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MASERATI SPYDER 4200 (2002 - 2004)

spyder 4200
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (15/03/2013)

CHEVAUX AU VENT

En 1998, la très sculpturale Maserati 3200 GT devait représenter le renouveau du trident. Malheureusement, une exportation impossible aux Etats-Unis mit un terme prématuré à son existence. C’est de la synergie de deux anciens ennemis historiques, Ferrari et Maserati, que naquit le Spyder 4200. De quoi tirer un trait sur l’époque si controversée des Biturbos ?...

Texte : Maxime JOLY
Photos : Alexandre BESANÇON

Si à Maranello, ils s’appellent Spider, à Modène et à Sant’Agata Bolognese, on préfère les baptiser Spyder. Et bien que la direction du groupe Fiat semble l’oublier, le Spyder chez Maserati, c’est une histoire d’amour qui dure depuis la fin des années 50. Les 3500 et Mistral furent les premières à exhiber ce pseudonyme qui, 60 ans plus tard, nous fait toujours autant rêver…

PRESENTATION

4200 spyder4200 spyder

Avant son retour en 2004, cela faisait quelques années qu’il n’y avait plus de Spyder dans la gamme Maserati. Les dernières découvrables en date étaient les Spyder et Barchetta de l’ère Biturbo. Ceci explique donc pourquoi le Spyder fut présenté avant le Coupé (appellation officielle de celui qui est surnommé 4200 GT). De plus, la 3200 Assetto Corsa sortait tout juste des essais presse lorsque le nouveau Spyder 4200 fut présenté. Maserati préféra échelonner les évènements en dévoilant le Coupé un peu plus tard. La principale nouveauté de la 4200 se situe à l’arrière. Adieu les magiques feux boomerang, interdits aux Etats-Unis. Le constructeur italien ne pouvant pas se priver de ce marché où il est bien implanté, il dut se résigner à sortir rapidement une mise à jour. En réalité, se cache derrière les Spyder et Coupé 4200, une révolution très profonde que nous aurons l’occasion de détailler plus tard dans les paragraphes suivants. Le coup de crayon magistral de Giugiaro est intact et reste une invitation à la balade… sportive ! Les quatre sorties d’échappement sont d’ailleurs là pour le rappeler.

HABITACLE

4200 spyder interieur

Les arceaux sont peints de la couleur carrosserie, assurant ainsi une parfaite continuité dans le design. En tant que stricte 2 places, il perpétue avec brio la philosophie de ses aînés et reste, à ce jour, le dernier Spyder de l’histoire du Trident. Contrairement au GranCabrio… La finition intérieure est de bonne facture et toutes les informations nécessaires au conducteur sont à portée de main puisque regroupées dans l’ordinateur de bord. Bien que censé aller vers l’avenir, Maserati ne fait pas totalement table rase du passé et pense aux irréductibles amoureux de la marque en conservant la célèbre montre à aiguilles. Tout est une question de détails !

CARACTERISTIQUES


MASERATI SPYDER 4200
4200 spder v8
MOTEUR
Type : V8 à 90°, 32 soupapes
Position : Longitudinal AV
Alimentation : Gestion électronique intégrale Bosch ME7.3.2
Cylindrée (cm3) : 4244
Alésage x course (mm) : 92 x 80
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 390 à 7000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 451 à 4500
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : séquentielle (6)
ROUES
Freins Av-Ar : Disques ventilés (330 x 32 mm) - (310 x 28 mm) + ABS Bosch 5.3 + répartiteur électronique EBD
Pneus Av-Ar : 235/40 - 265/35 ZR 18
POIDS
Constructeur en ordre de marche (kg) : 1720
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 4,4
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 283
400 m DA : 13"3
1 000 m DA: 23"9
0 à 100 km/h : 5"
CONSOMMATION
Moyenne (L/100 Km) : 17
PRIX NEUF (2002) : 99.000 €
COTE (2013) : 35.000 €
PUISSANCE FISCALE : 33 CV


