FORD HERITAGE COLLECTION (DAGENHAM, ANGLETERRE)
Le trésor de l'ovale bleu
Afin de rappeler qu'en plus d'être le constructeur généraliste doté de la plus grande gamme de sportives, Ford dispose également d'une longue et belle histoire, un périple en Angleterre a été organisé pour redécouvrir ce précieux patrimoine roulant…
Texte & photos : Maxime JOLY
L'équipe de Ford France est décidément très active. Après nous avoir emmenés dans les coulisses des 24 Heures du Mans en juin dernier, nous avons eu le privilège d'être conviés à la visite de la Ford Heritage Collection, sous la forme d'un road trip au départ de Paris.
Focus RS 350, Mustang Ecoboost, Mustang GT et Focus ST TDCi étaient de la partie pour traverser le "English Channel", ou la Manche si vous préférez. C'est dans la Focus la plus polémique, au châssis particulièrement réussi, n'en déplaise à certains, que nous avons effectué le trajet aller jusque, d'abord, l'entrée du Tunnel à Calais, avant de rejoindre un hôtel dans les environs de Londres. Au retour, nous avons eu droit à notre part du rêve américain avec une Mustang "Black Series"... européanisée par l'amputation de quatre cylindres.
PAS UN MUSEE
En effet, le site Heritage Collection de Ford n'est pas un musée (comme l'Alfa Romeo Museo à Arese ou le BMW Museum à Munich que nous vous avons déjà présentés), mais un « workshop », autrement dit un atelier. Et cela change tout. Ici, on peut toucher, monter dans les voitures… et même les conduire ! C'est dire la chance que nous avons eu de pouvoir passer la journée à Dagenham, à quelques mètres de l'usine Ford basée dans l'Essex. Les visites au public sont extrêmement rares et se limitent en réalité à quelques passages de journalistes.
SESAME, OUVRE-TOI !
Impossible de deviner ce qui se cache derrière le bâtiment qui ne paye pas de mine, construit en 1910. Avec 125 véhicules dans son enceinte, la place commence à manquer. Un déménagement est prévu à moyen terme. La particularité des voitures présentes ici est que, pour la majorité d'entre elles, il s'agit soit des châssis numéro 1 soit, au contraire, des dernières sorties d'usine. Je reviendrai dessus un peu plus en détails.
A l'entrée, nous tombons nez à nez avec la Focus RS 500, toujours aussi bestiale. Derrière elle, une Escort RS Cosworth est bâchée. Ça commence bien ! Une autre belle rareté se cache derrière, toute d'orange vêtue. Une Focus 2 ST, mais avec un kit Moutune de 285 bhp, s'il vous plaît ! En avançant, nous découvrons une Capri 280 (la dernière produite), une Fiesta XR2, une Escort Mexico ou bien encore l'extravagante Puma Racing que nous n'avons jamais eue en France. Les Sierra RS Cosworth et Fiesta RS Turbo sont également de la partie.
Un peu plus loin, on vire dans un tout autre monde. Avant les Focus RS mk1 et mk2 (lire notre reportage sur la trilogie des Focus RS), le "Super Van" prévu pour tourner au Mans a son coffre ouvert pour laisser respirer sa mécanique. Ensuite, je revois la nouvelle Ford GT, celle-là même qui est revenue victorieuse du Mans cette année en GTEPro. Elle est entourée de la légendaire GT40 (qu'un employé démarrera pour le plaisir des oreilles, voir video ci-dessous), d'une GT70 (l'une des 6 produites seulement) et d'une Ford GT de 2004 (exemplaire 1 sur 101). C'est du lourd et ça ne s'arrête pas là ! A droite des Model T, j'aperçois trois RS 200, aux histoires particulières. La première est un prototype. La seconde est un modèle de course qui n'existe officiellement pas, construit à partir d'un châssis restant. Enfin, la dernière est une version routière que j'avais aperçue lors du Festival of Speed de Goodwood en 2015…
ON THE ROAD
L'histoire aurait pu s'achever ici, et il y aurait déjà eu de quoi être heureux. Mais non. Nous avons encore quelques heures au programme pour prendre en main plusieurs modèles. Les Focus RS ayant récemment fait l'objet d'un reportage sur notre site, hormis la RS500, je n'insisterai pas dessus. Mon premier tour au volant se fait en Fiesta XR2 que, en toute franchise, je ne connaissais pas spécialement. J'avais bien tort et c'est pourquoi elle a été samedi dernier dans la rubrique hebdomadaire sur notre page Facebook. Cette GTI des années 80 est pétillante à souhait. Légère et suffisamment dynamique pour son niveau de puissance, elle transmet beaucoup de plaisir à son volant grâce à son absence de filtrage. Un youngtimer comme on les aime, avec sa direction et sa boîte bien guidée. L'équipe de passionnés qui s'occupe de la maintenance des joujoux m'avait prévenu sur le freinage… inexistant. Pas faux, messieurs !
La Ford Capri 280 me faisait également de l'œil. Son V6 a une sonorité bien sympathique et malgré une orientation très GT, la conduite est loin d'être aseptisée. Un coup de cœur de plus. Je n'avais jamais non plus conduit de Sierra, ce n'était pas moi qui avais réalisé le dossier de la RS Cosworth. Mince, encore une autre bonne surprise. C'est surtout son moteur qui m'a agréablement surpris, souple et finalement plutôt coupleux à bas régime malgré un turbo à l'ancienne.
A l'instar du slogan d'une publicité pour un produit vaisselle, même quand y'en a plus y'en a encore. C'est ainsi qu'en guise de bouquet final tout le monde a eu son tour en passager dans la mythique RS200 de Groupe B. On peut mourir tranquille après ça…
CONCLUSION
Mission accomplie ! Difficile de rester insensible à l'histoire de Ford après avoir respiré les vapeurs d'essence et d'huile dans ce temple tenu par une bande de fous furieux, au sens noble du terme. Typique de la passion anglaise, ce lieu est magique. Mieux, il a une âme…
Un grand merci à toute l'équipe de Ford France pour cette belle découverte.
PHOTOS
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