SKODA FABIA RS 1.4 TSI 180 (2010 - )
SOEUR ENNEMIE
Sous le giron de Volkswagen depuis 1991, Skoda profite des technologies et des nouvelles motorisations du géant allemand pour se faire une nouvelle image de marque. Surfant sur la carte de la personnalisation et dotée d’arguments inédits chez les citadines, la Fabia RS ne vient pas pour faire de la figuration. De quoi inquiéter les ténors de la catégorie ?
Texte :
Maxime JOLY
Photos : Étienne ROVILLÉ
Si l’appellation RS est apparue furtivement chez Skoda en 1975 avec la 130 RS, elle est redevenue d’actualité en 2001 avec la première génération d'Octavia vRS. Puis la première Fabia RS motorisée par le très agricole 1.9 TDI 130 avait posé de sérieux doutes sur l'orientation du label, jusqu'à l'arrivée de cette nouvelle déclinaison sportive sur la Fabia deuxième génération noblement motorisée à l'essence. Cette politique commerciale dynamique reflète de la participation et du succès de la marque tchèque dans plusieurs compétitions automobiles dont le Championnat IRC avec la Fabia S2000 ou bien le Trophée Andros. Signe d’une nouvelle crédibilité auprès du grand public, la précédente Fabia RS représentait à elle seule 10% des ventes totales du modèle. Un score que devra au moins égaler cette nouvelle version pourvue du 1.4 TSI 180 ch Volkswagen, que Skoda nous a conviés à essayer sur le mythique circuit de Spa-Francorchamps !
PRESENTATION
Il n’y a pas de vérité absolue quand on évoque le design d’une voiture. Cela dit, je pense froisser personne en disant que la nouvelle Fabia n’est toujours pas la plus sexy de sa catégorie. Proposée uniquement en cinq portes en France, elle est également construite dans une inédite version Combi pour d'autres marchés. Ce positionnement familial pénalise la ligne de la tchèque mais évite tout cannibalisme au sein du groupe VAG. Pour lui offrir plus de tempérament, le look de la Fabia RS a été retravaillé avec soin. De nouveaux pares-chocs avant et arrière, des feux anti-brouillard intégrés (qu’il est possible de remplacer par des feux à LEDs contre 100 €) et de nouvelles jantes alu "Gigaro" de 17 pouces la distinguent de la version de base. Ajoutez à cela un diffuseur d’air (factice) à l’arrière, des étriers de freins rouges, un becquet sur le hayon, une double sortie d’échappement, des insignes RS sur la calandre et sur le hayon, et vous voilà paré pour squatter les pistes de votre circuit préféré sans avoir peur de passer pour le vilain petit canard qui roule en TDI…
Le résultat final reste extrêmement sobre et beaucoup moins démonstratif que certaines de ses concurrentes. La personnalisation est décidément un principe bien à la mode et Skoda le proposait déjà avant qu’il ne soit repris par Citroën. A la façon de la Mini, plusieurs coloris (trois précisément : noir, blanc et argent) sont disponibles pour le toit et les jantes. Il vous faudra débourser 275 € pour colorer le toit dans la teinte de votre choix et 100€ pour peindre en noir ou en blanc les jantes.
HABITACLE
Pour peu que l’on se soit déjà installé dans une Volkswagen récente, on n’est absolument pas dépaysé à bord de la Skoda Fabia. Aucun doute possible sur les éléments qu’elle partage avec sa cousine de Wolfsburg, la Polo. Les amoureux de la marque louent la finition, les mauvaises langues hurlent à l’austérité… Il y a sûrement un juste milieu entre les deux, celui de dire que la qualité de fabrication est au rendez-vous, que les matériaux choisis ne sont pas les plus flatteurs (il faut bien laisser de la marge à la future Audi A1 qui partage elle aussi la même base...) et que oui, la prédominance du noir dans l’habitacle fait assez austère. Si même les pays de l’Est se mettent à la rigueur germanique… Les sièges sport badgés RS offrent un excellent maintien et sont réglables en hauteur. Le volant sport à trois branches (en cuir comme le pommeau de vitesse et le frein à main) et le pédalier alu apportent enfin leur lot (contenu) de sportivité. De série, l’équipement propose le régulateur de vitesse, le radar de stationnement arrière, la climatisation automatique et l’autoradio CD MP3 avec huit hauts-parleurs. En option, le GPS est à 650 €, les sièges peuvent recevoir une housse rouge et un tapis de sol noir à surpiqûres contrastées argent ou or, et pour éclaircir ce sombre intérieur, le toit ouvrant électrique facturé 520 € peut s’avérer être une option intéressante. Deux packs, hiver et téléphonie, respectivement à 320 et 450 €, complètent une liste d'options finalement très restreinte. Le gros plus de la Fabia est sans aucun doute son habitabilité, où même les grands gabarits peuvent loger sans souci aux places arrière. La banquette rabattable en 2/3 1/3 permet d’agrandir de façon conséquente le volume du coffre pourtant déjà généreux à la base. La mauvaise nouvelle est pour Madame, avec la Fabia RS elle n’aura plus d’excuse pour vous priver de votre passion pour les petites sportives au premier enfant venu !
