FIAT BARCHETTA (1995 - 2005)
ALTERNATIVE SEDUISANTE
Mazda, avec sa MX-5, a relancé l'esprit du roadster, tel qu'on le concevait dans les années 60. Profitant de cette brèche ouverte, FIAT lance la Barchetta en 1995, avec une recette simple : un moteur pétillant dans un spider à deux places aux lignes à la fois rétro et sensuelles...
Texte : Frédéric VOURET
Photos : Alexandre AZIMZADEH
Il est clair qu'un vent de fraicheur soufflait sur le groupe FIAT, à l'époque. La Punto trustait les trophées, la Bravo, à la ligne originale annonçait déjà la future Alfa 147. Présentée en 1995, le petit Spider 176, renommé Barchetta, fait sensation au coté du Coupé et donne à FIAT, l'une des gammes les plus séduisantes des années 90. Deux modèles entièrement tournés vers la passion et le plaisir de conduite que l'on aimerait beaucoup retrouver aujourd'hui chez le constructeur italien. En attendant, le petit roadster Barchetta se prépare doucement un avenir en collection, pour ceux qui auront le mieux résisté à une vie parfois mouvementée en occasion...
PRESENTATION
En 1990, sous la direction du bureau de style, dirigé alors par Chris Bangle, FIAT esquisse les lignes d'un spider à 2 places, basé sur le soubassement Tipo B. Cette base sera déclinée plus tard, pour la Punto. Après, des errements esthétiques et techniques, le bureau de style gèle les lignes, en 1993, de celle qui devait s'appeler Diavolina. Le dessin néo-rétro de la FIAT Barchetta est signé Andreas Zapatinas et Alessandro Cavazza sous la supervision de Peter Barrett Davis. Largement inspiré de l'esprit MX-5 et Lotus Elan, le montage sera laissé aux bons soins du carrossier Maggiora, tombé en même temps dans le giron de FIAT.
A noter que le petit aileron avec 3ème feu stop visible sur le modèle présenté ici était disponible en accessoires. La Fiat Barchetta est proposée avec une seule motorisation et des jantes en tôle de 15". La finition Pack avec ABS, condamnation centrale, rétros et antenne électriques améliore l'équipement de la version de base mais les jantes alliage restent en option.
HABITACLE
L'intérieur fut lui aussi, plusieurs fois repensé pour donner, au final, un design très sobre et ergonomique. Le volant et le petit levier de vitesse, tout deux recouverts de cuir, tombent bien sous la main. Face au conducteur, le compte tours placé au centre, est encadré par le tachymètre et les cadrans de jauge à carburant et température moteur. L'ensemble du bloc est sur un fond blanc du plus bel effet. L'ambiance reste typée sport avec des sièges baquets au maintient remarquable et des compteurs ronds, à l'ancienne. Le volant réglable en hauteur, permettant une position de conduite idéale. Un habillage vinyle, facile à entretenir et robuste, recouvre le sol ; enfin son chauffage efficace vous met les pieds au chaud pour l'hiver.
Le coté radical est quelque peu accentué par l'absence en série de tout équipement de confort à l'exception des vitres électriques. La clim (manuelle) reste optionnelle même sur la finition Pack, ainsi que la sellerie cuir et le Hard-top.
Coté toit, on est loin des CC actuels, une simple bâche, très facilement repliable, vous mettra à l'abris si le ciel se fait menaçant. Enfin, le coffre de 140 litres, mais à l'ouverture étroite, accueillera les deux petits sacs des passagers. Dommage que les matériaux autant que les assemblages soient de qualité très quelconque car l'ensemble ne manque pas de style avec ses rappels de la teinte de carrosserie.
MOTEUR
Le pétillant moteur de 1747 cm 3 à 16 soupapes, calage d'admission variable et pistons refroidis par jet d'huile est un concentré technologique, directement issu du 5 cylindres de la Lancia Kappa. Il équipait aussi la Fiat Bravo 16v, avec un collecteur d'échappement moins "course" que le 4/2/1 en inox qui équipe la Barchetta d'origine.
