VENT
NOUVEAU ?
Depuis 1995 et l'arrêt du coupé Corrado,
VW avait semblé délaisser les coupés dans sa gamme. L'arrivée
de l'Eos fut une première réponse, mais désormais, un vent
chaud souffle de nouveau dans la gamme VW. Le Scirocco est de retour ! Mais ne
vous attendez pas à un véritable coupé, mais plutôt
à une version plus compacte et moderne de la Golf. En version TSI, forte
de 200 ch, le coupé Scirocco se présente comme une alternative fort
séduisante à la Golf 3 portes. Mais cela est-ce suffisant pour supplanter
la GTI dans le cur des passionnés ?...
Texte : Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Après les deux premières
générations de coupés Scirocco (1974 et 1981), Volkswagen changea de nom en conservant toutefois la même recette en 1989. Le coupé
Corrado, à la ligne carrée et ramassée à souhait,
toujours basé sur la Golf, se distingua par une version de pointe motorisée
par le VR6. Puis en 1995, il s'éteignit sans
descendance. Depuis, Volkswagen très en forme, a décliné
des dérivés et variantes dans ses gammes plus classiques. Après
la Passat CC, l'Eos (sorte de CC sur base de Golf),
le coupé Scirocco fait son grand retour
au catalogue pour un troisième opus. Pour le moment, depuis son lancement
et sa première mondiale au salon de Paris 2008, la version d'attaque (comprenez
en performances !) est celle motorisée par le 2 litres TSI de 200 ch.
UN
PEU D'HISTOIRE...
«
Scirocco » est à lorigine le nom donné à un vent
chaud soufflant du Sahara vers la côte méditerranéenne. Avec
le coupé Scirocco, Volkswagen propose en 1974 un concept non moins exotique
à sa clientèle.
A linstar du concept Golf, il apporte à
la gamme un souffle nouveau. Au début des années 70, Volkswagen
sengage sur de nouvelles voies technologiques en élargissant une
production auparavant limitée aux moteurs à refroidissement par
air. Inspiré par les lignes de la Golf, lancée en mars 1974, Giorgio
Giugiaro dessine un modèle 2 corps sportif et élégant.
Avec
ce nouveau coupé, le Scirocco TS 85 ch, Volkswagen démocratise la
conduite sportive. Plus dun demi million de Scirocco sont produits entre
1974 et 1981, avec un large choix déquipements et de motorisations,
du 1.1l 50 ch à la version 110 ch pour le Scirocco GLI. Imaginée
cette fois par le Centre de Design de Wolfsburg, la seconde génération
du Scirocco arrive en 1981. Le carrossier Karmann en assemble 291 000 à
lusine dOsnabrück, jusquen 1992. Plus puissante, cette
seconde version offre un choix de 10 motorisations, séchelonant du
1.3l 60ch au bloc à 16 soupapes de 139ch.
DESIGN
Alors que la Golf 6 semble se perdre dans un lifting trop discret, le coupé
Scirocco vient souffler un vent nouveau dans le design VW. Inspiré du concept
Iroc (Mondial de Paris 2006), mais en s'adaptant à un usage plus consensuel
et industrialisable, le look du Scirocco cru 2008 est jugé soit réussi
et sexy par les uns, ou quelconque par les autres. Question de goût, certainement.
Mais force est de constater que cette offre est une belle alternative aux versions
trois portes de la Golf. Avec ses voies larges, ses hanches plus sensuelles et
galbées et ses feux avant et arrière étirés, la Golf
semble être une bonne dame à côté. Si en prime vous
optez pour les jantes de 18 pouces (en option), on retrouve alors ce côté
un peu ramassé qui était si séduisant sur le Corrado. Bien
que portant l'appellation " coupé " ce nouveau Scirocco semble
plus concurrent direct de sa cousine Audi A3,
mais aussi en droite ligne des Volvo C30 et
nouveau Mercedes CLC. Le design arrive parfois
à bien gommer les réalités, car malgré les apparences,
le Scirocco est tout sauf un petit coupé compact. Avec ses 4,2 mètres
de long et ses 1,8 mètres de large, on est loin du gabarit fillette.
A BORD DU COUPE SCIROCCO
A
l'intérieur on se croirait dans une
Golf ! Pas de doute, le possesseur
d'un modèle de la marque (Eos, Golf Plus, Tiguan, Golf
) ne sera pas
dépaysé par la présentation et le design intérieur.
C'est toujours aussi classique, triste mais bien présenté et d'une
finition très correcte, surtout face à la concurrence française.
Certes, on retrouve encore quelques plastiques (trop ?) durs dans la partie basse,
mais avec un tarif d'entrée à 27 700 euros et doté d'un équipement
de série classique mais déjà correct, le Scirocco est une
bonne affaire. Si vous craquez en prime pour une version Carat, vous aurez alors
en prime le cuir et d'autres équipements qui agrémenteront l'habitacle
et votre vie à bord. La position de conduite est excellente car malléable
à souhait en fonction de votre morphologie, avec la possibilité
d'adopter une assise très basse. Confortables, les sièges manquent
de maintien dans les appuis très prononcés, même si la suspension
pilotée vient en renfort.
