BMW Z3 Coupé 3.0i (2000 - 2002)
LE PLAISIR DE CONDUIRE
L'ancien slogan de BMW est parfaitement incarné par le Z3 3 litres, que ce soit la version Roadster ou Coupé. En effet, cette machine a été conçue dans un seul but : offrir à son conducteur un maximum de plaisir ! Avec cette ultime version du "6 en ligne" bavarois, le Z3 est même un pur objet de passion...
Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : Stéphane DESLANDES & D.R.
Ajouté à la gamme en 1999, le Coupé Z3 est alors proposé uniquement avec les 6 cylindres 2.8i et 3.2 M. un statut qui le réserve à une élite d'épicuriens de la conduite alors que son demi-frère décapotable s'ouvre au plus grand nombre, quitte à enfiler de modestes 4 cylindres. L'objectif du Coupé est donc de réconcilier les amateurs de pilotage avec le Z3 M dont le comportement hérité des série 3 e30 se trouve, à défaut d'être ennuyeux, mis à mal par le couple de son gros 6 cylindres...
La solution consiste donc à greffer un toit fixe au Roadster pour compenser le manque de rigidité. Afin de mieux rentabiliser l'affaire, il fût décider de proposer une version plus sage. Le "M Coupé" est donc dévoilé au salon de Francfort 1997 et mis en production l'année d'après. Il est secondé par le "Z3 Coupé", propulsé par le 2.8i. En 2000, peu de temps après le restylage du Z3 Roadster, le 2.8L est remplacé sur les deux modèles par un nouveau 6 cylindres de 3.0L et donne naissance au modèle qui vous est présenté ici, grâce à l'un de nos charmants lecteurs !
BMW Z1 COUPE CONCEPT
En 1988, le bureau de design BMW développa un insolite break de chasse basé sur roadster Z1. Comme sur le cabriolet, les portes rétractables étaient conservées tandis queles parties arrière et avant étaient spécifiquement recarrossées. On note également l'utilisation de gros pneu de type tout-terrain et une garde au sol réhaussée qui indique l'orientation abroudeuse du projet. Celui qui aurait pu être l'ancêtre du Z3 coupé ne sera malheureusement jamais produit. Néanmoins, ce Z1 Coupé Concept (aussi appelé Z2 en interne) a permis à BMW de voir comment il était possible de faire évoluer une voiture née sous forme de roadster vers un coupé, ici avec un hayon de type "Shooting brake". Des travaux préliminaires que le Z3 mettra en pratique...
PRESENTATION
La greffe d'un toit fixe sur le Roadster Z3 a été réalisée par le département Motorsport avec un budget très limité, car à cette époque la direction de BMW n'est guère convaincue du potentiel commercial d'un coupé 2 places de 4m02 à hayon, ou, à proprement parler, "break de chasse". A ce titre, il faut se souvenir que BMW, via son département BMW Technik, avait déjà exploré cette voie du "shooting brake" en 1991, sur la base du Z1 (code interne Z2). Bref, ce trait de style exotique permet au Z3 Coupé de mieux se distinguer de ses principales rivales que sont les Alfa Romeo GTV 3.0, Audi TT Quattro, Mercedes SLK, ou même encore la Renault Clio V6 pour rester dans les sportives 3.0 atypiques !
Le Z3 coupé (type E36/8) renoue en effet avec un style de carrosserie bien peu répandu (Volvo P1800 ES, Lancia Beta HPE) en offrant comme récompense à ses deux occupants un coffre de 210 dm3 avec le cache-bagages en place, soit à peine plus grand que celui du Roadster. Heureusement, cette capacité est ici extensible en cas de besoin. La vraie récompense, c'est une ligne unique qui n’a rien perdu de son aura avec les années, bien au contraire. On aime, ou pas, mais le Coupé Z3 ne laisse personne indifférent et c'est bien la première de ses qualités ! Disposant de la sellerie cuir en série, ainsi que de la climatisation manuelle, l'ordinateur de bord, 2 airbags, les vitres électriques à impulsion et le réglage électrique des sièges, le Z3 Coupé fait aussi la part belle au confort et affirme son statut de petite GT. Le seul bémol concerne le volant qui n'est pas réglable en profondeur ni en hauteur.
HABITACLE
A bord du break de chasse BMW, il règne une ambiance particulière. L’impression de confinement est accentuée par la position de conduite, excellente, qui forme un cocon autour du conducteur pris en étau dans son siège sport, entre la portière et le tunnel de transmission. A travers l’étroit pare-brise on admire le bossage central du capot, autant que les galbes généreux des ailes arrière dans le rétroviseur. La finition du Z3, sans être extraordinaire, n'est pas d'aussi mauvaise facture qu'on a pu le dire du fait de ses origines américaines. En réalité, c'est surtout le panachage d'éléments issus de BMW de différentes époques (buses d'aération, interrupteurs, poignées de portes...) qui créé cette impression mitigée mais face à la Série 3 E36 dont il est issu, le Z3 n'a pas vraiment à rougir... A noter que l'option d'habillage "cuir étendu" relève le niveau de belle manière !
