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VOLKSWAGEN POLO (6) GTI (2018 - )

volkswagen polo 6 gti 200 ch 2018
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (26/10/2018)

Contre-courant

Vivant depuis toujours dans l’ombre de sa grande sœur, la Polo GTI n’abdique pas et s’octroie même une montée en cylindrée. Affichant les 200 chevaux désormais requis pour la catégorie, en profite-t-elle pour gagner en sportivité ? Pas si sûr…

Texte : Maxime JOLY
Photos : D.R.

Officiellement, la Polo GTI a été lancée par le biais d’une série limitée sur la génération 6N, peu avant son restylage. Officieusement, la Polo G40 pourrait être considérée comme son précurseur même si à l'époque, VW préférait réserver l'exclusivité du badge à la Golf, à l'image de la Golf G60 labellisée GTI. Plus près de nous, Volkswagen s’essaya aussi à surfer sur l’engagement en rallye avec la Polo. Manque de chance, ce n’est pas la série R WRC trahie par son train avant aux allures de savonnette qui lui offrit la sportivité pouvant encore lui faire défaut. Avec la nouvelle Polo VI (type AW), Volkswagen revient donc à une formule bien connue, dans la droite lignée des Polo GTI 9N3, 6R et 6C...

PRESENTATION

volkswagen polo 6 gti 200 18" brescia blanc pur

Plus le temps passe et plus l’écart entre la Polo et la Golf se réduit. En passant à la plateforme MQB (dans une version raccourcie baptisée A0), la Polo 6 s’est étirée (+81 mm) et élargie (+69 mm) tout en perdant un peu de hauteur (-7 mm). L'empattement est le grand gagnant de l'opération avec un gain de 91 mm ! Un plus en théorie pour l’espace à bord mais aussi la tenue de route avec une empreinte au sol augmentée.

L’extérieur est plus décevant. Ou du moins plus consensuel. Trop, pour le dire plus clairement. D’accord, la clientèle souhaite sans doute se la jouer discret mais à l’heure des kits R-Line, la GTI a du mal à sortir du lot malgré ses boucliers et bas de caisse "sport", sa baguette rouge sur al face avant ou même son spoiler noir laqué spécifique. Il ne reste guère que les jantes Brescia de 18", en option, pour s’afficher un peu. Pour attirer les regards, oubliez aussi le "Blanc Pur" de notre modèle d’essai comme teinte de carrosserie, mais aussi le "Noir Intense" et le "Gris Limestone". Heureusement, il reste au nuancier le "Rouge Flash" et le "Bleu Récif"…

HABITACLE

intérieur sièges vw polo 6 gti 200

Quant à l’habitacle à l’ambiance écossaise comme le veut la tradition avec le sempiternel tissu "clark", il jouit d’un niveau de présentation largement supérieur à la moyenne du segment. La modernité n’est pas en reste avec le cockpit digital sur écran HD de 10,2" qui ravira les geeks. En mode d'affichage "classique", l'ordinateur de bord est toujours positionné dans la partie centrale entre les compteurs ce qui ne bouleversera pas les habitudes des clients Volkswagen. Le mode "navigation" y intègre la cartographie tandis que le troisième mode "simplifié" ne regroupe que le sinformations essentielles. Quant à la partie Infotainement (et Navigation), elle passe par une seconde dalle de 8" totalement intégrée au centre de la planche de bord. C’est épuré, sans trop de boutons, et ça nous dispense des tablettes affreuses qui pullulent depuis plusieurs années.

La petite Volkswagen conserve son positionnement "sport chic" et embarque en série des sièges plus enveloppants, la climatisation automatique bi-zone avec filtre anti-allergène, l'accès sans clé, l'éclairage d'ambiance et le revêtement de pavillon noir mais ce sont surtout les assistances à la conduite qui envahissent la liste des équipements avec la protection piéton, le freinage anti multi-colision et le régulateur de vitesse adaptatif.

MOTEUR

volkswagen polo 6 gti 200 18" brescia blanc pur

Après le 1.4L TSI "Twin charger" de 180 ch, au tempérament agressif mais souffrant de sa mécanique trop complexe, remplacé par le 1.8L TSI bi-injection de 192 ch, la Polo GTI gagne encore en cylindrée en recevant le 2 litres TSI EA888 de 3ème génération, dérivé de celui de la Golf 7 GTI. Voilà un revirement complet de stratégie, à contre-courant de la tendance "downsizing" qui sévit encore à tous les étages ! Le gain par rapport à la précédente Polo GTI est pourtant modeste. 8 chevaux de plus, certes, mais un couple inchangé de 320 Nm. Reste que cette version, encore absente du configurateur du constructeur, attend une mise à jour technique pour son homologation WLTP, laquelle passera certainement par la pose d'un filtre à particules. Mais il est vrai, qu’au premier abord, avoir un "upsizing" dans la Polo quand la Renault Megane 4 RS perd 200 cm3 ou qu’un 1600 cm3 sert de plus grosse motorisation chez PSA, il y a de quoi se réjouir. Le travail à l’échappement est même plutôt agréable, un bon point !

