FIAT 124 Spider (2016 - )
LA MX-5 TURBO !
Née du partenariat signé entre Mazda et le groupe FCA, la 124 Spider est la cousine italienne de la MX-5. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une doublette aussi proche que les GT86/BRZ, la transalpine se différenciant sur plusieurs points de celle dont elle dérive…
Texte :
Maxime JOLY
Photos : D.R.
A moins de deux semaines des essais de l'Abarth 595 restylée (595, Turismo et Competizione), Fiat lance son été sportif avec une nouvelle génération de découvrables…
Un rappel s'impose en préambule sur la genèse de la nouvelle 124 Spider. Tout commence, en réalité, avec l'Alfa 4C, initialement prévue pour être vendue sous le label Abarth. Pour une question d'image, le projet bascule chez Alfa Romeo au rythme d'une production assurée dans l'usine historique de Maserati, à Modène. En parallèle, Fiat et Mazda signent un accord de partage sur base de MX-5 ND. Cette collaboration doit donner naissance à un nouveau Spider, disparu du catalogue Alfa depuis l'arrêt de la Brera. Patatra, Sergio Marchionne annonce que toutes les Alfa Romeo seront produites en Italie ce qui ne pas être le cas de ce Spider, venu du Japon. Et pour cause, c'est à Mazda qu'incombe la production dans son usine d'Hiroshima.
C'est donc finalement Fiat et Abarth qui héritent du bébé. Une belle opportunité pour la marque de Turin de revenir aux voitures plaisir, abandonnées depuis les Barchetta et Coupé, et tout juste maintenues par l'intermédiaire d'Abarth. En remontant plus loin dans le passé, on retrouve dans l'histoire de Fiat plusieurs véhicules sportifs plus ou moins incontournables tels que les Dino Coupé et Spider 2400, 8V, X1/9 et, bien sûr, la 124 Sport Spider de 1966 dont voici la lointaine descendante. Plus près de nous, c'est surtout le vide laissé depuis l'arrêt de la Barchetta qui se trouve enfin comblé.
PRESENTATION
Nous célébrons cette année les 50 ans de la Fiat 124. Certains traits du dessin de la nouvelle s'inspirent clairement de son aînée et, plus particulièrement les optiques avant et arrière, quand d'autres rappellent aussi la 500 restylée. Aucune pièce de carrosserie ne sont communes entre la Mazda et la Fiat faut-il préciser et je dois avouer une préférence pour le design de la japonaise. L'italienne est plus longue (4050 mm contre 3915 mm) notamment au niveau des porte-à-faux et a été dessinée après la japonaise bien que les deux équipes aient travaillé en totale indépendance. Malgré une gamme simplifiée avec une seule motorisation déclinée sur trois niveaux de finition, contrainte par la logistique, huit coloris sont disponibles au nuancier Fiat.
En entrée de gamme, pour 25.990 €, il n'y a ni climatisation automatique (mais manuelle) ni sellerie cuir dans la Fiat 124 Spider. La finition supérieure baptisée "Lusso", débutant à 2.000 € de plus, les offre, en plus des jantes 17". Les sièges chauffants et le radar de recul sont en options. Au-dessus, la "Lusso Plus" qui fera la majorité des immatriculations selon Fiat France, inclut les Packs Premium et Visibilité (avec projecteurs à LED et phares adaptatifs déjà présents sur la MX-5). Les options sont les mêmes avec, en outre, le système Hifi Bose. Annoncée à 29.990 €, cette finition place donc habilement la 124 en-dessous de la MX-5 2.0L Skyactiv-G.
HABITACLE
Ayant justement essayé la Mazda MX-5 ND avec le petit 1.5L Skyactiv la veille, la japonaise est on ne peut plus fraîche dans ma mémoire. A bord de la Fiat, la première impression est étonnamment différente. Le long capot bosselé offre une impression de voiture américaine. Bien sûr, le dessin de l'habitacle innove peu et la plupart des éléments sont connus (jusqu'au système de navigation) mais la Fiat dispose tout de même de sa propre planche de bord avec une casquette de compteurs ou encore des contre-portes spécifiques. De plus, il n'y a pas de sièges Recaro dans la 124. La finition d'ensemble est, comme dans la MX-5, correcte mais sans plus. L'intérieur tabac, proposé sur plusieurs modèles d'essai, est par contre très réussi visuellement.