MOTEUR
Pas de motorisation au rabais pour la Skoda Fabia RS puisque c’est le 1.4 TSI apparu en 2006 dans la VW Golf 5 GT qui prend place, ici dans sa version 180 chevaux, en position transversale à l’avant. Récemment élu moteur de l’année à l’International Engine of the Year, ce vaillant « 4 pattes » est du genre petit mais costaud. Il faut dire que VW n’a pas lésiné sur la technologie pour obtenir un downsizing réussi. Il combine à la fois l’injection directe et la double suralimentation avec turbocompresseur et clapet de dérivation plus un compresseur mécanique enclenchable. Cela permet d’avoir du couple bas dans les tours tout en conservant un caractère relativement rageur. Le couple s’élève à 250 Nm, constant de 2000 à 4500 tr/mn. Les reprises sont franches et il faut compter 7,6 secondes pour atteindre les 100 km/h. Avec autant de couple et une puissance plus que respectable, les chronos déçoivent un peu pour une petite sportive mais avec près de 1300 kilos à vide sur la balance, difficile d'espérer mieux. La petite Skoda pousse fort et on atteint rapidement un rythme de croisière inavouable (226 km/h de vitesse maxi), sans que l’on ne se rende compte de rien. L’impasse est faite sur les sensations… La mode chez VAG est le retour aux blocs fonte. Après le 2.0 TSI origine Audi de 210 chevaux qui équipe, entre autres, la Golf 6 GTI, c’est au tour du 1390 cm³ d’évoluer en ce sens. Autre point commun entre ces deux moteurs, les deux arbres à cames en tête sont entraînés par une chaîne. Une bonne nouvelle quand on pense au coût d’entretien que peut représenter le changement d’une courroie de distribution. Ce qui l’est moins est l’absence de choix entre une transmission manuelle et la boîte DSG. Quelle que soit la marque (Skoda, Seat ou VW), le 1.4 TSI 180 est exclusivement accouplé à la boîte double embrayage DSG 7 rapports. De quoi alourdir (inutilement ?) la note de 1500 €. A condition de débourser les 160 € demandés, il est possible de récupérer les palettes au volant. Dommage qu’elles soient toujours si petites, malgré les nombreuses réprimandes reçues par le groupe allemand à ce sujet. Reproches qui concernent aussi la DSG qui fait subir au conducteur des changements de rapport non désirés, même en mode Sport. Le plaisir de conduite en prend fatalement un coup. Le travail consenti sur l’insonorisation masque la sonorité du vaillant 1.4l qui dans le domaine, n’a rien à envier à la majorité des autres quatre cylindres concurrents. Pour les bonnes nouvelles, le moindre malus écologique est évité et la consommation officielle annoncée est de 5,2L sur route ! L’adjectif "officielle" a son importance puisqu’elle nous semble irréalisable mais le faible appétit de la Skoda Fabia RS 1.4 TSI est toutefois réel et offre la garantie de ne pas plomber son budget à la station service du coin, sans avoir à passer du côté obscur. Par contre, en « mode attaque », la consommation peut rapidement s’envoler…
SUR LA ROUTE
Avant de l’emmener se dégourdir les roues sur le superbe circuit de Spa, nous avons pu découvrir la Fabia RS sur les routes belges. Car ce sera bien là son principal « terrain de jeux », de l’aveu même de Skoda. De série, elle dispose du châssis sport (rabaissé de 15 mm) et des habituelles aides à la conduite telles que l’ABS, l’ASR, l’ESP. Par rapport aux Skoda Fabia classiques, le diamètre des barres stabilisatrices passe également de 18 à 19 mm sur la RS. Dans l'attirail électronique, nous retrouvons le XDS que nous commençons à bien connaître puisqu’il équipe désormais la majorité des tractions puissantes du groupe VAG. Imitant vaguement un autobloquant mécanique, ce subterfuge électronique réduit le sous-virage en freinant la roue intérieure en cas de perte de motricité de celle-ci. En permanence accouplé à l’ESP, l’efficacité en sortie de courbe y gagne, la longévité des freins sans doute un peu moins. On comprend mieux pourquoi le correcteur de trajectoire n’est jamais totalement déconnectable… Si l’efficacité est au rendez-vous, le plaisir de conduite est quelque peu laissé de côté et l’ego du conducteur n’est pas épargné de ne pas pouvoir s’exprimer totalement. On peut aussi lui imputer quelques remontées de couple désagréables lors des accélérations un peu trop nerveuses. Dans les griefs, on relèvera aussi une direction manquant de feeling (comme sur bon nombre de modèles équipés d'assistance électrique) et une tendance au louvoiement en phase de freinage appuyé. Ce dernier point est un peu troublant, bien que jamais vraiment inquiétant. Même si au niveau du confort, on est loin d’une limousine, il n’en demeure pas moins acceptable malgré un réseau routier belge pas des mieux entretenu… Le compromis sportivité/confort choisi par les techniciens de Skoda nous a semblé être le bon pour ne pas avoir l’impression d’avoir une tchèque en bois.
