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PEUGEOT 405 MI16 (1987 - 1992)

peugeot 405 mi16
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (03/02/2012)

COEUR DE LION

Après avoir développé plusieurs versions sportives de la 205, Peugeot est bien décidé à récidiver avec sa nouvelle berline familiale. C’est ainsi que, à peine commercialisée, la 405 sort les griffes et se fait féline en recevant le patronyme Mi16, mis en avant pour célébrer sa toute nouvelle motorisation. Un mythe de l’automobile française qui vient de fêter ses 25 ans…

Texte : Maxime JOLY
Photos : Cédric AUGUSTO

Soufflant ses 25 bougies en septembre de cette année, la Peugeot 405 Mi16 méritait un nouveau dossier. Elle connut tellement d’évolutions et de séries spéciales pendant ses huit années d’existence que ce n’est pas un mais deux dossiers qui lui seront dédiés, avec un par phase. Pour l’occasion, une séance photos regroupant une Mi16 US, une Mi16 Le Mans phase 2 et une 405 T16 fut même organisée. Le dossier initial regroupant les 2 mi16 et la T16 se voit scindé en trois dossiers différents. Alors, commençons par le commencement : la phase 1…

PRESENTATION

405 mi16405 mi16

La Peugeot 405, dessinée par Pininfarina, fut lancée le 18 juin 1987. Elle fut rejointe trois mois plus tard par la déclinaison sportive Mi16, correspondant au millésime 1988 de la 405. Elle est reconnaissable extérieurement à l’insigne rouge Mi16 et à l’aileron greffés sur sa malle arrière, à ses jantes alliage 14", à ses pare-chocs élargis et, enfin, à ses baguettes de portes spécifiques. Courant 1990, elle finit par récupérer les jantes 15 pouces de la Mi16x4, dont nous reparlons un peu plus tard.

HABITACLE

interieur 405 mi16

Malgré un prix de base plutôt élevé, plusieurs finitions existent au sein même de la gamme Mi16. La « bas de gamme » ne dispose même pas du rétroviseur extérieur passager. Avec un positionnement à l’allemande, les options sont nombreuses. Le cuir, la climatisation, le toit-ouvrant, les lève-vitres électriques et appuies-têtes arrière, et le Pack froid finalisent l’offre sochalienne. L’équipement de série se contentait par conséquent de la direction assistée, du volant en cuir, de la sellerie en tissu, du verrouillage centralisé et des vitres électriques à l’avant. Cependant, une sellerie en velours à damier était disponible pour la version plus « luxueuse ». Les guillemets sont de mise car la finition n’était clairement le fort de la Peugeot 405 phase 1. Pour autant, Robert Sommier, directeur du plan automobiles Peugeot, estimait en 1989 avoir conquis la clientèle d’Audi et BMW. Comme quoi, vingt ans après, rien n’a changé…

CARACTERISTIQUES


PEUGEOT 405 MI16
moteur 405 mi16
MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Gestion électronique intégrale Bosch Motronic
Cylindrée (cm3) : 1905
Alésage x course (mm) : 83 x 88
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 160 à 6500
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 177 à 5000
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports) : Manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar : disques ventilés - disques pleins
Pneus Av-Ar : 195/60 R 14 (puis 195/55/15)
POIDS
Données constructeur (kg) : 1150
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 7,2
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 219
400 m DA : 16"2
1 000 m DA : 29"6
0 à 100 km/h : 9"
80 à 120 km/h (5ème) : 14"1
CONSOMMATION
Moyenne constructeur (L/100 km) : 8.9
PRIX NEUF (1987) : 142.000 FF
COTE (2012) : 3.000 €
PUISSANCE FISCALE : 10 CV