Tonique, il a deux visages et deux mélodies caractéristiques. Des grondements sourds sous 4000 tours, sa voix se mue en hurlements aigus lorsque l'aiguille du compte tours flirte avec les 7000 tours/mn. FIAT n'a pas oublié que la sportivité passe aussi par une sonorité d'échappement au diapason.
Ce 4 cylindres de 130 ch offre aussi des accélérations capables d'en surprendre plus d'un et des reprises franches. Le poids contenu de la voiture et l'étagement judicieux de la boite à débattement court (avec verrouillages " virils "), en sont pour beaucoup pour l'agrément général. Les souplesses de relance, même à bas régime, sont presque inhabituelles pour un moteur 16 soupapes conçu il y a plus 15 ans.
SUR LA ROUTE
Coté comportement routier, la précision des trains roulant, allié à un freinage efficace, ne donne aucun flanc à la critique. La Barchetta n'est pas piégeuse, avec un train avant incisif et un train arrière soudé au sol. Mené aux limites, ce dernier aurait une tendance à glisser avec prévenance. Jugée moins joueuse et moins maniable que son ennemie héréditaire, la MX-5, la Barchetta n'en demeure pas moins une auto facile à conduire et à vivre.
Mais, les meilleurs trains roulants ne peuvent s'exprimer au mieux que dans un châssis rigoureux. Ce serait un des points de faiblesse de conception. Les mauvaises routes bosselées sont autant de chocs sévèrement retransmis dans la caisse et dans la direction. Décapotée, le phénomène est encore plus marqué, avec des vibrations inquiétantes du pare brise mettant en évidence le manque de rigidité structurelle.
Il faut quand même replacer les choses à leur juste place. Il est clair que la Barchetta n'est pas conçue pour "attaquer ", mais pour rouler, pourquoi pas à rythme soutenu, sans violence. Et là, il faut avouer qu'elle excelle dans l'exercice. Décapotée, à son volant, elle reste franchement grisante à mener, les oreilles bercées par les gammes du 4 cylindres typiquement italien. Capotée avec sa bâche pliable en un clin d'oeil, la vie à bord reste justement très vivante. Les bruits d'air envahissent l'habitacle assez rapidement, les "coins-coins" divers gémissent à chaque raccord de chaussée. Pour résumé, l'ambiance générale est franchement craquante, loin des canons aseptisés actuels; la Barchetta vit et le fait savoir.
EVOLUTION
Depuis la sortie de la Fiat Barchetta, le marché des petits cabriolets est devenu particulièrement encombré avec des offres alléchantes, tant en tarifs, mais aussi et surtout en produit : Ford StreetKa, Peugeot 206 CC, smart Roadster, MG F, Mazda MX-5 NB... Bien entendu, Peugeot, prophète en son pays, a largement raflé la mise avec la commercialisation de la 206 CC. Face à de tels ténors, la Fiat Barchetta accuse le coup.
Au printemps 2003, Fiat s'est donc penché sur sa favorite et lui a offert un petit lifting de printemps. Ce relooking de la Barchetta est plutôt heureux bien que l'exercice reste difficile sur des voitures au dessin aussi réussi dès le départ. La nouvelle face avant apporte une note de modernité tandis que l'habitacle semble un peu plus soigné dans ses choix de matériaux avec un parement en imitation alu sur la console centrale. La nouvelle Barchetta ne parvient que partiellement à remplir son objectif premier et peine à faire oublier son âge en dépit d'un rapport prix/plaisir toujours aussi attractif. En savoir plus : lire notre essai de la Fiat Nueva Barchetta
ACHETER UNE FIAT BARCHETTA
Injustement boudée, sous cotée en occasion par rapport à la concurrence directe, la Barchetta mérite plus qu'un détour. Sa cote d'amour en retrait la transforme en une vraie bonne affaire pour qui recherche un "vrai" cabriolet sportif, à la ligne originale et aux performances intéressantes pour un budget très raisonnable.
