Succédant à la légendaire Countach apparue
en 1974 (après 26 ans de carrière !), la Diablo est
officialisée en 1990 comme la première Lamborghini
née durant l'appartenance de la marque au groupe Chrysler
qui l'avait rachetée en 1987. Elle en restera également
la seule. Avec 325 km/h annoncés, Lamborghini profitait donc du
salon de Detroit pour dévoiler celle qui devait remettre
les pendules mondiales à l'heure de Sant'Agata Bolognese.
D'emblée, la Diablo relançait le petit fabricant en
leader sur le marché des "Supercars" pour combattre
son principal rival : Ferrari...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
Grâce au financement américain,
Lamborghini peut investir plus d'argent dans le développement
d'un nouveau modèle qu'il n'en a jamais eu l'occasion.
Ainsi l'objectif est clair : faire mieux que Ferrari et donc proposer
LA meilleure supercar du marché ! En 1990, la F40 n'est plus produite mais sur le marché des super-sportives, un duel
au plus haut niveau se dessine : Diablo vs Testarossa !
DESIGN
Dessinée d'une main de maître par Marcello Gandini
dont elle porte la signature, la Diablo a néanmoins été
retouchée par le centre de style américain de Chrysler
qui en a affiné les traits et retouché l'aérodynamique
en soufflerie. Pour se donner une idée de ce à quoi
aurait dû ressembler la Diablo, il suffit de regarder du côté
d'une certaine Cizeta Moroder V16, dont Gandini, par rancune, aurait
livré son dessin original destiné à la Diablo.
Néanmoins, au final le style de la Diablo est plus agréable
que celui de la Cizeta et résiste mieux à l'épreuve
du temps et des modes. Il s'en dégage même une impression
de puissance et de vitesse encore plus forte. Les lignes très
modernes de cette sublissime réalisation oscillent habilement
entre démesure américaine et fluidité latine.
Les jantes 3 parties style téléphone, affleurantes à la carrosserie, renforcent cette impression de perfection. Leur diamètre n'est pourtant que de 17" seulement ! Un coktail impossible entre l'élégance et la bestialité
qui en fait une incontestable réussite esthétique.
De l'avis de tous, la Lamborghini Diablo surpasse la Countach dans
son style et sans doute aussi la mythique Miura. Seul l'aileron
arrière optionnel pouvait à la demande des clients
(et contre 30000 FF !) venir rompre l'harmonie de cette ligne époustouflante.
D'une aérodynamique parfaite, la Lamborghini Diablo impose
le respect et l'admiration. Sa hauteur de pavillon réduite
au minimum, sa ceinture de caisse plongeante vers l'aile avant et
son capot arrière immense, abrîtant le gros V12 maison
respirant par une multitude d'aérations, sont toujours aussi
étonnament modernes et séduisants. La partie arrière
est assez caractéristique, à commencer par sa largeur
hors-norme et son système de refroidissement optimisé
par deux radiateurs d'eau derrière les roues arrière,
en dessous desquels pointent vers le ciel quatre sorties d'échappement,
tels des fusils prêts à tirer...
HABITACLE
Ouvrez la porte,
ou plutôt laissez là s'élever au rythme des
verins hydrauliques. Une fois à l'intérieur - il faut
s'y glisser avec un chausse-pied - le pilote est séparé
de son passager par un immense tunnel de transmission sur lequel
il peut poser son coude et prendre en main un petit levier de vitesse
au maniement "camionnesque". Les sièges bien enveloppants
adoptent un dessin qui n'est pas sans rappeller ceux de la Ferrari
Daytona. A noter qu'on se "couche" plus dans les baquets
qu'on ne s'y "assoit" et que les Sparco sont préférables
aux Doc Martens pour utiliser convenablement le petit pédalier...
Le petit volant en cuir à la jante épaisse tombe idéalement
en main, bien près du corps. Devant vos yeux encore ébahis,
un combinés d'instrumentation aussi complet qu'inesthétique
vous met la pression : compteur jusqu'à 340 Km/h et compte-tours
jusqu'à 8500 rotations ! Heureusement (?) ils ne sont pas
bien visibles et vous éviteront de culpabiliser en permanence...