MOTEUR

Prenez le 1905 cm³ de la 205 GTI 1.9, ajoutez-y une culasse 16 soupapes, secouez le tout et vous obtenez le Multi Injection 16. Dans les faits, c’est un peu plus complexe que cela. Assez pointu pour l’époque, le 4 pattes français ne cède pas aux sirènes du turbo comme c’était la mode à la fin des années 80, Renault 21 Turbo et Ford Sierra Cosworth en tête. Il a pour spécificité des chemises humides, munies d’un quadrillage de fonderie destinées à faciliter l’échange thermique. Faisant partie de la famille des moteurs XU qui a fait le bonheur des sportives de la marque, il fut vendu par Peugeot comme étant le premier moteur 16 soupapes de la marque. Précisons d’emblée que ceci était totalement faux puisque la 205 Turbo 16 disposait déjà, comme son nom l’indique, d’une telle mécanique. En remontant plus loin dans l’histoire sochalienne, un 4 cylindres 16s avait même déjà été conçu presque 70 ans avant la Mi16 ! Il fallait bien que les responsables du marketing trouvent quelque chose pour faire parler de leur nouvelle monture…

Officiellement, ce moteur est entièrement signé Peugeot mais, malgré tout, reçoit plusieurs pièces d’origine Citroën, économies de groupe oblige. Rapprochement qui ira jusqu’à la sortie de la Citroën BX GTI 16 Soupapes fin 1987. Mieux que ça, ce sont les chevrons qui furent les premiers à recevoir ce 4 cylindres 16 soupapes ! Avec son injection Bosch Motronic, la puissance revendiquée est de 160 chevaux à 6500 tr/min pour 180 Nm au régime haut perché de 5.000 tours. De quoi offrir du caractère en haut du compte-tours, quitte à se révéler relativement creux à bas régime. Un vrai 16S en somme…

Malgré tout, les performances sont intéressantes avec le kilomètre départ-arrêté abattu en 29,3 secondes, la vitesse maximale de 220 km/h et les 100 km/h atteint en moins de 8,5 secondes. Si vous voulez de meilleurs scores, le XU9J4 fut logé en 1990 dans la 309 GTI 16, plus légère…

Pour améliorer les relances, Peugeot n’eut d’autre choix que de raccourcir les rapports de boîte, avec à la clé une puissance fiscale élevée (10 cv). Bien étagée, la boîte reste un pur produit PSA avec les défauts que cela implique. Un guidage approximatif et certaines combinaisons de vitesses qui ne fonctionnent pas.

Le millésime 90 fut l’occasion de quelques modifications mécaniques, héritées de la Mi16x4. La distribution, en particulier les deux arbres à came, a fait l’objet d’un travail minutieux afin d’offrir un meilleur rendement dans les tours, de même que l’injection Bosch. D’après plusieurs essais presse de l'époque, cette mise à jour eut un effet réellement bénéfique sur les performances de la 405.

SUR LA ROUTE

essai peugeot 405 mi16

Avec la 405, nous étions encore dans les « années folles » de Peugeot. Spécialistes incontestés des tractions, ils en faisaient une nouvelle démonstration avec leur berline familiale. Au début, la position de conduite apparaît un peu haut perchée et le volant trop large pour être compatible avec une conduite sportive. On s’en accommode rapidement et on finit par trouver sa place. La direction est excellente. Les 3.2 tours de butée pour la crémaillère offrent un confort de braquage suffisant en ville et l’assistance ne se montre pas artificielle à grande vitesse. Le train avant triangulé de type McPherson se place au doigt et à l’œil sans interférence néfaste. La Mi16 nous fait instantanément comprendre qu’elle est faite pour dévorer les kilomètres de bitume. La motricité est excellente elle aussi et les remontées de couple au volant, inexistantes. Le contraire aurait été étonnant… A l’arrière, c’est également du classique avec deux barres de torsion transversales et la barre antiroulis qui s’appuie sur les bras de suspension.

Aux premiers virages, pas de doute, nous sommes bien dans une Peugeot des années 80, d’où la référence à ces années folles qui continuèrent jusqu’à la 206 S16. Le déhanchement prononcé de l’arrière déstabilisera les non initiés qui n’auront pas reçu de mise en garde sur le sujet. Le survirage peut s’avérer d’autant plus important que le reste de la voiture s’inscrit parfaitement et que les réactions vives de l’arrière se font sans prévenir. Peugeot laissa tomber ces tractions survireuses pendant de nombreuses années, avant d’y revenir sur la pointe des pieds avec la récente 308 GTI.

