VOLKSWAGEN GOLF (7) GTD SW (2015 - )
UNE AFFAIRE DE COUPLE
Peut-on se faire plaisir quand on est père de famille et gros rouleur ? En proposant la déclinaison GTD de sa Golf SW, Volkswagen affirme que oui. Une tendance d'ailleurs partagée par d'autres constructeurs et qui nous force à nous demander si le diesel familial est une alternative crédible aux GTI…
Texte :
Maxime JOLY
Photos : Thomas POSLUSZNY
Le label GTD est éprouvé chez Volkswagen puisqu'il est apparu dès 1982 sur la Golf 1 ! Déjà disponible sur la compacte 3 et 5 portes depuis 2013, il est associé la carrosserie SW depuis le printemps 2015 pour faire face à une nouvelle demande. En effet, à l'instar de ce que l'on trouve sur les Ford Focus ST, Seat Leon FR ST et Peugeot 308 GT SW, en attendant la nouvelle Megane 4 GT Estate tout juste présentée, les breaks dynamiques ont la cote ces derniers temps. Il faut bien admettre que c'est le genre de motorisation qui se prête plutôt bien au côté utilitaire du break, comme en atteste d'ailleurs l'absence de la Golf 7 GTI dans cette configuration…
PRESENTATION
Pas de GTI, certes, mais quand même une Golf R SW de 300 chevaux, présentée en même temps que la GTD SW. Du coup, pas d'opposition frontale ni de comparaison possible avec la GTD, surtout avec une R qui débute à 46.200 €. Pourtant, le diesel performant n'est déjà pas donné avec un ticket d'entrée situé à 36.170 €. C'est 5.000 € de plus que sa cousine espagnole, la Leon FR ST, et pas loin de 7.000 € si on la compare à la Focus ST TDCI SW. Finalement, et en attendant de connaître les prix de la Megane GT DCI, la seule à se positionner au niveau de la Volkswagen est la 308 GT qui ambitionne de faire payer à ses clients 35.350 €…
Par rapport à la précédente génération de Golf SW au dessin plus que quelconque, le dessin apparaît plus harmonieux avec un porte-à-faux arrière moins proéminent. Une caractéristique rendue possible par la plateforme MQB qui permet l'implantation des roues aux extrémités de la voiture. De l'extérieur, le kit GTD est sportif sans être tape à l'œil. Contrairement à Ford qui reprend à l'identique la carrosserie de la Focus ST essence sur son diesel, on note ici quelques différences avec la GTI, à commencer par la double sortie d'échappement positionnée sur la même ligne. Visuellement, la Golf GTD se distingue aussi par ses projecteurs bi-xénon à LED directionnels, ses feux arrière à LED fumés et des jantes de 17 pouces (Curitiba) en série. Notre modèle dispose en plus du "Pack Sport GTD" facturé 775 € et qui comprend, entre autres, un jeu de jantes spécifiques (Nogaro) en 18" avec pneus en 225/40 R18, les étriers de frein rouges et des disques plus grands à l'arrière.
HABITACLE
A l'intérieur, pas de mauvaise surprise. La Golf reste la Golf et, même si l'ambiance choisie pour ce modèle d'essai est dans le plus pur style germanique (comprendre austère), la qualité de fabrication et d'assemblage est difficilement contestable si ce n'est le petit bruit causé par le toit en verre, option vendue 1.330 €.
Que ce soit à l'avant ou à l'arrière, l'espace à bord est généreux pour 5 personnes et tout ce petit monde est confortablement installé. Loin d'autres breaks qui privilégient le design à la capacité de chargement, il y a de quoi charger dans la Golf SW avant d'en atteindre les limites. C'est encore plus vrai ici vu qu'il n'y a ni transmission intégrale (4Motion) ni réservoir (Golf GTE) empiétant sur le coffre. Je me passerai de vous donner des chiffres précis étant donné que les seuls vraiment utiles dans nos essais sont dans le paragraphe moteur. Ça tombe bien, c'est le suivant !