Enfin, un rapide coup d'oeil dans tout l'habitacle suffit pour constater
que la finition n'est guère plus reluisante que dans une
Fiat de l'époque (c'est dire !). Mais qu'importe, l'ambiance
est ici unique en son genre, à mi-chemin entre la voiture
de course et l'avion de chasse !
MOTEUR
Durant toute une décennie, de nombreux constructeurs ont tenté
de concurrencer la Lamborghini Diablo. S’il est vrai qu’elle n’était
pas la plus évoluée de sa catégorie, le fait est néanmoins
là : aux McLaren F1, Bugatti EB110 et autres Jaguar XJ220, la Diablesse
italienne a survécu bon gré mal gré. Le monumental V12 Bizzarrini installé
dans le dos du pilote n'y est sans doute pas étranger. Cette
mécanique conçue au début des années 60 pour la Lamborghini 350 GT impose naturellement le respect, par son âge
tout d'abord, puis par son caractère bien trempé.
Car une Diablo, ça s'apprivoise... et plutôt difficilement !
C'est sans doute encore aujourd'hui une des voitures les plus impressionnantes
à regarder comme à conduire, avec la Dodge Viper GTS. A l'instar
de cette dernière, le moteur italien lui transmet une âme
et fait vibrer la caisse et son pilote au gré de la musique
enchanteresse de ses 12 cylindres martellants. Un moment de bonheur
mécanique rare. Rien qu'au ralenti, le V12 donne le ton :
dans votre dos, c'est du sérieux, du méchant ! Pressez
légèrement l'accélérateur et ce cher
Mr Newton vous fait comprendre toute la théorie de la gravité
en un seul exercie pratique ! Ca pousse comme un buffle, pardon...
un taureau, et ça hurle dans un tonnerre mécanique
fait de bruits divers dont l'aspiration du moteur et le sifflement
de la transmission. Un régal et un pousse au crime aussi
! A la vue de la fiche technique on comprend aussi mieux ce qui
se passe derrière... par rapport à la Countach, Lamborghini a revu en profondeur son V12. Alésage et course augmentés, nouvelle gestion d'injection électronique (LIE) maison (une par banc de cylindres), culasse revue et taux de compression de 10:1 et au final, moins de pièces utilisées pour un gain de poids. Avec ses 5.7 L de cylindrée, ses 4 arbres à cames en têtes commandant les 48 soupapes lui
permettant de développer dans sa version originale 492 valeureux
purs sangs à 7000 tr/mn et un couple copieux de 580 Nm à
5500 tr/mn, le bloc de la Lamborghini Diablo reste un
monument de l'Automobile dont il est impossible
d'exploiter tout le potentiel sur route ouverte. La vitesse à laquelle il descend son réservoir de
100L n'est pas là pour le démentir...
SUR LA ROUTE
A
la fin des années 80, les Porsche 959, Ferrari 288 GTO et F40 avaient apporté leur lot de technologie, en limitant leur
poids et en augmentant leur rigidité par l'emploi de structures
en fibre de carbone. A l'inverse de cette tendance, la Diablo
demeurait fidèle à l'esprit de la Countach et à
ses choix techniques, le châssis, la carrosserie en aluminium
et son gros V12 en étant juste des évolutions. Elle en conserve notament
le châssis tubulaire "space-frame" certes avangardiste mais
lancé au début des années 70 ! La seule différence tient à l'utilisation de tubes de section carrées au lieu de ronde, pour une plus grande facilité d'assemblage. La cellule centrale est faite d'acier haute résistance. La Diablo étant plus grande (empattement allongé de 152 mm) et plus large que sa devancière,
elle pèse donc logiquement plus lourd (+ 130 Kg), accusant
honteusement près de 1600 Kg à vide... malgré l'emploi de portes et d'ailes en aluminium, un capot et des boucliers en composite ainsi qu'un tunnel central en fibre de carbone. Les suspensions, à double triangles, comprennent deux combinés ressorts-amortisseurs sur chaque roue arrière. On trouve également de grosses barres antiroulis ainsi qu'une barre antiplongée et une barre anticabrage. Contrairement à la Diablo
VT, pourvue d'une transmission intégrale qui la rend plus efficace
et plus sûre aussi, la première mouture de la Lamborghini
Diablo fait partie des voitures "sauvages". A l'image
d'une Dodge Viper, elle est sans doute encore aujourd'hui l'une
des voitures les plus impressionnantes et difficiles à conduire.