En vraie petite GTI polyvalente, la Fabia 2 RS n'oublie donc pas sa fonction de "déplaçoir". Mais pour les plus téméraires et affûtés des conducteurs, il nous a été donné d'en mesurer le potentiel sportif sur circuit, et quel circuit ! Il ne faut pas perdre de vue que même si c’est bien sympathique de jouer les touristes en Belgique, nous avons fait le déplacement pour essayer cette bombinette sur circuit, et pas sur n’importe lequel ! Alors c’est sans plus tarder que nous nous y rendons. A peine arrivés, nous nous permettons de faire un tour du propriétaire pour admirer (et surtout entendre !) les bolides déjà présents. Des anglais semblent avoir élu domicile et ont en bonne partie réquisitionné les stands… et le bitume. Caterham, Ariel Atom, Noble représentent leurs couleurs locales mais ils n’ont pas oublié d’emmener avec eux quelques bolides allemands et italiens. Nous resterions bien toute la journée à profiter du spectacle mais pas le temps de traîner, nous sommes attendus dans le poste sécurité pour un petit briefing avant d’être lâchés comme des bêtes fauves sur le circuit. Une fois les règles de base de sécurité énoncées, on nous passe un petit « best of » des accidents qui ont lieu au moins une fois par jour. De quoi tempérer les ardeurs et aussi mettre un peu la pression avant d’entamer les premiers tours de circuit à Spa-Francorchamps…
Les battements de cœur vont crescendo à mesure que l’attente de mon tour s’éternise et ça y est, le moment tant attendu arrive. Je prends place dans la Fabia, juste derrière l’Octavia RS qui fait office de voiture leader pour le tour de reconnaissance, idéale pour utiliser ses trajectoires. Le raidillon arrive tout de suite et est la première difficulté du tracé. Un moment d’une grande intensité que ce premier tour de roues et un bon moyen de tester la tenue de route de la Fabia. L’ESP pardonne les fautes de pilotage et vous rappelle sa présence au premier faux pas. Certes intrusif et castrateur, c’est aussi un bon moyen de découvrir un circuit sereinement sans avoir peur d’aller au tas au premier virage. Mais un ESP déconnectable offre le même gage de sécurité… Pour clôturer le show, nous avons aussi eu la chance de tourner en passager aux côtés de Paul Belmondo, histoire de revenir sur Paris avec des souvenirs pleins la tête et de cerner les dernières limites de cette Skoda Fabia RS. Une remarque qu’il me semble important de souligner : malgré un important nombre de tours effectués (tous journalistes confondus) et même si l’endurance du freinage finit par montrer ses limites, les pièces d’usure ont affiché une belle résistance à cette journée marathon.
ACHETER UNE SKODA FABIA II RS
Au moment de passer commande de sa nouvelle sportive, un vaste choix s’offre à vous et tant mieux avouons-le ! Il y en a vraiment pour tous les goûts, tous les besoins et toutes les bourses. Rien que l'offre du groupe Volkswagen est assez considérable. La Skoda Fabia RS semble cependant sans réelle concurrence chez les GTI en raison de sa carrosserie 5 portes qui fait exception à la règle, pour le moment. Dans sa déclinaison combi, on aurait pu il y a encore peu lui opposer la Peugeot 207 RC SW mais celle-ci a disparu du catalogue sans faire de bruit… ce qui a conforté Skoda France dans son idée de ne pas importer la Fabia RS Combi chez nous.