MOTEUR
Sous le capot, le 6 cylindres 3.0 (M54B30) succède au 2.8 (M52B28) à partir de l'année 2000. Membre de la famille M54, ce L6 utilise toujours un bloc en aluminium avec des chemises en acier, principe introduit sur les dernières versions du M52. De même, la culasse à 24 soupapes en conserve le double calage variable en continu sur l'admission et l'échappement (Vanos). Par rapport au 2.5L M54, le 3.0 présente un allongement de la course à 89.6 mm pour un alésage de 84 mm. Contrairement aux habitudes de BMW, ce 3.0 est un longue course et se trouve toujours assez limité en régime comparé à la turbulente version M. Néanmoins, par rapport au 2.8 qu'il remplace, le 3.0 offre 39 ch supplémentaires et un couple maxi de 300 Nm disponible plus tôt. Conçu pour mouvoir efficacement la gamme BMW de la série 3 à la série 7, il se distingue avant tout par ses bonnes manières et son élasticité incroyable, répondant présent dès les plus bas régimes grâce au double Vanos.
Par ailleurs, il faut rappeler que le Coupé Z3 est nettement moins lourd que la 330 Ci (- 143 kg !) et par conséquent, le 3.0 affiche ici une santé débordante. Il en résulte des reprises franches et une grande vigueur à tous les régimes, doublée d'une sonorité superbe, bien audible mais pas envahissante. Les chronomètres sont là pour en attester et le 0 à 100 km/h est franchi en 6" seulement, malgré une motricité qui reste perfectible. Pourtant, BMW a eu la bonne idée d'installer un antipatinage ASC+T en série. Les habitants de régions pluvieuses apprécieront le geste !
SUR LA ROUTE
Le comportement routier de la BMW Z3 Coupé n'est pas totalement bouleversé par rapport au Roadster, bien que la rigidité de la caisse soit doublée. Le gain en précision de conduite est toutefois notable même si la géométrie des trains roulants et notamment la suspension arrière issue de la berline E30, restent identiques. Le train avant est toujours sujet à des mouvements en fonction du relief de la route et empêche une conduite totalement sereine sur mauvaise route. Au moins on ne pourra pas reprocher au Z3 un caractère aseptisé ! De même, si le passage des vitesses s’effectue avec un réel plaisir, il s’accompagne parfois de légers à-coups dûs à une course d'embrayage trop longue.
Pour peu que le point de freinage soit bien choisi, le léger sous-virage à l’entrée des virages s’efface rapidement et la suite s'écrit du pied droit, avec une facilité déconcertante. Le Z3 Coupé s’avère superbement équilibré, comme toute BMW qui se respecte, au point que sur circuit on en vient à regretter que le moteur n'offre pas plus d'allonge pour libérer un surplus de cavalerie au-delà du limiteur de régime qui transformerait le plaisir en extase. Au volant de ce Coupé d'une autre époque, on apprécie des sensations de conduite sans filtre ni artifice, remettant le conducteur-pilote au centre des opérations, pour son plus grand bonheur.
Ce qu'en disait la presse :
"Avec sa «gueule» d'enfer et ses proportions exubérantes, le coupé BMW Z3 rend presque transparent et fade le roadster dont il dérive. Il fallait oser, mais quelle réussite ! En fait, elle est à la fois esthétique et mécanique. Relayés par une boîte à 5 rapports "seulement" parfaitement étagée, les 6 cylindres sonnent la charge dans un délicieux miaulement : gaz à tous les étages ! Aussi souple à bas régime que rageuse à l'approche de la zone rouge, la bouillante mécanique propulse l'auto à un rythme endiablé. Et pour que le plaisir soit entier, le châssis est largement à la hauteur. En outre, l'implantation reculée de l'habitacle permet de sentir toute amorce de dérive du train arrière. Au cas où, on trouve tout de même un antipatinage (déconnectable) doublé d'un autobloquant. Toutefois, si l'étroitesse de l'habitacle favorise l'ergonomie (tout est à portée de main), les grands gabarits pesteront contre l'absence de réglage du volant."
Autoplus - Essai BMW Z3 3.0i Coupé (2001)
ACHETER UNE BMW Z3 Coupé 3.0i
Relativement rare et donc cher, le coupé BMW Z3 3.0 a vu sa cote stabilisée durant de longues années autour de 14-15.000 € pour un bel exemplaire. Certains ont déjà su déceler son potentiel de futur "collector" et bichonnent amoureusement ce break de chasse atypique et si charismatique. Il est en effet bien difficile de ne pas succomber à ses nombreuses qualités. La première est très certainement son moteur exemplaire, en agrément de conduite comme en facilité d'utilisation.