Le derrière baladeur ne sera pas la seule surprise de l’essai. Chaque coup de frein est synonyme d’inquiétude, du fait de l’attaque catastrophique de la pédale. En cause, le système ABR de Bendix à quatre capteurs, pseudo ABS avec un R comme "qui tombe en Rade". Comme toute Mi16 phase 1 qui en était équipée, l’ABR de notre modèle d’essai était justement défectueux. Certains cas dramatiques se sont produits car plusieurs cas de coupure de freins furent recensés. Les freins en eux-mêmes ne sont pas en cause, les quatre disques faisant correctement leur boulot. L’ABR était une option obligatoire pour les modèles de base mais ne l’était pas sur les versions plus huppées.

Le lion se montre plus fort dans le domaine des suspensions faciles à vivre, avec un équilibre de sportivité et de confort imbattable. Enquiller les bornes ne pose pas le moindre souci et pas besoin de s’arrêter toutes les trois heures pour se faire sa séance de kiné quotidienne. Moins performante que son ennemie jurée de régie, la 21 Turbo, la Peugeot 405 Mi16 se montre bien plus difficile à manier. Si bien que face au nombre d’exemplaires "mis au tas", une version à 4 roues motrices vit le jour : la 405 Mi16x4…

EVOLUTION

405 mi16 x4Audi est l’exemple qui vient tout de suite à l’esprit dès lors que l’on parle de transmission intégrale. Pourtant, il n’y avait pas que les Audi Quattro, BMW vendant déjà le X-Drive sur la 325iX e30. Dans les deux cas, les allemands proposaient une motorisation plus noble avec un minimum de cinq cylindres. Pour rester sur l’échelle inférieure, il fallait se tourner vers la Passat G60 Syncro ou l’Alfa Romeo 155 Q4 qui ne sortit qu’en 1992. Renault proposa la même année que Peugeot une déclinaison Quadra de sa 21 Turbo, et, une nouvelle fois, économie d’échelle oblige, Citroën eut droit à la BX GTI 8s 4x4. Le dénominateur entre tous ces modèles ? Leur rareté. Les « 4 RM » n’avaient pas le vent en poupe… Il faut dire que peu de choses plaidaient en la faveur de la Mi16x4. Une prise de poids de presque 200 kilos augmentant la consommation et nuisible aux reprises du véhicule. Cela, malgré un 5ème rapport raccourci, qui aboutit à l’obtention d’un cheval fiscal supplémentaire. Autre impact négatif, la taille du coffre fut réduite pour augmenter la capacité du réservoir. La 405 Mi16x4 reçoit une boîte de transfert de type TK2B et la transmission aux quatre roues se fait au travers d’une répartition du couple de 53% à l’avant. C’est à un viscocoupleur Ferguson, similaire à celui de la Lancia Delta Integrale, qu’incombe de rôle. Ceci dans le but avoué de ne pas déstabiliser les habitués de la traction. Une répartition typée propulsion n’aurait de toute façon pas été judicieuse compte-tenu du caractère naturellement survireur de la 405. Appelons un chat un chat, le sous-virage fut privilégié. Je n’ose parler de sous-virage préventif tant cette appellation est un non-sens irritant… La suspension arrière hydropneumatique est d’origine Citroën tandis que le train arrière est complété d’un différentiel à glissement limité Torsen. Au final, la carrière de la Mi16x4 fut éphémère et elle disparut de la circulation en 1992.