Fidèle à des concepts d'un autre âge, la Lamborghini
est totalement inadaptée au réseau routier et refuse toute assistance à la conduite, même un simple ABS ! Sa conduite
est du style fatiguant, pour ne pas dire éprouvant. Souffrant
d'une direction lourde car non assistée, avec 40% du poids sur l'avant et des pneus monumentaux, d'un embrayage en béton, d'une visibilité
arrière déplorable et finalement peu agile, la Diablo
n'aime pas particulièrement les enchainements de virages
serrés et saura le montrer à son pilote. A vrai dire,
elle semble plutôt construite pour le circuit bien que son
efficacité globale, à commencer par un freinage sous-dimensionné,
ne lui permettent pas réellement de distancer une "modeste"
Porsche 964 Turbo. Dans une moindre mesure elle peut s'avérer
idéale pour l'autoroute, encore que dans ce cas précis,
pousser le second rapport au rupteur vous met d'emblée dans
l'illégalité. Bref, vous l'aurez compris, si vous
n'êtes pas le Sultan de Bruneï et que vous n'avez pas
vos propres autoroutes à vitesse illimitée, une Lamborghini Diablo
ne présente finalement que peu d'intérêt... c'est tout le paradoxe de ces sportives de rêve !
EVOLUTION
Au Salon International de l'automobile de Genève en mars 1992, Lamborghini présente un concept-car de Diablo décapotable. En 1993, pour répondre aux critiques de sa clientèle, Lamborghini propose la Diablo VT (pour Viscous Traction) dont la principale évolution tient précisément dans son inédite transmission intégrale à viscocoupleur central dérivée du LM002. Le V12 5.7 reste inchangé mais un freinage renforcé - toujours pas d'ABS au programme en revanche - et une nouvelle suspension Koni gérée par ordinateur (5 modes au choix du conducteur). L'intérieur est également revu au niveau de la planche de bord. D'autres modifications mineures sont à signaler comme la climatisation, les rétroviseurs désormais dans la teinte de la carrosserie, l'apparition de prises d'air dans le pare-choc avant, sous les feux anti-brouillard, et de nouveaux pneumatiques plus étroits à l'avant. En 1994, Lamborghini fête ses 30 ans d'existence et célèbre l'évènement avec la Diablo SE30, série limitée à 150 exemplaires dont le V12 5.7 est porté à 523 ch et le poids ramené à 1450 kg. En 1995, la Diablo VT Roadster arrive enfin au catalogue. Les principales différences par rapport au Coupé ne concernent pas la mécanique mais uniquement le toit ouvrant en fibres de carbone, un nouveau dessin du pare-chocs avant, un capot moteur profondément modifié sur les flancs. Plus radicale encore, la Diablo SV lancée la même année reprend en série la plupart des améliorations de la SE30 avec son V12 5.7 ramené à 510 ch. Elle devient la Diablo d'entrée de gamme. En 1999, suite au rachat par Audi, tous les modèles subissent un restylage comprenant notamment l'abandon des phares escamotables au profit d'optiques fixes sous vitrage polycarbonate. La propulsion est abandonnée à la fin de l'année 1999.
ACHETER UNE LAMBORGHINI DIABLO
Durant ses 11 années de carrière,
la Lamborghini Diablo va évoluer à plusieurs reprises.