CARACTERISTIQUES
VOLKSWAGEN GOLF (7) GTD SW
MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes avec calage variable (VVT)
Position : transversal AV
Alimentation : Injection directe par rampe commune + turbocompresseur avec échangeur
Cylindrée (cm3) : 1968
Alésage x course (mm) : 81 x 95.5
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 184 de 3500 à 4000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 380 de 1750 à 3250
TRANSMISSION
AV avec XDS+
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle ou DSG (6)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (312) - disques pleins (272) + ESP
Pneus Av-Ar : 225/45R17
POIDS
Donnée constructeur (kg) : 1475
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 8
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 231
1000 m DA : 28"1
0 - 100 km/h : 7"9
CONSOMMATION
Moyenne cycle mixte (L/100 km) : 4.4
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 6.5
CO2 (g/km) : 115
PRIX NEUF (03/2016) : 36.570 €
PUISSANCE FISCALE : 10 CV
MOTEUR
TDI : 3 lettres longtemps bannies du Guide des sportives de l'AS après y avoir pourtant fait leur apparition il y a une dizaine d'années. Les progrès faits sur ces motorisations associées à des châssis sportifs et, dans le même temps, le downsizing des moteurs essence font que ces essais retrouvent aujourd'hui un sens, même si nous comprenons que ce retour ne soit pas du goût de tout le monde. La conclusion de notre road trip anglais effectué en Focus ST TDCI et la prise en main de la Leon FR TDI n'ont fait que confirmer une polémique encore vive…
Levée variable des soupapes. Voilà une technologie qu'il est étonnant de découvrir sur un bloc diesel et qui ne fait que démontrer que ce 2 litres est décidément atypique. La zone rouge débutant à 5.000 tr/min n'est pas volée car c'est bel et bien de quoi est capable ce TDI. Alors, on a beau dire que c'est encore faiblard, après avoir pris le volant de la nouvelle Polo GTI 192, pourtant « rightsizée » à 1,8 litres, la puissance maximale du TSI atteinte des 4.200 tours colle aux lignes écrites plus haut : le caractère ne se trouve pas forcément où on veut bien le croire. Il faut faire preuve d'une certaine mauvaise foi pour voir en ce TDI 184 l'incarnation de l'antéchrist. Vaillant dans les tours, il ne souffre encore que d'un léger manque de punch sous 2.500 tr/min où l'arrivée du gros couple de 380 Nm se fait ressentir. Petite bizarrerie, les chevaux semblent plus nombreux en cartographie normale qu'en Sport. On touche ici le point sensible de ce paragraphe : le moteur pénalisé par l'étagement affreusement long de la boîte manuelle. Une hérésie après avoir tant fait pour que ce moteur gagne en confort d'utilisation… C'est d'autant plus dommage que la boîte est parfaitement guidée et agréable à manier. Si j'étais parano, j'y verrais le signe que tout est fait pour vendre de la DSG. Cette dernière affiche d'ailleurs un bilan consommation/co2 moins favorable, preuve de son meilleur étagement.
Et le son dans tout ça ? La mise en route sur les premiers tours/minutes demeure encore roturière et confirme le côté obscur du carburant lourd mais, une fois passé ce stade, c'est loin d'être désagréable. Etant de nature curieuse, j'aurais aimé entendre l'échappement sport mais il n'est pas proposé sur la SW.