405 mi16 usPEUGEOT 405 MI16 US
Cela parait étonnant, mais la Peugeot 405 fut exportée aux Etats-Unis. Et parmi toutes les 405 vendues chez l’Oncle Sam on retrouvait la Mi16 ! De septembre 1988 à août 91, bien peu d’exemplaires trouvèrent d'ailleurs preneurs. C’est comme cela que les invendus furent rapatriés en France, vendus dans les parcs occasions du lion ! C’est le destin qu’a connu la Mi16 US de notre séance photos. Extérieurement, elle se reconnait sans difficulté avec ses gros pare-chocs et ses clignotants rajoutés, obligatoires à cause des normes de sécurité américaines. En dépit d'un look de 405 SR, un logo Twin Cam est apposé sur les passages des roues et, en ouvrant le capot, on distingue un glorieux « Made in France » en toutes lettres. L’intérieur est lui aussi très américanisant, avec le mécanisme de ceintures de sécurité électriques et le compteur gradué en MPH. L’équipement est plus complet qu’en Europe avec les sièges en cuir électriques chauffants, la climatisation automatique, l’accoudoir central ou bien encore le régulateur de vitesse de série. Le moteur reste le 1.9 litres catalysé, vendu pour sortir 152 chevaux. Soient 5 de plus que les versions suisses de la MI16. Une rumeur fait état d’un 2.2 litres. Si vous avez des preuves de son existence, cela nous intéresse !

ACHETER UNE PEUGEOT 405 MI16

Les prix en occasion pour une Peugeot 405 Mi16 phase 1 oscillent autour de 3.000 € selon la finition, l’état global de la voiture et son kilométrage. Sans oublier qu’une multitude de versions a vu le jour, semant le trouble dans le marché de l’occasion. Il y a encore de bonnes affaires et si vous avez toujours rêvé de cette sportive, c’est le moment de se lancer. Beaucoup de pièces n’étant plus disponibles chez Peugeot, c’est toutefois un élément à prendre à compte si une restauration vous tente. Au vu de la cote, ce n’est de toute façon pas la meilleure solution. Ce type d’exemplaire aura plus d’utilité en banque de pièces, et surtout plus de valeur. L’entretien courant exige que la distribution soit faite tous les cinq ans, la vidange à moins de 10.000 km et une désactivation de l’ABR de Bendix est fortement conseillée. Le ciel de toit qui vieillit mal est un classique dans la 405, à l'image d'une finition globale très légère, et la Mi16 ne fait pas office d’exception. Finalement, elle connaît les mêmes défauts que ses sœurs 205 et 309 GTI…

A LIRE :
Peugeot 405 moteurs essence (sauf 1.4), tous modèles jusqu'à fin de fabrication

CONCLUSION

:-)
Moteur rageur
Etagement de la boîte
Train avant précis
Direction
Comportement amusant
Confortable
Cote
:-(
Commandes de boîte
Attention au survirage…
Freinage ABR défaillant
Fiabilité
Disponibilité des pièces
Finition

Dotée d’un vrai tempérament sportif, la Peugeot 405 MI16 est une berline très attachante. Encore disponible en occasion à des prix incroyablement bas, elle n’a pas été emportée par le vent de folie qui souffle sur les youngtimers. Comme d’habitude chez Peugeot, il devient de plus en plus difficile de trouver des pièces neuves. Attention aussi à la fiabilité douteuse de quelques éléments, dont beaucoup furent revus sur la phase 2…

Merci à Michaël, Romain, Nicolas et Stéphane pour la présentation de leurs 405 Mi16. Sans oublier le staff des sites forum405mi16.com et 405t16.free.fr

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Avis des propriétaires

Je possède une 405 MI16, mise en circulation le 27/10/87.Achetée neuve. Elle n'a que 135.000 Kms, elle fonctionne parfaitement,et est en parfait état, mes seuls ennuis ont étés avec les gendarmes, pour deux petits dépassement de vitesse. Par contre, son gros problème a été une mauvaise masse sur le démarreur qui entraînait des mauvais fonctionnements du démarreur, de l'ABR, et de l'avertisseur. Ce qu'aucun garagiste PEUGEOT ou autres n'a pu déceler a temps.(c'est pas fort messieurs,) car cela m'a coûté de l'argent pour rien.) Maintenant, à 83 ans, je ne peux plus conduire et c'est bien dommage car c'est un vrai plaisir de rouler avec. Ma consommation est autour de 8l.

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