MOTEUR

L’histoire des moteurs Maserati s’acheva en même temps que celle de la 3200 GT. A la place du bouillonnant V8 biturbo se cache à l’avant du Spyder une nouvelle mécanique. Plus lisse dans son caractère mais encore plus rageuse, ce V8 atmosphérique n’est d’autre que le grand frère que celui de la F430. Maserati eut même l’honneur de l’étrenner deux ans avant sa cousine de Maranello. Toutefois, quelques différences subsistent entre les deux joyaux italiens, à commencer par le haut-moteur et le vilebrequin en croix, totalement spécifiques à Maserati. Le bloc à carter sec a cube ici 4.244 cm3 contre 4.308 pour la Ferrari. Cela semble bien peu et pourtant, en terme de puissance, c’est 100 chevaux tous ronds et plus de 1.000 tours de manège qui séparent les deux transalpines ! Colossal ! Pour autant, les performances n’en restent pas moins stratosphériques puisque ce Spyder peut atteindre les 283 km/h et les 100 km/h en moins de 5 secondes. Les 452 Nm de couple sont atteints dès 4500 tours/min, grâce au calage variable des soupapes d’admission. Là encore, c’est une différence avec les bolides du cheval cabré, confirmant une orientation beaucoup plus GT des nouvelles Maserati. Mais la belle se fera une joie d’atteindre avec entrain la zone rouge située à 7600 tours, vous gratifiant d’une sonorité que l’on pourrait presque croire directement sortie des ténèbres.

Par rapport aux Ferrari F355 et 360 Modena, les motoristes sont revenus à une architecture à 4 soupapes par cylindre (contre 5 pour les deux précédemment citées) et, surtout, ont enfin eu la bonne idée de revenir à la distribution par chaîne. Difficile de rester de marbre face à cette mécanique et de ne pas sombrer dans l’énumération de superlatifs. Restent des défauts connus de ce genre de moteurs : des rejets de CO2 dépassant les 400 g/km et une consommation qui fera hurler tous les bien-pensants, au risque qu’ils frôlent la crise cardiaque lorsqu’ils liront la consommation qui s’affiche sur l’ordinateur de bord. De conception extrêmement pointue, ce V8 requiert un entretien rigoureux et une utilisation qui l’est encore plus. Quelques casses moteurs ont existé mais certains exemplaires démontrent qu’il est possible d’atteindre des kilométrages élevés.

Contrairement au coupé GranSport, vous aurez le choix entre deux boîtes à six rapports. La mécanique ou bien la boîte Cambiocorsa, héritée de la 360 Modena, et qui remplace la boîte auto australienne de la 3200. Les deux manettes sont solidaires du volant permettant un maniement parfait. C’est bien simple, en terme d’ergonomie, on ne fait pas mieux ! Quatre programmes différents se sélectionnent par le biais du bouton prévu à cet effet : Normal, Automatique, Sport (rapports raccourcis et durcissement de la suspension) et Faible adhérence. Seul reproche, les temps de passage qui accusent le poids des années.

SUR LA ROUTE

essai maserati spyder 4200

Le changement, c’est maintenant. La filiation avec Ferrari est visible sur la fiche technique de la voiture. La 3200 gardait une architecture axée sur l’avant. La 4200 privilégie une meilleure répartition des masses grâce au système Transaxle, permettant de loger la boîte accouplée au pont autobloquant, à l’arrière. Bien que typé Grand Tourisme, le Spyder est un fauve à ne pas de sous-estimer en conduite sportive. L’empattement raccourci a piégé plus d’un conducteur. Méfiance, donc. Une tendance au sous-virage est également palpable sur routes sinueuses. En option, les suspensions pilotées Skyhook furent facturées à 2350 €. Un jeu de six accéléromètres analyse en continu le mouvement des roues et de la caisse et transmet les informations recueillies à une unité de contrôle. Combiné à la boîte Cambiocorsa, ce système permet un ajustement en temps réel des suspensions pour offrir le meilleur compromis selon le programme sélectionné. En mode Normal, le confort est excellent et les suspensions se raffermissent une fois le mode Sport activé. Pas suffisamment pour annihiler toute prise de roulis, toutefois.