MOTEUR
Si l'offre essence démarre
avec le 1.4 TSI déjà vu sous le capot de la Golf 5, c'est le deux
litres désormais bien connu de la Golf 5 GTI qui vient dynamiser les performances du Scirocco par le haut. Cette brillante
mécanique est toujours dotée des mêmes raffinements techniques
qui lui confèrent un caractère très plein dès les
plus bas régimes. Le mariage de l'injection directe et du turbocompresseur
Borg Warner K03 soufflant à 0,9 bars autorise en effet un couple de 28,5
mkg disponible dès 1 700 tr/mn. Le hic, c'est que la courbe de couple est
ensuite " plate " puisque les 28,5 mkg sont constants jusqu'à
5 000 tr/mn. Volant en main, cela se traduit par une vigueur dès le départ
et une poussée ensuite qui semble constante. Forte, mais constante. La
puissance maximale (200 ch) obtenue elle à 5 100 tr/mn démontre
également le manque de brio dans les tours de ce bouilleur. Les performances
sont bien là (environ 7 secondes pour le 0 à 100 km), mais elles
semblent atteintes sans panache, sans forcer. Dans l'ensemble, on ne reste pas
réellement surpris par cette motorisation (pourquoi n'avoir pas retenu
la version 230 ch des Edition 30 et Pirelli !?) qui est orchestrée par une boîte mécanique à 6
rapports (boîte DSG en option) et doit mouvoir une masse équivalente
à celle de la Golf 5 GTI. A noter une vitesse maximale de 235 km/h.
CHASSIS
La plate-forme est archiconnue et partagée, puisque c'est celle de la Golf.
Cependant, les voies avant et arrière sont plus larges avec respectivement
+35 mm et +59 mm. Mais surtout la grande nouveauté sur le Scirocco est
son amortissement piloté baptisé DCC. Avec six capteurs analysant
les mouvements de caisse, le régime moteur, la vitesse et la direction,
le DCC se charge de prévoir le meilleur compromis possible selon les circonstances
du moment. Un mode sport et confort sont au choix selon vos envies du moment.
En mode sport, la suspension est raffermie, limitant ainsi la prise de roulis.
La direction électromécanique est à assistance variable en
fonction du programme DCC retenu. Le système de freinage à quatre
disques ventilés est largement dimensionné mais en revanche toujours
pincé par des étriers flottants monopiston ! Impensable sur une
auto moderne qui aurait des prétentions sportives. Les aides à la
conduite, comprenez les béquilles, sont toujours de la partie et non
déconnectables intégralement : ABS, ESP, AFU, EBV, EDS. Bonne nouvelle,
les constructeurs automobiles semblent enfin prendre conscience qu'il faut lutter
réellement efficacement contre la prise de poids entre chaque génération
de modèle. A défaut de perdre des kilos, le Scirocco
TSI reste dans des valeurs proches de celle de la Golf
GTI avec 1 318 kilos. L'amortissement piloté en mode confort permet
de garantir un niveau de roulage très soft et faisant fi des irrégularités
de la chaussée. Mais lorsque les virolos se présentent, le mode
sport est plus adapté pour plus de dynamisme. Enfin, il faut le dire vite,
car si le Scirocco est très efficace et sûr, il semble presque pataud
et désespérément sous-vireur. Il faut vraiment lever le pied
en courbe pour que le train arrière daigne se placer avec plus de panache
et autoriser le train avant à mordre à la corde. Et encore, on a
l'impression de forcer le Scirocco à aller contre nature. Un vent oui,
mais pas si chaud
Doublé
gagnant pour le Scirocco GT24
Brillante entrée en piste pour
le nouveau Scirocco GT24 aux très attendues 24 heures du Nürburgring.
Devant une foule de 200 000 spectateurs, les deux coupés-sport de 325 ch
pilotés par Jimmy Johansson, Florian Gruber, Thomas Mutsch, Hans-Joachim
Stuck et Carlos Sainz, Giniel de Villiers, Dieter Depping et une nouvelle fois
Hans-Joachim Stuck ont remporté les première et deuxième
places dans la catégorie des modèles à moteurs 2.0 l turbo.
Face à 219 voitures au total, parmi lesquelles de nombreux modèles
de sport et de tourisme plus puissants, les deux équipes sont arrivées 11ème et 15ème au classement
général. Le Dr. Ulrich Hackenberg , Bernd Ostmann, Matthias Malmedie
et Altfrid Heger ont complété ce succès sportif à
bord dun troisième coupé, avec une 5ème position dans
la catégorie et une 32ème place au classement général.
:: CONCLUSION
Le Scirocco TSI pourrait avoir tout pour lui ! Une gueule d'amour, une présentation
sérieuse, un prix pas irréel et un châssis efficace et sûr.
Seulement voilà, on lui cherche une âme sportive qu'il n'a pas. Sa
ligne suggère l'exubérance, et ses solutions techniques (moteur
et châssis) la performance, mais c'est avant tout du côté du
" mini " Grand Tourisme que le Scirocco lorgne. Un choix plus consensuel
de la part de Volkswagen, qui annonce, on l'espère, une variante R dérivée
de la Golf 6 GTI, ou pourquoi pas de la R32 avec un caractère nettement
moins guindé. Chiche !?...
CE QU'EN PENSENT NOS
CONFRERES :
"Le nouveau Scirocco nous offre tous les avantages de
ses inconvénients, à savoir une efficacité bluffante qui
confine à l'ennui ! Il ne lui manque finalement qu'une pincée de
fun, c'est-à-dire un châssis un peu plus joueur et une mécanique
plus enivrante pour devenir une véritable référence."
Motorsport
- Juillet-août 2008 - VW Scirocco TSI DSG - David Lamboley.
"Equilibré
et rassurant, à défaut d'être incisif, le Scirocco 2.0 TFSI
DSG est l'offre la plus intéressante de la gamme. La boîte DSG est
agréable, à la fois douce et véloce. Quant au moteur, il
ne rechigne jamais à la tâche mais manque de caractère. Reste
un comportement qui mériterait d'être plus agile et un train avant
qui ne raffole pas des enchaînements sinueux."
Sport Auto
- Août 2008 - VW Scirocco TSI DSG - Sylvain Vétaux. |