Heureusement, l'excellent système de capote manuelle qui s'actionne d'une main en trois secondes n'a pas été modifié. Pas de changement non plus en ce qui concerne le manque de rangements à bord et le volume du coffre assez important.
MOTEUR
La motorisation provient d'Italie. Elle est, pour l'occasion, envoyée au Japon où la 124 est assemblée. Il s'agit du 1.4l Multiair de 140 chevaux et non de l'ancienne génération de moteur que l'on trouve encore sur les Abarth 595. Cela s'explique par l'emplacement longitudinal et l'exportation du Spider aux Etats-Unis (l'Abarth américaine disposant, elle, du Multiair). Pour des raisons évidentes de coût, Fiat n'allait pas modifier les deux types de moteur…
A la mise en route du roadster, on se dit d'ailleurs que c'est dommage. La sonorité est très discrète et, même dans les régimes élevés, le timbre de voix du Multiair ne peut rivaliser avec la verve du T-jet. A voir ce que cela donnera dans l'Abarth, plus libérée à l'échappement…
En revanche, la boîte 6 est fournie par Mazda. Ce n'est pas exactement la même que sur la MX-5. Bonne nouvelle, son guidage demeure excellent. Cette différence est due au couple plus élevé à encaisser. Sa valeur maximale est de 240 Nm, dès 2.250 tr/min. C'est plus qu'aucune MX-5 !
Dit comme ça, c'est plutôt flatteur. Dans les faits, il y a du bon et du moins bon. Le petit 1400 est presque inutilisable sous 2.000 tr/min où il peine terriblement à trouver son souffle. Le couple arrive donc d'un coup et donne une belle impression d'accélération, il est vrai. Mais ce caractère on/off réduit l'agrément mécanique et oblige à jouer du levier de vitesse. Il y a de quoi être déçu par cette technologie - tout juste rendue compatible avec le Scavenging sur le tout nouveau 2 litres turbo de l'Alfa Giulia - et du fait que ce 1.4L turbo soit si creux à bas régime malgré sa technique novatrice de contrôle électro-hydraulique des soupapes d'admission. A l'autre extrémité du compte-tours, passés 6.000 tours, il n'y a plus grand intérêt à ne pas passer le rapport suivant. Rien de bien étonnant pour un moteur turbo de 100 ch/l.
Le 0 à 100 km/h, expédié en 7,5 secondes, est compris entre celui des deux Mazda tandis que la consommation tourne autour des 10 L/100 km.
FIAT 124 SPIDER AMERICAINE
Il y a trois grosses différences par rapport aux versions européennes. La première concerne la puissance, de 160 chevaux. La seconde est l'unique transmission automatique disponible. La dernière concerne Abarth qui n'est pas présent sur le sol américain en tant que marque si bien que l'Abarth n'est qu'une finition sur ce territoire. C'est en Amérique du Nord que Fiat devrait réaliser le gros des ventes, tous pays confondus.
SUR LA ROUTE
L'aspect mécanique n'a jamais été le critère d'achat de la Miata. Par contre, sur route, Fiat n'a pas le droit à l'erreur. Ne s'agissant pas d'un copié/collé, le constructeur italien a choisi sa propre orientation. Cela semble être une bonne idée, les gens voulant une MX-5 préférant probablement aller chez Mazda. Demandez l'opinion de Subaru face à Toyota…
Autant le dire tout de suite, la Fiat est plus typée confort avec ses liaisons au sol assouplies. Pour le sport, le groupe a l'Abarth au catalogue. La 124 peut compter sur les excellents fondamentaux laissés par son partenaire nippon (poids contenu et centre de gravité bas). Le maître d'œuvre est Mazda, Fiat ayant soutenu le projet financièrement en s'engageant à acheter un certain nombre de voitures par an.
