, la Camaro Transformers Spéciale Edition 2012 avait tout d'une bonne affaire, offrant un rapport prix/prestations simplement sans concurrence. A ce prix, on aurait pu s'attendre à une finition très médiocre, mais ce n'est pas le cas. Certes, il y a beaucoup de plastiques durs mais globalement, la sellerie en cuir de belle facture, le soin apporté à certains détails et le design général très original, entre modernité et inspiration rétro, confèrent une atmosphère plaisante à l'ensemble.
MOTEUR
En Europe, la Chevrolet Camaro n'est distribuée qu'avec le V8, correspondant à la finition 2SS aux USA. Mais attention, il existe deux moteurs différents selon la transmission que vous choisirez : le V8 L99 pour la boite automatique et le LS3 de la Corvette Grand Sport avec la boîte manuelle Tremec TR6060. Le LS3 n'est pas équipé de la désactivation des cylindres ni du calage variable de la distribution (VVT). Il dispose en revanche des injecteurs venant du V8 LS7 de la Corvette Z06. Pour le reste, tout est commun, à commencer par la cylindrée généreuse de 6.2L, une chose qui commence à se faire bien rare dans nos contrées "downsizées"... A bas régime, le gros V8 se montre très docile, pour ne pas dire presque "creux", sous 4000 tours. Parfait pour le cruising mais passé ce régime, il donne alors sa pleine mesure en dépit des presque 1.800 kg de la bête ! Carrément rageur avec son couple maxi de 569 Nm à 4600 et un limiteur situé à 6.800 tr/min, le V8 GM offre une allonge phénoménale. Impression renforcée par l'étagement plutôt long des rapports. Signalons à ce sujet que la boîte de vitesses est digne d'un camion. Impossible de passer les rapports rapidement. Le guidage est pourtant très précis mais le maniement très dur donne littéralement l'impression que le petit levier pèse 20 kilos !
Les 432 ch sont tous à l'appel des 5900 tr/mn et il faut alors essayer de garder un oeil sur le compteur pour éviter de se laisser griser au-delà du raisonnable. Autant vous le dire, c'est très difficile... En effet, transcendé par le silencieux Flowmaster qui équipe la voiture de David, ce moteur à l'ancienne encourage à ne pas se laisser consommer avec modération. Autant nous étions restés sur notre faim côté sonorité dans la Corvette, autant là, c'est carrément dément ! Ca ronfle, ça rugit et ça pétarade comme une ligne Akrapovic au moindre levé de pied. Totalement jubilatoire ! De l’extérieur, c'est encore pire puisque l'effet de la sonorité débridée sur les oreilles vient s'ajouter à la fracture des rétines. Avec une consommation moyenne de 17L/100 km et un malus de 6.000 € dès l'achat, il faut pourtant remettre les pieds sur terre au moment du passage à la pompe. Le prix du litre de super français étant deux fois plus élevé que dans son pays d'origine, rouler en Chevrolet Camaro de nos jours est un acte jusqu'au boutiste. Une forme de résistance à la morosité, une véritable provocation aux lobbies anti-bagnole et un rejet du politiquement correct, la Chevrolet Camaro est un peu tout ça à la fois en offrant un sentiment d'exotisme exacerbé qui se laisse déguster comme le fruit défendu.
SUR LA ROUTE
Construite sur la plateforme Zeta du groupe GM, essentiellement utilisée pour les modèles Holden depuis 1999, la Chevrolet Camaro n'a rien d'une "Pony Car" au sens de "petite taille". Dans la vraie vie, ses dimensions impressionnent autant que son charisme impose une forme de respect. Comme de se retrouver face Teddy Riner en Kimono... ça fout un peu la pétoche. Avant même de monter donner vie à son coeur de Corvette, la puissance émane du bossage sur le capot qui déborde dans le champ de vision. De plus, autant par le passé on pouvait ricaner face aux comportement dynamique des américaines, autant depuis la sortie de la Corvette C6, l'affaire est devenue délicate.
Sur la route, la Camaro a abandonné la rusticité du châssis des premiers modèles pour des épures de suspension modernes, qui profitent autant au confort qu’au comportement routier. La suspension avant utilise une géométrie multibras avec une configuration à double articulation et l’arrière une originale suspension indépendante à 4,5 bras. Le contrôle électronique de trajectoire (système StabiliTrak de GM) et l’antipatinage sont tous deux montés en série. Disons-le tout de suite, la tenue de route de la Camaro n'a plus rien à voir avec le "water bed motorisé" qu'était la version initiale. Solidement suspendue, juste à la limite de l'inconfortable, la Camaro ne fait toutefois pas oublier l'obésité dont elle souffre. Au volant, sans être pataude pour autant, l'agilité fait un peu défaut dans les enchaînements rapides. La sensation est toutefois bien moins perceptible que sur le cabriolet. La direction s'avère assez agréable grâce à son assistance bien calibrée qui préserve une bonne consistance et son ratio pas excessivement démultiplié.
Côté motricité, sur le sec tout va bien, mais en accélération la moindre bosse ou zone de faible adhérence se traduit par un avertissement au niveau des roues motrices. Néanmoins, la Camaro n'est pas un cheval sauvage indomptable. La facilité de conduite a été privilégiée à la sportivité pure et dure. Le manque de mordant du freinage est d'ailleurs assez vite dissuasif pour qui voudrait lâcher la cavalerie au milieu des Alpes sur une descente de col abordée en écoutant du Metallica. Bien que très à l'aise au milieu des roue de 20 pouces, les disques ventilés "Chevrolet by Brembo" ont pourtant des dimensions respectables : 355 mm à l’avant, 365 mm à l’arrière et des étriers fixes à 4 pistons partout.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
CHEVROLET CAMARO (V) Transformers Edition
MOTEURType : 8 cylindres en V à 90°, 16 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection électronique
Cylindrée (cm3) : 6162
Alésage x course (mm) : 103.25 x 92
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 432 à 5900
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 569 à 4600
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (6)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (355/365), étriers fixes 4 pistons
Pneus Av-Ar : 245/45 ZR 20 - 275/40 ZR 20
POIDS
Données constructeur (kg) : 1769
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 4,1
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 250
1000 m DA : ND
0 à 100 km/h : 5"4
CONSOMMATION
Moyenne constructeur (L/100 Km) : 14,1
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 22
CO2 (g/km) : 329
PRIX NEUF (06/2011) : 41.000 €
PUISSANCE FISCALE : 35 CV
CONCLUSION
:-) Look d’enfer ! Parfum d'Amérique 4 places Equipement très complet Moteur expressif Boîte mécanique ESP déconnectable Sans réelle concurrence |
:-( Maintien des sièges Poids démesuré Freinage moyen Consommation / autonomie Boîte longue Visibilité arrière |
La Chevrolet Camaro, de surcroît avec cette version Transformers, c'est un vrai morceau d'Amérique au goût authentique. Un look sans complexe, un moteur généreux et ce petit "plus" enfantin fait d'emerveillement et d'innocence viennent bouleverser tous nos repères d'européens. C'est à celà que l'on mesure le niveau d'exotisme d'une automobile sportive et en ce qui concerne la Camaro, à ce prix l'affaire est entendue : les américains restent les maîtres du divertissement grand public !
Un grand merci à David pour nous avoir fait découvrir sa Chevrolet Camaro Transformers Edition !