Autre point négatif, le manque de rigidité du cabriolet, flagrant sur routes bosselées. De nombreuses aides à la conduite sont fournies. Une fois déconnectées, le tempérament change et la diva peut se transformer en furie. L’antipatinage a du travail avec le couple important qui déboule des roues arrière, et il faudra une certaine dextérité de la part du conducteur pour compenser l’absence de l’ASR. Les quatre disques de frein ventilés à quatre pistons signés Brembo ont fort à faire lorsqu’il s’agit d’arrêter les 1720 kg de la bête (60 de plus que le coupé) et les premiers signes de faiblesse de l’endurance du freinage se font vite ressortir.

EVOLUTION

L’évolution de la Maserati Spyder 4200 est le Spyder GranSport. Il hérite des mêmes améliorations que le coupé, à savoir quelques chevaux supplémentaires, des réglages châssis plus sportifs et une transmission CambioCorsa plus dynamique. L’extérieur et l’intérieur s’améliorent également, par petites touches.

ACHETER UNE MASERATI SPYDER 4200

La lignée des Biturbos a laissé des traces dans l’inconscient collectif. La 3200 GT n’a d’ailleurs pas réussi sa mission qui consistait à redresser l’image de Maserati. Pour éviter de renouveler les mêmes erreurs, un travail en profondeur fut fait par Ferrari pour réhabiliter le trident auprès du grand public. Demi-succès, ou demi-échec, c’est selon. Les petits soucis persistants concernent toujours l’électricité et, en particulier, l’alarme, capricieuse. Quelques propriétaires ont aussi rencontré des problèmes avec l’ouverture du coffre, la faute à une mauvaise manipulation lors du changement de plaques d’immatriculation. Attention ! V8 Ferrari oblige, le budget d’entretien n’est pas à la portée de toutes les bourses. Cela dit, une sportive allemande dotée des mêmes caractéristiques n’est pas non plus bon marché à entretenir. Il faut compter 500 € pour l’entretien basique annuel, et 1500 € pour le bi-annuel. Le remplacement de l’embrayage de la Cambiocorsa (la plus répandue en occasions) nécessite un budget prévisionnel de 1.000 € par an pour 10.000 km parcourus durant cette même période. La chaîne de distribution permet de faire quelques économies même si le coût de remplacement de la courroie n’avait rien de délirant sur les modèles précédents…

CONCLUSION

:-)
V8 Ferrari !
Disponible en boîte mécanique
Tarifs actuels
Distribution par chaîne
Gabarit inférieur au coupé
Confortable
:-(
Coûts d’entretien
Poids pénalisant le comportement
Moins sportif que le GranSport
Lenteur de la CambioCorsa
Freinage peu endurant
Consommation indécente
Pas de feux boomerangs...

Alternative intéressante aux Ferrari modernes, le Maserati Spyder a beau bénéficier de leur technologie, il n’oublie pas pour autant de proposer sa propre philosophie, se rapprochant à bien des égards de certains modèles d’Aston Martin, telle que la V8 Vantage. Disponible en occasion à des prix très tentants, il est désormais possible de rouler à l’air libre et de goûter au V8 Ferrari sans – trop – se ruiner. Avec l’arrivée des beaux jours, il serait dommage de ne pas y penser…

Nous remercions M. Tafino de V12automobiles de nous avoir consacrés de son temps pour nous faire découvrir ce sublime exemplaire.

PHOTOS


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Avis des propriétaires

Apres 2 mois d'utilisation régulier, j'ai encore le sourire jusqu'aux oreilles.Quel plaisir de conduite, le bruit, la tenue de route, les accélérations et une ligne que l'on ne peut que remarquer par sa beauté.Apres 17 ans ce véhicule a tres bien vieilli , entretient pas plus couteux que nos anciennes en général, problème recurrent "normal" la pompe de boite F1 hydraulique et temoin de sonde lamdda. La consommation, entre 15 et 18 , oui d'accord mais cela fait peu sur un plein et je ne fume pas alors .... Faites vous plaisir, elle va vous le rendre.

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