Quant à la consommation, avec une moyenne de 6,5 litres aux 100 km relevés sur l'ensemble de notre essai nous ayant conduits vers le Salon de Genève, il y a de quoi être satisfaits. Mais plus que la consommation, c'est l'autonomie qui est appréciable et c'est ce qui différencie la GTD de la GTE. Mais c'est également ce qui rend ces modèles parfaitement complémentaires dans la gamme Golf. Il faut juste réfléchir à son utilisation avant d'acheter l'un ou l'autre…
SUR LA ROUTE
Entrons dans le vif du sujet en précisant que la Golf GTD SW de notre essai dispose d'office du châssis sport. Un élément non négligeable puisque, a contrario, l'hybride GTE ne peut pas dire autant ! Il ne reste plus qu'à voir comment la compacte allemande digère l'implantation du lourd mazout sur son train avant. Autant le dire tout net, le résultat est un peu décevant. La tendance est clairement au sous-virage et le bénéfice du châssis sport par rapport à la GTE n'est pas franchement évident. Par la même, on est assez loin de l'efficacité de la Focus ST restylée. Le dynamisme de la Golf GTD est sans doute aussi mis à mal par le surpoids conséquent de la version SW, officiellement donnée à 170 kg de plus que la GTD 3 portes en boîte manuelle ! En revanche, l'arrière n'est pas soudé à la route et confère à la SW un côté rock 'n roll autant amusant que surprenant. Bien que la motricité soit correcte, il n'est pas rare que le voyant de l'antipatinage s'allume sous l'afflux de couple.
Malgré le rabaissement de 15 mm, la prise de roulis est elle aussi assez marquée, peu importe le mode de conduite sélectionné dans l'E-Mode. La différence d'amortissement n'est de toute façon pas assez notable sur la suspension pilotée DCC (optionnelle), que vous soyez en Confort ou en Sport. Au moins, c'est toujours confortable ! Enfin, le maintien des sièges est bon, sans plus.
Depuis la Golf 7, Volkswagen nous crédite d'une excellente direction. Une chose suffisamment rare sur les récentes directions électriques pour que ce cela soit signalé à chaque fois. Même si elle m'a paru moins tranchante que sur la GTI, elle se montre très agréable. Sur ce point, net avantage à la Golf par rapport à la Focus ! Avec ses disques ventilés à l'avant de 312 mm (contre 314 mm sur la GTI et 340 mm sur la GTI Performance), le freinage est puissant et efficace. A l'arrière, elle reçoit les disques pleins de la GTI 220.
Alors, cette GTD : plus GTI ou GT ? GT, assurément, mais pas sûr que l'on demande autre chose à un break familial, en fait. Et heureusement puisqu'on est à peine moins cher qu'une 308 GTI de 270 chevaux, faiblement malussée. C'est donc définitivement en SW que la Golf GTD trouve sa justification, ses tarifs haut de gamme la rendant de fait difficile à rentabiliser face au clan des GTI…
CONCLUSION
:-) Diesel étonnant Consommation Direction Confort Boîte manuelle Présentation intérieure Coffre du SW Châssis sport… |
:-( …mais typé sous-vireur Rapports de boîte manuelle trop longs ! Echappement sport absent du SW Surpoids du SW Tarifs |
Clairement moins sportive que la GTI, la Volkswagen Golf GTD offre tout de même dynamisme et performances intéressantes pour une consommation raisonnable. Elle y ajoute aspects pratiques et volume de chargement pour les familles avec cette version SW. Dommage que l'étagement de la boîte manuelle atténue les ressources d'un moteur diesel franchement agréable à la conduite et doté d'un caractère rarement vu avec ce carburant.
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Bonjour,aprés une Mégane 3 dci160 GT break,une Léon tdi 150 break FR,je suis propriétaire d'une Golf tdi 184 gtd SW.38000kms aujourdhui. C'est un bon compromis entre les 2 autos précédentes: Moteur tdi supérieur au renault ,qualité supérieure a la Séat/Renault. Look moins attrayant que la Léon,équipement supérieur au deux précités.Le moteur est encore plus'fort' que la 150,allonge bien réelle,reprises 'canon'.Petite précision : je tracte un portevoiture....et ne manque jamais de puissance!. Confort excelent,pas de courbatures aprés un long voyage. Un vrai régal cette voiture.