On peut considérer que les petits défauts relevés ça et là, ne font que rajouter au charme de ce roadster, un peu comme les dépôts nobles des grands vins ! Fiabilisée au fur et mesure des années, les modèles après 1997 sont à privilégier. En effet, des modifications de la distribution ont été apportées, quelques cas de rupture prématurée ayant été constatés. Cela n'a pas empêché les claquements lors des démarrages à froid, mais sans incidence sur la vie du moteur qui s'avèrera d'une fiabilité exemplaire si on lui apporte un tant soi peu d'attention. Pour le reste, et à l'inverse des idées reçues, la Barchetta demeure une auto très agréable à mener.
Même si la finition parait légère, les matériaux vieillissent bien, de même que les accessoires intérieurs. En revanche, la vigilance sera de mise pour le coût des pièces détachées, vraiment élevé et peu répandues au regard du nombre de Barchetta construites. Mais, c'est souvent le cas pour toutes les voitures un peu particulières.
CHRONOLOGIE FIAT BARCHETTA
1995 : Présentation de la Barchetta en avril.
1997
: " Limited Edition ". Version numérotée. 500 exemplaires de Barchetta vertes
à capotes beige et 2000 grises à capote rouge. Reprenant l'équipement
Pack, avec en plus intérieur cuir et windstop pour l'essentiel
1999
: Séries limitées non
numérotées Lido et Riviera avec jantes alliage spécifiques
et intérieur cuir quadrillé.
2000 : Modification de la
malle arrière avec l'apparition du troisième feu stop
2002 : Version Naxos (remplace Pack) avec climatisation, jantes spéciales, autoradio
2003 : Face lift avec nouvelle calandre, nouveaux
pare chocs avant et arrière.
2005 : Version Spider Europa, full
options livrée avec hard-top. Arrêt de la production et ultime version
Consecrazione.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
FIAT BARCHETTA
MOTEURType : 4 cylindres transversal, 16 soupapes
Position : transversal avant
Alimentation : Injection électronique + variateur de phase à l'admission
Cylindrée (cm3) : 1747
Alésage x course (mm) : 79 x 84
Puissance (ch DIN à tr/mn) : 130 à 6300
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 128 à 4000
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins (mm) Av-Ar : disques ventilés (254) + disques pleins (240)
Pneus Av-Ar: 195/55 R15
POIDS
Données constructeur (kg) : 1090
Rapport poids/puissance (kg/ch DIN) : 8,4
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 200
400 m DA : 16"4
1000 m DA : 29"8
0 à 100 km/h : 8"8
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km) : 9
PRIX NEUF (1995) : 128 600 FF
COTE (2011) : 5.000 €
PUISSANCE FISCALE : 9 CV
CONCLUSION
Remaniée en 2003, la Fiat Barchetta n'est plus fabriquée depuis 2005. Déclinée en version de base, pack, Naxos ou Consecrazione (l'ultime version), elle répondra aux attentes des aficionados des roadsters de charme et surtout vivants, pour une mise de fonds raisonnable !
Ligne séduisante
Moteur de caractère
Sonorité
Poids contenu
Consommation raisonnable
Prix abordable
Image de marque
Coût des pièces détachées
Finition
Rigidité
Tous nos remerciements à Bahman Cars.
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acheté d'occasion, un modèle de 1995, affichant 121 000 kms;. j'ai parcouru à peu près 1000kms depuis son achat.. en septembre 2019..aucun souci à ce jour...quelques défauts qui ne sont pas rédhibitoires sur ce type de voiture(bruit de l'air au niveau de la capote, finition des plastiques..mais, qu'elle est sympa à piloter avec son moteur puissant.. et quelle ligne sexy.. je trouve.. voilà..