Mais s'il faut vraiment lui trouver des rivales alors on peut commencer avec la catégorie des « BCBG » où sont situées les Citroën DS3, Alfa Romeo Mito Quadrifoglio Verde, Fiat Punto Abarth SS et Mini Cooper S. La française est (pour le moment) moins puissante tandis que la milanaise de turin avec ses 170 chevaux semble pouvoir lui tenir tête. La Mini est quant à elle dans une tranche tarifaire supérieure et de loin la moins habitable. Il ne faut pas oublier non plus la Seat Ibiza Cupra, cousine ibère de la tchèque, dotée de la même doublette moteur/boîte qui débute à 23 730 €, mais uniquement en 3 portes elle aussi.
Sans aucun doute, la plus proche rivale de la Skoda Fabia RS au niveau des prestations sera donc la nouvelle Polo GTI, véritable soeur ennemie, annoncée toutefois à 24 290 € en 5 portes. 3000 € d'écart, le prix du blason ? Enfin, évoquons pour la forme celle qui règne encore sans partage sur le clan GTI et qui n’est autre que la Renault Clio 3 RS, toujours fidèle à son "gros" 2.0 atmosphérique développant 203 ch, magistralement épaulé par son châssis sans équivalent, le tout disponible dès 22 100 € avec une finition Cup dépouillée. Mais là, c’est une toute autre philosophie…
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
SKODA FABIA RS 1.4 TSI 180
MOTEURType : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes, 2 arbres à cames en tête + admission à calage variable
Position : transversal AV
Alimentation: Gestion intégrale Bosch Motronic injection directe + compresseur volumétrique Eaton + turbocompresseur Borg Warner K03 (1,15 bars) + échangeur air/air
Cylindrée (cm3) : 1390
Alésage x course (mm) : 76,5 x 75,6
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 180 à 6200
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 250 de 2000 à 4500
TRANSMISSION
AV + ESP (non déconnectable) + ASR + XDS
Boîte de vitesses (rapports) : DSG (7)
ROUES
Freins Av/Ar : Disques ventilés (Ø 312 mm) + étrier flottant 1 piston / disques pleins + ABS + BAS
Pneus Av-Ar : 205/40 R17
POIDS
Données constructeur (kg) : 1243
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,9
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 224
0 à 100 km/h : 7"3
CONSOMMATION
Moyenne normalisée (L/100 km) : 6,2
Emissions CO2 (g/km) : 148
PRIX NEUF (07/2010) : 21.750 €
PUISSANCE FISCALE : 10 CV
CONCLUSION
Moins sportive que la Clio RS, reine de la catégorie, la Skoda Fabia RS propose une philosophie différente, axée sur la polyvalence et la facilité de conduite. Ajoutons-y une rigueur de fabrication et de comportement typiquement "VW" pour arriver globalement à une Polo GTI cinq portes à prix cassé. Si la Seat Ibiza Cupra vise surtout un public de jeunes célibataires, la Fabia RS propose de quoi plaire aux jeunes - ou même moins jeunes - pères de famille qui refusent de céder à la mode du monospace mazouté pour transporter leur petite famille.
La technologie Volkswagen à prix serré
Performances
Consommation
Distribution par chaîne
Programme de personnalisation
Espace à bord
DSG imposée
Habitacle austère
Direction manquant de feeling
Trop d’assistances électroniques
Poids assez élevé
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propriétaire d'une fabia rs depuis 1 an (15000 km) j'en suis satisfait surtout en regard du budget raisonnable tant à l achat qu à l usage. les défauts: des assemblage perfectibles et des plastiques durs donnent lieu a quelques bruits (portières principalement ainsi que le "couvre coffre") à haute vitesse le bruit du moteur est discret cependant l'insonorisation au niveau des bruits aérodynamique laisse à désirer, la motricité plutôt pas mal sur le sec mais un peu à la rue sur chaussée grasse, la direction électrique un peu trop légère et pas assez informative. pour le reste le couple 1.4 tsi/boîte dsg fait des ravages en reprise de quoi doubler sans souci une civic type r (en ligne droite) avec une consommation raisonnable (moins de 9 l réel personnellement mais je trouve que les rapports tirent un peu long ), le subterfuge électronique du xds marche bien assurant une bonne motricité en courbe sans être au niveau d'un véritable autobloquant de toute façon les suspensions et le châssis ne sont pas au niveau pour une utilisation extrême type circuit. perso j'ai une version combi plus légère (la version compacte porte 15 kilos de lest à l'arrière pour préserver l équilibre de la voiture), plus aérodynamique (226kmh contre 224) et bcp plus pratique. c'est donc une bonne affaire j'en suis très content mais si votre budget le permet privilégiez l'octavia rs, un peu plus chère pas vraiment plus rapide mais plus confortable et plus efficace.
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