Pourtant, en y regardant de plus près, le dicton « le mieux est l’ennemi du bien » prend tout son sens, et ce pour une bonne raison : l’étagement de boîte, DSG devons-nous préciser. VW France ayant opté pour la DSG6 obligatoire, il n'y a en en effet pas d'alternative au catalogue. Car c’est le seul "levier" sur lequel il est possible de jouer pour rester dans une tranche la moins défavorable possible en ce qui concerne les émissions de Co2. Avec seulement 134 g/km, le contrat est rempli. Sur le papier, c’est même très chouette avec un 0 à 100 km/h expédié en 6,7 secondes. Malheureusement, une fois les palettes en mains, on réalise vite que l’étagement a été optimisé pour les chiffres, moins pour le plaisir. Dès le troisième rapport, ça se gâte et, à partir du 4ème, c’est long mais long… Si bien que l’avantage de départ finit par être un handicap. D’un point de vue sportif, on cherche la plus-value réelle par rapport à la cousine Ibiza FR TSI 150 ou le 1.5 litres Ecoboost de la Fiesta ST, bien sous tous rapports. La Polo GTI compense son manque de tempérament par une consommation moyenne contenue. Il est facile de rester sous les 7L/100 km sur un parcours mixte.

Comme mentionné quelques lignes au-dessus, si l’envie de la boîte mécanique vous prend, il faudra vous approvisionner en dehors de nos frontières. Collant à une philosophie plus typée GT, la DSG est loin d’être incohérente. Seulement, elle augmente mécaniquement le prix de départ du véhicule et n’a pas du tout progressé dans la configuration proposée. Tous les reproches que nous lui avons déjà trouvés sont encore présents, à commencer par sa gestion capricieuse qui ne s’adapte pas à la façon de rouler du conducteur. A côté de ça, mode sport activé et levier verrouillé en position manuelle, elle saute le rapport toute seule comme une grande à 6 000 tr/min tout rond, en dépit de la zone rouge située 500 tours plus haut...

SUR LA ROUTE

essai vw polo 6 gti 200 ch

En héritant de la nouvelle plateforme MQB A0, la Polo devait, en théorie, progresser en comportement routier. Première déception, cependant, le poids annoncé à 1 280 kg. Le gain obtenu sur la Golf 7 ne se traduit pas à l’échelon inférieur, au contraire puisque cette nouvelle génération est même plus lourde que la précédente...

Contre un supplément raisonnable de 320 euros, le « châssis Sport Select » complète l’offre. Il donne accès à une personnalisation des réglages de suspension (sur deux modes), direction, boîte et moteur, en plus de permettre la navigation entre les modes Eco, Normal et Sport. Il se complète par une barre stabilisatrice avant plus grosse avec des biellettes plus rigides et des paliers de guidage du train arrière plus durs. En outre, la caisse est abaissée de 15 mm supplémentaires.

Sur la direction, le changement est notable. L’assistance est bien calibrée en mode Sport. Le toucher de route est assez précis et le train avant suffisamment aiguisé pour encaisser le gros couple sans broncher. De ce point de vue, le contrat est rempli. C’est dynamique et sérieux. Quoiqu’un peu trop pour toucher la fibre émotionnelle. Le typage est assumé pour que la GTI soit toujours facile à emmener vite. Pas de survirage d’accord, mais moins de sous-virage qu’auparavant, c’est déjà ça de gagné. Par ailleurs, il n’y a rien à redire sur le maintien des sièges. Au niveau de l'amortissement, la différenciation entre les modes est plus ténue. A tel point que le typage de base se montre inutilement ferme. Dommage de ne pas avoir plus d'amplitude.

Sans grande surprise, le tout confère à cette Polo GTI, un ensemble homogène et cohérent, fidèle à ses principes. Difficile donc de formuler un véritable reproche, comme cela peut l’être d’avoir un coup de cœur pour cette sportive résolument moderne. A l’image du caractère moteur, c'est efficace mais peu passionnant.

ACHETER UNE VOLKSWAGEN POLO (6) GTI

Un moteur plus gros, une habitabilité en progrès et un équipement ultra moderne, tout ceci a forcément un prix. Fixé à 29 090 € hors option par Volkswagen France, il se situe dans la fourchette haute du segment mais peut toutefois se targuer d'être l'un des rares à afficher une baisse, même symbolique (- 260€ par rapport à la Polo 5 GTI en boîte DSG). Alors que la Clio 4 RS vient d'être mise au placard, que les DS3 Performance et 208 GTi ont disparu elles aussi depuis le passage à la nouvelle norme Euro6, force est de constater que l’on a de la chance d’avoir encore une Polo GTI pour animer la catégorie des citadines polyvalentes…

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
VOLKSWAGEN POLO (6) GTI


MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Bi-injection + turbo avec échangeur
Cylindrée (cm3) : 1984
Alésage x course (en mm) : 82,5 x 92,8
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 200 de 4400 à 6000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 320 de 1500 à 4400
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports) : double embrayage (6)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés, étriers fixes
Pneus Av-Ar (série) : 215/45 R 17
POIDS
Donnée constructeur (kg) : 1280
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6.3
volkswagen polo 6 gti 200
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 237
1000 m DA :
0 - 100 km/h : 6"7
CONSOMMATION
Moyenne combinée NEDC (L/100 km) : 5.9
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 8
CO2 (g/km) : 134
PRIX NEUF (10/2018) : 29 090 €
PUISSANCE FISCALE : 11 CV

CONCLUSION

Nous voilà face à un dilemme. Il faut être reconnaissant que cette Polo GTI existe encore à une époque où l'espèce de la petite sportive est proche de l'extinction. Est-ce pour autant suffisant pour se satisfaire du cocktail sans saveur proposé par Volkswagen ? A chacun de s’en faire son propre avis…

:-)
A le mérite d’exister !
Châssis sérieux
Maintien des sièges
Consommation
Modernité à bord
Habitabilité en hausse
:-(
Sport Select inutilement ferme
Etagement de boîte castrateur
Design trop passe-partout
Tarif de base et DSG imposée (en France)
Et le sport ?

PHOTOS


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