La première Diablo est produite de 1990 à 1998 dans sa version 2 roues motrices, soit environ 980 exemplaires. La Diablo VT produite avec le même moteur est certes plus facile et efficace, mais cette première mouture, aussi imparfaite soit-elle
reste une authentique supercar. Mise à l'écart au début
des années 90 face à des rivales plus modernes comme
la Bugatti EB110, la Jaguar XJ220, la McLaren F1 et la Ferrari F50,
la Lamborghini Diablo connut une vie longue et tumultueuse, débutée sous l'emprise de Chrysler et achevée dans le giron d'Audi. Moins rapide, plus lourde, moins chère et moins
exclusive, la Diablo ne réussit pas à perpétuer
la célébrité de la Countach qui fut pendant
de nombreuses années la référence absolue au
pays des super-sportives. De manière admise, la Diablo fut
la seule Lamborghini qui devait être construite au meilleur
prix afin d'être commercialisée à raison de
300 à 400 voitures annuellement, à l'inverse des productions
plus exotiques citées précédemment. Cela eu
pour effet premier de la relèguer en deuxième catégorie,
avec d'autres voitures de série moins exclusives telles que la
Ferrari 512M ou la Dodge Viper. Sans aucun doute, la Lamborghini était la plus authentique
de sa catégorie. Pourtant, sa production déclina progressivement
en dépit de nombreuses améliorations apportées
au modèle au cours du temps. Peut-être que les clients
devinrent plus sensibles à la facilité de conduite
et au confort, deux critères relativement ignorés dans le cahier
des charges de la Lamborghini... Aujourd'hui,
sa cote reste assez élevée en occasion, même
pour les premiers modèles qui ont quitté les garages
des stars pour rejoindre ceux des collectionneurs. L'engin est rare
et présente souvent peu de kilomètres au compteur, mais attention
au budget d'entretien qui reste celui d'une diva italienne ! Le coût d'utlisation d'une telle Lamborghini est au-dessus de
toute norme et sa fiabilité n'est pas vraiment exemplaire. Mais quand on se laisse aller à la tentation, il est très difficile d'y résister !
:: CONCLUSION
Toutes les références de la conduite sont instantanément à revoir au volant de la Lamborghini Diablo. Aussi large qu'un poids lourd et aussi basse qu'un karting, il ne lui faut que quelques secondes pour avaler tous ceux qui se mettent sur sa route. Même quand on pense ne plus avoir le temps de doubler, la Diablo s'en contente largement. Bestiale, gigantesque, démoniaque, terriblement performante et séduisante, la Diablo est une vraie supercar sans concession...
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Avis des propriétaires
bonjour,, j'ai posseder 5 lamborghini,, une 400 G.T. une Islero,,une Countch 400 S,, une urraco,,et une Diablo,, toutes sont magnifique, on leurs charmes et surtout un moteur,, ma Diablo je lai acheter neuve en 1992 se fut la 1er en Alsace,,,pour moi sa c'est une vrais voiture ,, un moteur stupéfiant ,, plus on allélère plus il en veut,,ses un orgasme de la piloter,et oui ,,j'ai fait beaucoup de KM avec ,, méme tous les jours pour mon boulo,, question entretien,, vidange filtre plaquettes etc.. comme nimporte qu'elle voiture ,, juste l'embrayage ,ben il faut sortir le moteur ,,, donc pour cet intervention j'allais a l'usine c'etait moin cher que chez le concessionaire de l'époque,de Strasbourg ( un enfoirer,) donc a éviter,,et en plus a l'usine on était super bien reçus,, il y avais le pilotte d'éssais Valentino BALBONI,, a l'entretien client Orazio Salvioli,l'ingenieur ciccarani il a fait le moteur de la Diablo,,, et tous les autres ,, a l'époque c'était une grande famille,,, et nous les client on était pas des numero,, on était leurs amie passioné de ses super voiture qui eu construiser , pour nous passionnés ,, merci a tous,,, et la Diablo sa c'est de la voiture ,, ses normal ses une LAMBO,,, a rouler sans moderation,,