Fiabilité, sobriété et disponibilité caractérisent ce 6 cylindres brillant et envoûtant. En dehors d'un entretien tout à fait classique, il ne faut pas non plus redouter de grosse faiblesse de conception sur le coupé Z3 dont la plupart des éléments mécaniques, issus des berlines E30 et E36, ont déjà largement fait la preuve de leur robustesse. Attention quand même au vieillissement du pont et de ses supports, parfois prématuré. De même, après 100.000 km un changement d'amortisseurs et silent-blocs permettra souvent de retrouver de façon spectaculaire un comportement routier amélioré. Pour le reste, ce n'est que plaisir de conduire !
Z3 ROADSTER 3.0
Moins rare que le Coupé 3.0, le Roadster est lui aussi passé du 2.8 au 3.0 au cours de l'année 2000 et jusqu'à l'arrêt de la production en juin 2002. Uniquement proposé sur le Z3 restylé, ce moteur apporte un regain de couple et de puissance à haut régime qui fait progresser les performances et le caractère. Certes la rigidité du Z3 Roadster n'est toujours pas un point fort pour en profiter au mieux, alors on se laissera plus volontiers "cruiser" sur les routes sinueuses de l'arrière pays en profitant de la douce mélodie du 6 en ligne et de ses reprises vigoureuses.
PRODUCTION BMW Z3 COUPE
Z3 Coupé 2.8i M52 (01/1998-08/1998) : 1426 exemplaires
Z3 Coupé 2.8i M52TU (08/1998-07/2000) : 6245 exemplaires
Z3 Coupé 3.0i (08/2000-06/2002) : 3853 exemplaires
TOTAL : 13 230 exemplaires
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
BMW Z3 Coupé 3.0i
MOTEURType: 6 cylindres en ligne, 24 soupapes
Position: longitudinal AV
Alimentation: Gestion électronique Siemens MS 43 + calage variable (Vanos double)
Cylindrée (cm3): 2979
Alésage x course (mm): 84 x 89.6
Puissance maxi (ch à tr/mn): 231 à 5900
Couple maxi (Nm à tr/mn): 300 à 3500
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (300), étriers flottants monopiston - disques pleins (272)
Pneus Av-Ar : 225/40 - 245/40 ZR 17
POIDS
Données constructeur DIN (kg) : 1350
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,8
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 250
400m D.A: 14"3
1000m D.A : 26"3
0 à 100 km/h : 6"1
CONSOMMATION
Mixte constructeur (L/100 km) : 9.5
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 10
CO2 (g/km) : 228
PRIX NEUF (2000) : 226 300 FF
COTE (2012) : 15 000 €
PUISSANCE FISCALE : 15 CV
CONCLUSION
Transformer un roadster en break de chasse, l'idée n'est pas banale. BMW a pourtant osé et même si le Z3 Coupé a connu un moindre succès que le Roadster, les amateurs de pilotage apprécieront pour leur part la rigidification du châssis qui permet de profiter encore mieux de la fougue du brillant 3.0L atmosphérique. Un vrai régal.
Ligne à la Tex Avery
Moteur-boîte excellents
Performances
Comportement équilibré et ludique
Fiabilité
Cote élevée
Course d'embrayage trop longue
Habitabilité moyenne
Freinage peu endurant
Tous nos remerciements à Stéphane pour les photos de son superbe Z3 Coupé 3.0L !
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Aaah le Z3 coupé! Ses ailes arrières, son capot interminable, ses ouïes latérales, cette ligne unique... Ce fut ma première voiture de sport. Un magnifique coupe noir intérieur rouge en version 3.0 que j’ai conservé pendant 5ans et que j’ai vendu dans un moment de folie. Chose que j’ai tellement regretté que je fis l’acquisition d’un autre coupé en version 2.8 double vanos une semaine plus tard. Peu de différence entre les deux motorisations à l’usage, la philosophie du véhicule n’incitant pas à taquiner la zone rouge. On roule sur le couple. Assis sur les roues arrières en savourant l’onctuosité du 6 cylindres. Voiture au tempérament d’ancienne mais à la fiabilité d’une moderne. Ce n’est pas une sportive mais une GT. Le manque de mordant et d’endurance du freinage refroidissant les ardeurs du plus sportif des pilotes. Ainsi qu’une direction floue et collante qui suit la route et ses déformations... La fiabilité est au rdv, seul quelques défauts de jeunesse et conception demanderont votre attention. Les Silentbloc de sièges prennent du jeu, les Silentbloc de trains avant fatiguent vite (normal sur une voiture avec 180mkm et 23 bougies). Pompe à eau à changer obligatoirement pour une fiabilité sans faille. La voiture s’avère être un super placement. La côte ne fait que grimper! D’un coup de crayon remarquable, la ligne ne fait que se bonifier avec le temps qui passe. Déjà collector sans aucun doute! Malgré ses défauts elle a ce quelque chose que je ne peux pas l’expliquer, j’en suis fou amoureux!