Le châssis est parfaitement équilibré en dépit d'un surpoids de 65 kg. Le long capot modifie quelque peu les repères et rend le train avant légèrement moins précis. La direction est, quant à elle, un peu floue sur le point milieu et, enfin, le confort d'utilisation se révèle idéal pour une conduite de tous les jours. Deux caractéristiques pensées pour « draguer » la clientèle féminine. Fiat n'oublie pas qu'un acheteur sur deux de son petit cabriolet devrait être une acheteuse ! Mais ne croyez pas que Monsieur ne voudra pas voler le joujou de sa femme au moindre prétexte. La conduite du Spider 124 est donc très plaisante et c'est bien là le principal pour ses géniteurs : se faire plaisir avec une puissance raisonnable et un coût d'utilisation modéré.
ABARTH 124 SPIDER
Vous voulez du sport et plus de chevaux ? Direction Abarth ! 170 chevaux, autobloquant, gros freins, amortissement raffermi et échappement Monza sont au programme. Chaque exemplaire est spécialement rapatrié à Turin pour être préparé. Ce travail explique l'important surcoût de l'Abarth, commercialisée à partir d'octobre à 40.000 € ! Une autre différence est toutefois à noter, la présence, en option, de la boîte automatique fournie par Aisin.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
FIAT 124 Spider
MOTEURType : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Injection indirecte, admission variable Multiair + turbo avec échangeur
Cylindrée (cm3) : 1368
Alésage x course (mm) : 72 x 84
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 140 à 5000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 240 à 2250
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (6)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (280) - Disques pleins (280)
Pneus Av-Ar : 195/50 R 16
POIDS
Données constructeur (kg) : 1050
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 7,5
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 215
1 000 m DA : ND
0 à 100 km/h : 7"5
CONSOMMATION
Mixte normalisée (L/100 Km) : 6,5
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 9,5
CO2 (g/km) : 148
PRIX NEUF (06/2016) : 25.990 €
PUISSANCE FISCALE : 8 CV
CONCLUSION
:-) Châssis équilibré Freinage suffisant Confort Boîte Performances supérieures à la MX-5 1.5L |
:-( ...mais moins sportive Sonorité décevante Moteur creux sous 2.000 tr/min |
La Fiat 124 Spider est finalement bien plus qu'une MX-5 recarrossée et pas seulement à cause de son moteur turbo qui la rend assez performante. Sa philosophie est moins sportive pour laisser le champ libre à la déclinaison Abarth et, ainsi, proposer une double offre. Sur le papier, l'idée est bonne. A voir si cela se concrétise dans les ventes…
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la fiat 124 spider est une voiture plaisir, en effet à bord, impression d'être dans une Ferrari par la couleur du cuir (havane), le placage noir, les aérateurs ronds, le compte tour arborant le n° des vitesses. Par la vue arrière via les rétroviseurs sur les ailes. La disposition du tableau de bord, nous fait penser à celui d'une Porsche avec son compte tour central. Concernant la ligne, l'arrière par ses feux nous fait penser au design Maserati, l'avant à celui d'une Ferrari des années 60. Concernant au quotidien, vu le peu d'exemplaires vendus, elle attire le regard. Son confort surprend comme une excellent tenue de route, le décapotage ne prenant que 3 secondes, rouler ainsi est tentant dés que le temps le permet, même par 5° en mettant le chauffage et en relevant les vitres latéral. Question entretien celui reste un des points fort de ce cabriolet sportif avec un coût identique à celui d'une citadine lambda, question consommation compter 7 litres au 100 km, annoncée pour 140CV et qu'en réalité sur banc d'essai nous sommes plus proche des 170 cv. Points négatifs, peu hormis le peu de rangement dans l'habitacle, coffre arrière réduit mais suffisant. Pour la revente, ce sera un futur collector donc cote soutenue pour de beaux exemplaires.